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Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve]

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Victor
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MessageSujet: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 2 Juil - 21:14

Bien avant que sonne l’Angélus du matin, Victor était parti au hasard à travers les chemins. La journée s’annonçait belle, c’était le début du printemps, et déjà sur la place du petit bourg, le pain sentait bon. Le soleil avec une extrême lenteur, émergeait de la nuit qui s’effaçait doucement. Il ne savait ce qui l’avait réveillait si tôt, mais l’envie lui prit de visiter les sites alentours encore inconnus.

Ce matin-là, le jeune homme commença sa toilette en se rinça brièvement le visage dans la cuvette qui lui servait de lavabo, puis l’enfourna dans une serviette aux odeurs de lavande. Après avoir avalé une tassé de thé et trois tranches de pain garnies de confiture, il enfila une chemise blanc cassé qu’il avait soigneusement repassé la veille, et un pantalon en lin.  Chaussé d’une paire de sandale il s’était élancé le visage encore ensommeillé à la conquête de terres neuves se laissant guider par ses pieds.

Sur l’autre versant de la colline que surmontait Victor, au fond du vallon, la rivière roulait ses eaux limpides près d’un vieux moulin solitaire tout enveloppé d’un doux feuillage vert. Le jeune homme se posa à proximité de ce dernier, s’allongeant dans un champ voisin. Il étira ses bras dans l’herbe haute puis ferma les yeux, écoutant les sons alentours. Le chant des oiseaux et le bruit de l’eau à côté du moulin berçaient Victor le laissant peu à peu s’enliser dans Morphée.

Mais une mélodie nouvelle vint l’en sortir, le chantonnement d’une jeune fille couvrit les sons de la nature, ce qui attisa la curiosité de Victor. Il se redressa, les yeux ensommeillés, et chercha du regard d’où provenait la voix féminine. Il vit alors sur le chemin menant au moulin, une jeune inconnue aux pas nonchalants et à l’allure féline. Victor resta un instant troublé par cette présence, il lui semblait la connaitre, mais était persuadé de n’avoir encore jamais croisé sa route. Tout du moins dans cette vie. Il resta dans l’herbe haute, partagé entre l’intimidation que cette dernière suscitait en lui, et l’envie de l’écouter chanter. Mais la jeune femme ne semblait pas l’avoir vu. Car elle continua sa mélodie en poursuivant sa marche, sans interruption. Et voilà que bientôt, Victor fut contraint de choisir. L’inconnue, cachée par les pierres du moulin et son chant se dissipant au fur et à mesure, s’éloignait. Le jeune homme, furieux de sa propre timidité se maudit intérieurement et se releva, marchant d’un pas déterminé et rapide vers le moulin.

- Mademoiselle...?

Hasarda-t-il après avoir rejoint le sentier. Il arriva bientôt à l’entrée du moulin, et jaugea le décor.
Personne.
Il sentait son cœur s’emballer, et n’en comprenait pas la raison, sans doute l’angoisse de l’avoir perdu ? Ou qu’elle se soit perdue ? La jeune fille ne chantait plus. Victor ferma les yeux, et s’appliqua à calmer ses palpitations.
Louve
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMer 10 Juil - 9:00

Le paysage se mouvait sous ses pieds, et -comme à son habitude dès qu'elle semblait seule- Louve entama une aria légère en laissant son esprit vagabonder. Le chemin menant au moulin fit office de balade matinale, ce fut un bol d'air frais salvateur après cette nuit qui lui avait paru interminable ; sans pour autant qu'il y ait de raisons particulières à l'abandon de ses songes. Cette sérénité ambiante qui se dégageait des abords d'Espérance avait toujours eu un don pour apaiser la demoiselle, et ce matin-là, elle fut troublée d'entendre comme un murmure à sa suite. S'arrêtant derrière le moulin, elle chercha face à elle d'où provenait cette voix qui l'interpellait. Mais elle ne vit personne, aussi Louve resta là, sans bouger, respirant doucement tandis que ses sens aux aguets tentaient de définir ce qui se passait.

*Aurais-je rêvé?* Songea-t-elle en laissait son regard bleuté parcourir la plaine, quand soudain un infime soupire lui fit faire volte-face.

La belle contempla, sur le qui-vive, la pierre épaisse du moulin et fronça imperceptiblement les sourcils, avant de se décider à en faire le tour. Une main posée sur la roche, elle contourna l'édifice et contempla enfin un jeune homme aux traits fins.


*Il n'a pas l'air méchant*

Ses lèvres fines s'étirèrent finalement en un "o" de surprise, et ses cils papillonnèrent, tandis qu'elle observait de pied en cap l'inconnu, glissant tout bas, d'un ton rasséréné:

-Ah! Il me semblait bien avoir entendu quelqu'un. Un sourire ponctua le propos, et elle se rapprocha jusqu’à ce qu’un mètre seulement sépare leurs deux corps. Bonjour. Je peux vous aider? Glissa-t-elle en joignant ses mains dans son dos pour fixer son vis à vis dans les yeux.

*Ils sont magnifiques* Se surprit-elle à penser en s'y noyant.

Un silence s'en suivit, faisant naitre un doute dans l'esprit de la blonde face à cette absence de réaction.


-Tout va bien, Monsieur...?

Le ton de sa voix trahissait une légère inquiétude, pourtant Louve ne bougea pas d'un iota, préférant s'enquérir par la même occasion à qui elle avait à faire. Le garçon l'observait si intensément qu'elle se demanda si elle avait quelque chose de coller sur la figure. La marque de l'oreiller peut-être?


Dernière édition par Louve le Lun 9 Sep - 18:01, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyVen 12 Juil - 11:51

Les paupières closes, Victor semblait vouloir percevoir chaque son environnant. Bientôt, la voix délicate qu’il avait suivi se fit toute proche.

- Ah ! Il me semblait bien avoir entendu quelqu’un.

Le jeune homme rouvrit les paupières, puis retint son souffle. Elle se rapprocha de lui un doux sourire aux lèvres et ajouta : Bonjour. Je peux vous aider ?

Le garçon se retrouvât sans voix. La jeune fille qui lui faisait face lui semblait être un mirage provenant tout droit du ciel. Les yeux clairs et profonds de cette jeune femme semblaient refermer les portes d’un paradis oublié, ses longs cheveux d’or lui tombaient en cascade le long de son visage dansant de temps à autre dans une bourrasque de vent. L’expression de ses yeux, de sa bouche si parfaitement dessinée en une teinte gourmande, lui inspirait calme et sérénité, une bienveillance et une élégance naturelle s’imprégnait de cette personne. Victor fut ému par la beauté qui se peignait sur ce visage, par la pureté de son teint et la grâce de ses courbes, ému, et envouté par une sensation qu’il avait oublié depuis longtemps : le désir.

Il n’aurait su dire de quelle façon cette envie l’envahit, mais elle était bien là, l’envie irrésistible de la sentir tout près de lui, de plonger ses yeux dans les siens sans jamais s’en sentir las, d’effleurer sa peau, de la sentir, de la toucher…

- Tout va bien, Monsieur… ?

Le jeune homme tressaillit, il s’arracha de son emprise en portant son regard sur un autre point que sa personne, puis répliqua d’un ton timide :

- Oui, je euh… je suis navré.


Il inspira longuement, prenant sur lui pour contrôler cette envie étrange que la présence de cette inconnue engendrait en lui, puis plongea à nouveau son regard dans le sien, Enchanté, vraiment… Je m’appelle Victor.

Soudain poussé par une audace qu’il ne se connaissait pas, le garçon alla chercher la main de la jeune fille et y déposa un tendre baiser. L’impact de ses lèvres sur ce divin quartier de peau le fit frémir de plaisir, le parfum de la jeune fille embrasa ses sens en une caresse envoutante. Il releva alors la tête vers elle, se surprit à penser qu’il rêverait d’atteindre un jour son cœur, et finit par dire :

- « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu. »


Les vers étaient sortis de sa bouche avec naturel et sans réflexion préalable. Sans doute les avait il apprit autrefois, d’un poète qui aujourd’hui lui semblait inconnu. Mais il se ressentait parfaitement en ses vers à cet instant. Il ne saurait expliquer comment, il avait la sensation de connaitre cette femme, depuis toujours.

Après un silence, et devant le peu de réaction de la jeune fille, Victor se sentit prit de panique, il finit par articuler sans jamais lâcher son regard du sien :

- Comment t’appelles-tu ?
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyVen 19 Juil - 17:06

Jamais, oh grand jamais ! Elle n'aurait imaginé que cet homme d'apparence si calme puisse avoir à son égard une telle réaction. Louve fut si surprise qu'il lui fasse un baise main en se présentant qu'elle en resta bête. Clouée sur place, l'observant avec de grands yeux, interloquée, elle ne put qu'ouvrir la bouche dans un "o" de surprise jusqu'à ce qu'il ait fini de parler. Alors seulement l'information sembla atteindre son cerveau et elle retira d'un geste brusque sa main de la sienne. Les sourcils froncés, craintive, elle recula d'un pas. Ses pensées se succédaient, saccadées: il fallait fuir. Elle devait partir. Vite. Loin. Très loin de cet homme. Loin de cette affection étrange qui ne lui disait rien de bon. Son corps entier se raidit, mal à l'aise, elle n'arrivait pourtant pas à se défaire de son regard. Mais s'il comprenait l'espéranto alors il était au village également? Pourquoi lui dire ça? Pourquoi maintenant? Pourquoi à elle? Ils ne s'étaient encore jamais vu, jamais parlé!
Une part d'elle se sentait incapable de faire le moindre geste, tandis que l'autre voulait partir aussi loin qu'il lui était possible. Pour ne plus jamais avoir à recroiser la route de cet homme.


-Partez. Lâcha-t-elle sans s'en rendre compte, la mâchoire serrée. Comme sonne le glas d'un condamné à mort.

Louve n'avait à présent plus grand chose de cette jeune fille calme que connaissait tout Espérance. Chacun de ses membres semblaient vouloir se tendre au maximum pour qu'il lui soit impossible de cacher le stress qu'engendrait en elle cette déclaration soudaine. Il ne restait d'elle que cet instinct qui repoussait en bloc tout l'être qui lui faisait face. Si elle avait pu grogner et montrer les crocs, nul doute qu'elle ne l'aurait fait.


-Partez. Répéta t-elle en reculant encore. Le chemin dérrière elle semblait lui crier de le suivre et probablement que si elle n'avait pas craind que la distance les séparant ne se réduisse encore l'aurait-elle suivi sans se poser de questions.

Partir était l'issue qui l'engageait le plus, si seulement ses jambes daigaient lui obéir comme d'habitude...


Dernière édition par Louve le Sam 21 Sep - 22:56, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 6 Aoû - 13:40

Là où le jeune homme attendait un sourire, naquit de la peur et un soupçon de mépris. La demoiselle s’était reculée à son contact puis se crispa, lui ordonnant d’une voix ferme de quitter les lieux. Devant une telle froideur, Victor fut un moment désappointé: Qu’avait il fait de mal? Son unique souhait aurait été de rester auprès d’elle aussi longtemps qu’il le pouvait, et voilà qu’en quelques mots déjà, il avait creusé un fossé immense entre eux.
Elle semblait se recroqueviller au moindre contact extérieur, son erreur avait-elle était de la toucher ou bien de prononcer ses quelques mots? Confus, le jeune homme ne savait plus, il ne savait rien, et n’y comprenait rien. N’était-ce pas ainsi que les jeunes gens faisaient pour se courtiser? Cette pensée le fit rougir, c’est en effet ce qu’il avait tenté de faire, plaire à cette demoiselle au risque de paraitre ridicule et de recevoir son rejet. Comment avait-il pu imaginer une seule seconde qu’une créature aussi belle puisse lui porter un tel intérêt?
Victor se sentit fondre sous les regrets. Ou avait-il la tête? Il s’était laissé entrainer par un on-ne-sait-quoi d’audace, qui pourtant ne lui ressemblait pas, et sa grossièreté lui avait fait perdre à jamais la possibilité d’approcher l’unique personne qu’il aurait souhaité atteindre.

La jeune fille au regard craintif, semblait vouloir de ton son être s’enfuir au plus vite. Mais pourtant, elle restait là, ne quittant pas des yeux Victor. Ce dernier n’osa pas bouger, de peur qu’en un ultime geste le bel oiseau s’envole. Ses yeux, à lui, témoignait également d’une crainte, mais toute autre. Celle de la voir partir et de ne jamais plus la retrouver. Cette pensée le terrorisa, il articula alors :

- S’il vous plait mademoiselle, ne disparaissez pas…


Au moment où ses mots vibrèrent dans l’air, Victor sentit une boule d’angoisse naitre au fin fond de ses entrailles, lui remontant le long de la gorge. Il se maudissait d’avoir agi ainsi, au plus grand plaisir de son monstre intérieur. Toutes les raisons de se haïr sont bonnes à prendre et alimenteront ses cauchemars… La rage et la tristesse emplirent bientôt ses yeux de larmes.

Victor soutint son regard, car il ne parvenait pas à s’en détourner, et soufflant à demi-mot :

-Je vous en supplie… P-pardonnez-moi…

Sa pudeur le contraint à cacher son visage entre ses mains. Victor comprit alors qu’il était inutile d’endosser le rôle d’un homme lorsque l’on est soi-même encore qu’un enfant.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMer 7 Aoû - 17:55

Alors qu'elle s'attendait à le voir tenter de s'approcher encore, quelque chose la troubla chez cet homme. Etait-ce cet air abasourdi qu'il affichait? Ou l'éclat au fond de ses yeux hypnothiques qui laissait à penser qu'il allait pleurer? Ses dires virent confirmer la seconde hypothèse et pour la première fois depuis trop longtemps, Louve se trouva stupide d'avoir oublié si rapidement que les mots pouvaient blesser parfois plus profondément que les armes. Son corps entier se détendit d'un bloc et avant même qu'elle eut réalisé ce qu'elle faisait, elle avait tendu la main vers lui, pour qu'il ne se cache pas, comme elle l'aurait fait avec n'importe quel enfant d'Espérance.

-Ne faîtes plus ça s'il vous plait...Ne me dîtes plus ce genre de phrases Victor.

Son visage affichait un air contrit et quand sous ses doigts elle sentit la peau lisse du jeune homme, elle se sentit rougir et se ravisa. Ramenant à elle sa main, tout contre sa poitrine, lui jetant des regards furtifs.

-Je suis désolée. Mais vous...tu...enfin...J'ai été surprise. Pardon, je n'aurais pas dû réagir ainsi. C'est à moi de présenter des excuses... Je suis navrée.

De longues secondes s'écoulèrent ainsi sans qu'elle n'arrive réellement à le regarder, espérant qu'il ne fondrait pas en larmes. Le chemin lui paraissait moins attirant, et sans trop savoir pourquoi, le voir réagir de la sorte, lui avait coupé l'envie réelle de fuir. Mais de là à savoir si c'était une bonne chose...

-Louve... Lâcha-t-elle dans un murmure, comme une confidence. Je m'appelle Louve.

Un sourire timide acheva le propos, tandis que la demoiselle sentait ses jambes fléchir un peu. Elle avait envie de s'asseoir maintenant, mais n'osa pas, encore méfiante malgré tout. Avec ce garçon, elle était bien incapable d'anticiper quoique ce soit et quelque part la belle espérait que cela ne lui jouerait pas des tours.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 13 Aoû - 12:22

Victor sentit le contact de ses doigts sur sa peau,il vacilla légèrement sentant une violente décharge dans sa poitrine. Il ne s'attendait pas à un tel geste, surtout après ce qu'il venait de se passer.  Cette approche avait allégé son cœur de son angoisse naissante. Lui pardonnait-il? Une simple caresse, Victor n'aurait jamais espéré autant.

-Ne faîtes plus ça s'il vous plait...Ne me dîtes plus ce genre de phrases Victor.

Il goûta les précieuses secondes qu'elle lui offrit à son contact avec délectation. Sa peau était d'une douceur sans pareille, mais quelques secondes plus tard, elle retira sa main lui laissant déjà la nostalgie de ce geste. Le jeune homme releva la tête vers elle des yeux amplis d'espoirs:

-Je suis désolée. Mais vous...tu...enfin...J'ai été surprise. Pardon, je n'aurais pas dû réagir ainsi. C'est à moi de présenter des excuses... Je suis navrée.

A présent, elle lui semblait gênée, Victor ne comprenait pas bien la raison de sa gêne, mais en était embêté pour elle. Et voila que maintenant, elle s'excusait de son rejet, le jeune homme aurait voulu l'interrompre en lui soutenant que ce n'était pas grave et qu'il aurait du faire preuve de plus de galanterie mais il resta obnubilé par la jeune fille aux gestes et aux paroles si délicates et envoûtantes.
Elle resta un moment les yeux rivés vers le sol, les relevant furtivement de temps à autre, guettant avec attention l’état de Victor. Ce dernier hoquetait toujours un peu, calmant peu à peu son désarroi. Il se trouvait stupide, craquer pour si peu... Enfin, pour lui c’était important, il ne voulait pas la froisser, mais à présent il avait l'impression qu'elle le prenait en pitié, et que la raison de son pardon était due principalement à cela. Il nettoya d'un revers de manche les résidus de ses larmes, d'un air déterminé.
Allons bon. Ce n’était pas une attitude à avoir devant une dame. Il devait se montrer plus fort et vaillant, bien qu'au fond il commençait à se persuader qu'il avait épuisé toutes ses chances pour la séduire.

-Louve... Lâcha-t-elle dans un murmure. Je m'appelle Louve.

Victor releva la tête vers elle, et comme si elle venait de lui transmettre le plus grand des secrets, il répéta à demi mot, son esprit enivré par ses deux petits syllabes:

-... Louve...

Elle afficha un timide sourire qui ne put que combler le jeune homme. Il resta un instant troublé devant sa beauté avant de reprendre:

- C'est un prénom radieux, enfin... merveilleux, vraiment, je...

Sentant de nouveau la gêne s’immiscer dans l'expression de la demoiselle, Victor bafouilla, tentant d'exprimer ses pensées de la manière la plus rationnelle et la plus neutre possible.

- ... enfin, je trouve que... qu'il vous va bien. Il est vrai que je ne sais pas grand chose de vous...

Il s’arrêta un instant, la dévorant du regard sans même s'en apercevoir. Elle avait la grâce et l’élégance de l'animal dot elle portait le nom, et témoignait d'un farouche besoin de liberté, semblant craindre tout ce dont elle ne pouvait avoir le contrôle. Louve lui semblait être un papillon aux couleurs éclatantes, éphémère, et insaisissable.

Un silence pesant s'installa, l'air devint oppressant, Victor finit par réaliser que l'insistance avec laquelle il la dévisageait pouvait être lié à ce malaise. Il s’avança vers le chemin, et bifurqua vers l’étendu d'herbe qui le longeait. Retirant ses sandales, et foulant l'herbe fraîche de la rosée, il se retourna vers Louve et d'un signe de la main lui indiqua de le suivre:

- Je n'ai jamais aimé les chemins tracés au préalable, mieux vaut suivre la route qui nous semble la plus agréable, vous ne trouvez pas, mademoiselle... Louve?

Il cueilli au hasard quelques pâquerettes et autres fleurs sauvages, puis releva la tête vers la jeune femme, et d'un doux sourire, poursuivit:

- Allez, venez, s'il vous plait... Cela me ferait vraiment plaisir.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 13 Aoû - 17:37

Il y avait chez ce garçon quelque chose de troublant. Quelque chose d'à peine perceptible mais sur lequel elle n'arrivait pas à mettre un nom.
Qui était-il réellement?


-Merci. Le vôtre vous va bien aussi. "Victorieux", c'est de bonne augure.

Elle esquissa un nouveau sourire tandis qu'il semblait aller mieux. La demoiselle se sentit cependant rougir alors qu'il poursuivait. Imperceptiblement elle eut un mouvement de recul, être ainsi traitée faisait renaitre en elle, cette peur qui lui broyait le ventre. Ce fut pire encore lorsqu'il se tut.

Comme tant d'autres il semblait ne voir d'elle que ce corps qui lui avait attiré tant d'ennuis et dont elle devait pourtant s'accommoder. Ne pouvait-il en être autrement ? Ne pouvait-elle pas être autre chose qu'un morceau de viande saignant face à un charognard ? Mais alors pourquoi lui avait-il semblé déceler du regret dans sa voix ?

Au début, par orgueil et par fierté, elle tenta de soutenir cette analyse si singulière qui paraissait vouloir la mettre à nue, tentant de faire face à sa peur. Tentant -en vain- de résister à l'idée de partir. Tentant -en vain- de faire face à un homme.

Louve baissa les yeux, laissant Victor victorieux de leur duel visuel, au bout de quelques secondes à peine. La blonde rougit encore, honteuse de ne parvenir à dépasser tout ceci. Honteuse de se sentir si vulnérable face à un inconnu. Que faisait-elle encore là après tout ?
Comme s'il avait lu dans ses pensées, Victor se défit de ses chaussures et l'invita à le suivre. Elle recula pour de bon. Les iris bleutés de la belle passèrent du chemin au musicien, plusieurs fois de suite, Louve pencha la tête et dans un léger soupire se surprit à se gronder intérieurement de ne pouvoir se défaire de ce sourire doux qu'arborait le jeune homme.


- Vous venez souvent par ici ? Glissa-t-elle pour éviter de renouer avec le même silence pesant, l'observant parfois cueillir une fleur plutôt qu'une autre.

*Quel étrange garçon tout de même ! Préféré marcher pieds nus dans l'herbe haute et tracer son chemin de lui-même. C'est peu courant ici.* Ne put-elle s'empêcher de songer alors que sa main glissait le long d'une tige d'herbe folle.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyLun 19 Aoû - 20:12

Victor, consciencieusement, sélectionnait les fleurs de son bouquet avec minutie et délicatesse. Harmonisant les couleurs entre ses doigts de la manière la plus convenue qu’il lui semblait. Il prenait cette tache tellement à cœur, qu’il ne remarqua pas de suite que Louve était restée à distance et l’observait.
Le garçon se laissa submergé par ses pensées, le cadre était prospère à la rêverie, et le jeune homme étant un grand rêveur… son esprit se mit à vagabonder comme s’il était seul sur ce bout de campagne.


Il pensa à Louve, à ses sensations nouvelles qu’il avait témoignait. Lui qui, d’habitude se trouvait très facilement gêné face à des inconnus, et tout particulièrement mal à l’aise, si ce n’est terrorisé face à des femmes, il s’était montré d’une effroyable familiarité avec elle, elle qu’il trouvait si particulière. Pourquoi cela ? C’était complètement insensé !
Il est vrai qu’en un sens, il s’était promis de se surpasser. Se savoir si timide et mal à l’aise auprès des autres l’énervait particulièrement et devenait source de conflit avec lui-même. Mais de là à agir de manière si…

Il soupira intérieurement. Peut-être devenait-il fou. Ou bien c’était elle qui avait cet effet sur lui.
Il réfléchit un instant à cette possibilité. A y réfléchir à deux fois, il réalisa qu’en effet, la présence de Louve était différente de celle d’une autre femme. Ce n’était pas dû à sa beauté sans pareil, mais bien à ce qu’elle dégageait en tant que personne. Victor se sentait en confiance, de manière tout à fait naturelle et invraisemblable. C’était tout bonnement inexplicable, car il ne la connaissait pas, et n’avait pas le souvenir de l’avoir déjà rencontré.
"Souvenir"… Peut-être que la raison fondamentale était là. Dans sa vie passée, l’aurait-il déjà croisé ? Elle ou une autre qui lui ressemblerait ? Certainement… Mais comment savoir lorsque l’on ne se souvient pas ? Les sensations, les émotions restaient-elles ancrées en nous?...

Une chose était sure, Louve était une femme, et pire que cela, une inconnue. Il devait se contenter d’agir comme il en avait l’habitude, et se méfier d’elle. Naturellement.
Le timbre de la jeune fille brisa sa très étrange réflexion :

- Vous venez souvent par ici ?


Victor releva la tête, poussée par l’intime conviction que Louve devait garder l’effigie de « femme inconnue », les deux mots propres à la fuite dans la tête du garçon, il l’analysa sous cet œil, et ne put s’empêcher de rougir comme une pivoine. A présent, elle devenait monstrueusement belle, c’en était terrifiant. Incapable de bouger sous l’effet de cette douloureuse vérité, Victor s’y reprit à plusieurs fois avant de parvenir à sortir un son cohérent de sa bouche :

- J-je… Je n-ne sais p-pas ?…

Il avala avec difficulté sa salive puis secoua négativement la tête, reprenant ses esprits. Après un silence, où il tenta de se remettre de ses émotions, se détournant pour cela, du regard de la belle, il finit par lâcher une réponse cohérente, clair, nette, et concise.

- Non.

Sans même s’en rendre compte, il s’était assis dans l’herbe, les genoux recroquevillés contre lui-même, ses bras les enlaçant, et se berçant comme un enfant vers l’avant, puis vers l’arrière sans discontinu, comme pour se rassurer. Il avait lâché le bouquet de fleurs, sous le choc, qui gisait à présent dans l’herbe. Ses yeux timides passant de la demoiselle à ses pieds, ne parvenant plus à supporter le regard de la belle.


(J’aurai du ajouter « léger trouble de  schizophrénie » sur sa fiche…)
Louve
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMer 4 Sep - 23:05

Ce garçon était...déroutant. Il n'y avait pour elle aucun autre mot capable de définir son être. D'abord près d'elle comme un ami intime et maintenant incapable d'articuler la moindre parole sans rougir. Comment pouvait-il passer en si peu de temps à deux extrêmes si radicalement improbables ?

La demoiselle arqua un sourcil et lui trouva un air adorable malgré tout dans cette timidité naissante. La lui préférant à cette poésie qu'il l'avait pourtant joliment inspiré plus tôt.

Ses doigts glissèrent sur les herbes hautes alors qu'il lâchait enfin comme une fatalité ce mot abandonné de tous qui ne semblait guère lui convenir. Avant qu'il ne semble plus être que l'ombre de lui-même, assis là comme un pauvre petit être martyrisé. La demoiselle ne sut trop que faire, puis osant s'approcher près de lui, se saisit doucement les fleurs sélectionnées, et entama une couronne, en s'asseyant à ses côtés.

Les premières minutes passèrent ainsi, laissant le tintement du vent dans les branchage pour seul dialogue entre eux deux. Enfin, sans même s'en apercevoir, la blonde se remémora l'aria qu'elle avait entamé plus tôt et laissa échapper de ses lèvres entrouvertes la mélodie dont elle avait oublié depuis longtemps la provenance.

Si aucun d'eux n'étaient doués pour la communication, peut-être au moins la musique pouvait-elle les lier un peu ?

Elle cueillit quelques marguerites à ses pieds et les ajouta à la couronne. L'observant parfois, se demandant ce qu'il pouvait bien penser. C'était étrange mais elle avait l'impression grandissante qu'il aurait pu être infiniment libre et injustement enchainé en même temps. Sans que pourtant rien sur le visage de son vis à vis, ne lui permette d'envisager concrètement cela. Peut-être uniquement parce qu'elle avait l'impression de voir un petit garçon coincé dans le corps d'un adulte ? Peut-être était-ce dû uniquement à cela.
Sa voix se fit murmure, et la chanson s'acheva en même temps que la couronne qu'elle déposa sur sa tête dans un sourire.


- Ca vous va bien. Elle se moquait un peu, gentiment, mais pensait sincèrement qu'il était beau, avec ou sans couronne, et le regard doux qu'elle lui confia n'avait pour but que de confirmer cela. Puisque ni vous ni moi ne connaissons ce chemin, que diriez-vous de continuer par-là ?

Son index pointa une direction au hasard, vers l'est, son regard comme une extension, un prolongement de ce dernier, se fit vif. Elle avait envie de découvrir ces paysages qu'elle n'avait pas encore foulé et se dit vaguement qu'il avait tout de même fallu attendre que quelqu'un daigne l'y conduire pour qu'elle se décide enfin à s'y aventurer.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 10 Sep - 13:25

Louve s’était assise à son côté, auréolé par son aura sans pareil, Victor était prisonnier par sa peur et ne pût que rester accroupi, simple observateur de ses faits et gestes. Pas un mot ne filtrait de cet échange, elle sélectionnait avec autant de soin que le jeune homme y avait apporté quelques minutes plus tôt, les fleurs sauvages et entama une couronne.

Elle se mit à chantonner la mélodie de leur rencontre, Victor l’écouta en silence, sa musique le rassurait, comme toujours. Ses épaules se détendirent, il se sentait un peu plus à l’aise. Il se laissa bercer par cette dernière et retrouvât sa capacité à penser et à rêvasser le temps d’une mélodie.
Il ne parvenait pas à bouger, ce qui le frustrait énormément. C’était au moment où il se sentait le moins entrain à la conversation qu’elle se montrait la plus ouverte. A cet instant précis, il aurait aimé être aussi entreprenant qu’à leur rencontre, pouvoir se sentir libre et insouciant comme tant de personnes savaient le faire. Mais serait-elle ainsi? Après tout, c’était elle qui s’était refermée lorsqu’il lui avait fait la cour. Quoiqu’il en soi il lui était totalement impossible de faire preuve de tant d’aisance.

Il observait Louve d’un regard furtif…  quel drôle de paradoxe tout de même, elle s’ouvrait à lui uniquement lorsqu’il se sentait complètement ridicule. Cela signifiait-il qu’elle ne pouvait le considérer qu’ainsi ? Comme un enfant apeuré dont elle souhaiterait apporter son soutien ? Victor fronça ses sourcils, il n’avait aucune envie d’être vu ainsi par elle. Il était peut-être timide et pouvait, par certains aspects, ressembler à un enfant, il n’en était pas moins un homme, il fallait qu’elle le considère ainsi, et pas autrement. Victor n’avait encore jamais autant ressenti cette envie de grandir. D’un bond. D’acquérir l’assurance et la bienveillance d’un homme. Ç’aurait été à lui de la rassurer, de faire en sorte qu’elle soit à son aise, et de lui faire comprendre qu’elle n’avait rien à craindre, et qu’il la protégerait quoi qu’il arrive.

Elle déposa la couronne de fleurs dans la chevelure folle du garçon. Le jeune homme fut envahi d’un nectar enivrant et inouï, mélange d’une peur intense et d’un sentiment de  joie inconsidéré. Elle se montrait avec lui, tendre et terriblement familière, Il n’y comprenait plus rien. Mais il ne put qu’en être comblé. Elle esquissa un sourire, et ajouta:

- Ça vous va bien. Il se sentit rougir et ne put qu’acquiescer en silence en guise de remerciement. Son visage était trop près, beaucoup trop près du sien, il se sentait tiraillé entre la gêne, la peur, et l’irrésistible envie de l’embrasser.  Puisque ni vous ni moi ne connaissons ce chemin, que diriez-vous de continuer par-là ?

Son index pointa une direction au hasard, vers l'est. Victor découvrit sur ses traits une expression nouvelle, une envie d’aventure enfantine s’y dessinait, la nymphe qu’elle incarnait à ses yeux pouvait donc se montrer bien plus légère et simple d’accès qu’elle n’y paraissait. Il parvint enfin à la regarder à nouveau dans les yeux, et après un silence, esquissa un sourire émerveillé auquel il ajouta :

- A-avec plaisir.


Il se releva, et à l’unisson, ils rejoignirent le chemin de terre pour s’enfoncer dans les bois. Victor ne parvenait pas à profiter pleinement du paysage qui s’offrait à eux, la présence de Louve était bien trop irréel pour lui et toute son attention était portée sur sa personne. Mais il ne laissait rien paraitre et se cloitrer dans son mutisme, observant d’un œil distrait le cadre qui se présentait à eux. Le jeune homme ne pouvait s’enlevait de l’esprit que leurs mains, se balançant naturellement à chaque pas le long de leurs corps, étaient toutes proches l’une de l’autre, et qu’il n’y avait pas beaucoup à faire pour qu’elles se touchent. Sa concentration se focalisa sur cet unique but : parvenir à lui tenir la main. C’était ridicule, il le savait, mais c’était trop tard, l’idée s’était immiscé dans sa tête et il ne pouvait plus faire machine arrière.
Le combat fit rage longuement dans l’esprit et le corps du jeune homme, son être tout entier voulant se fondre dans ses bras, et sa tête lui incombant qu’il la perdrait à jamais s’il osait l’approcher de la sorte. Il resta tiraillé intérieurement dans ce dilemme sans fin.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 10 Sep - 23:45

Louve sourit alors qu'il acceptait, penchant un peu la tête en ayant l'impression que quelque chose avait un peu changé sans réellement savoir quoi.

Ils marchèrent ensuite vers la forêt, où les fleurs et l'herbe haute étaient devenus plus rares, mais où le fouillis de la végétation peignait malgré tout un tableau des plus enivrant. C'était étrange -et elle le savait- mais à l'instar de l'animal dont elle portait le nom, elle aimait être dans la nature, simplement parce qu'il y avait toujours mille et un détails auxquels bien trop des siens avaient omis d'apporter une quelconque importance.

Marcher ainsi au hasard lui conférait l'illusion qu'ils découvraient ce paysage comme des aventuriers l'auraient fait avec une île au trésor. Qu'ils n'avaient qu'à étendre les bras pour étreindre le monde entier dans un même élan. Elle avait oublié ses craintes et se sentait à présent sereine. Les rayons de soleil perçant à travers les arbres, lui donnèrent l'impression que rien ne pourrait jamais ébranler la quiétude de ces lieux. Son regard glissa vers l'arbre au-dessus d'elle, elle s'arrêta, se mit sur la pointe des pieds et tendit le bras pour saisir le feuillage denté. La branche toute entière se pencha vers elle, et la belle fit une grimace avant de saisir entre ses doigts deux fruits longuement colorés par le soleil.

Louve rendit sa liberté à sa captive et déplia la main dans laquelle trônaient deux cerises.


- Vous en voulez ? Il n'y en a plus beaucoup on dirait. Elle leva les yeux, inspectant l'arbre, avant de porter un des fruits à sa bouche.

La blonde repéra une autre branche un peu plus loin, où les fruits semblaient plus accessibles, savourant avec délectation le goût sucré -quoiqu'un peu aigre- qui avait un petit côté addictif. Elle se débarrassa du noyau.


- Mmm, elles sont bonnes ! Sur sa figure, la gourmandise s'imprima en lettres capitales. Il y en d'autres là. Indiqua-t-elle en levant le menton.

Mais alors qu'elle s'apprêtait à aller conquérir une autre branche, un bruit s'éleva des buissons à environs deux mètres d'eux.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyLun 23 Sep - 16:40

Le jeune homme luttait chaque seconde contre ce désir ardent. Elle, elle profitait de la promenade pleinement, s’arrêtant à un arbre fruitier, dégustant leurs fruits, colorant ses adorables lèvres en un rouge profane… Une terrifiante tentation qui fit tressaillir et reculer d’un pas Victor.

- En voulez-vous ?

Elle lui tendit son trésor, un doux sourire aux lèvres. Le musicien resta croitre devant cette vision enchanteresse. Elle poursuivit sa cueillette, savourant avec délectation les fruits du cerisier.
Puis vint un bruit, un bruit animal. Un grommèlement semblable à celui d’un porc. Louve avait arrêté son geste, surprise, elle aussi par ce bruit inhabituel. Piqué par la curiosité, Victor se retournât doucement. Les sons étaient tous proches, de plus en plus nombreux. Délicatement, il dégagea de ses mains les branches et buisson qui masquaient cette curiosité.

Il tomba alors nez à nez avec une laie et ses petits marcassins. Oups.
Le sanglier, aussi surprit que le fut Victor, prit peur, mais, au lieu de s’enfuir avec ses petits, se mit en position de charge, s’apprêtant à empaler le jeune homme.

- Cours !

Lâcha Victor. Il fit volte-face, saisissant le poignet de la jeune fille, et sans réfléchir plus encore, fonça hors sentier, slalomant les feuillages et les arbres. L’on entendait le souffle rauque de l’animal les poursuivre, « ne pas s’arrêter, ne pas se retourner » pensa-t-il. L’animal était, par chance, ralentit par ses petits, mais il risquait de les rattraper sur la distance. La demoiselle semblait perdre la cadence, son pouls s’accélérait de manière considérable, et elle perdit ses chaussures dans la course. Il fallait trouver une parade. D’un geste vif, Victor tira Louve vers lui se cachant prestement derrière un gros tronc d’arbre, il l’obligea à s’abaisser à hauteur du sol pour se cacher entre l’arbre et le buisson qui se présentait devant eux. Calmant au mieux leurs respirations haletantes ils restèrent ainsi d’interminables minutes, guettant le moindre bruit. Ils l’entendirent s’éloigner d’abord, puis revenir sur ses pas… Leurs émotions jonglaient entre l’angoisse et la peur.
Instinctivement, et sans même sans rendre compte, le musicien passa un bras protecteur autour de Louve et lui saisit la main de l’autre, assurant d’un regard, qu’à moitié convaincu, qu’elle ne risquerait rien tant qu’il serait là. La bravoure du garçon n’était due qu’à sa peur de la voir plus terrifiée encore. Il ne supportait pas l’idée qu’elle puisse éprouver une émotion négative.

Quelques minutes plus tard, le sanglier semblait hors d’atteinte. Mais la vigilance était toujours de rigueur. Le danger éloigné, Victor réalisa brutalement qu’il la touchait, et se détacha d’elle aussitôt. Confus il pivota la tête à l’opposé de la jeune fille, puis après un instant, proposa :

- P-pensez-vous que… ce serait j-judicieux de reprendre le sen-sentier? O-ou bien, peut-être vaudrait-il mieux se cacher encore un moment en h-haut d’un arbre p-par exemple?

Victor épluchait l’herbe à ses pieds, l'anxiété au bout des doigts.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyLun 23 Sep - 21:06

Un nouveau silence avait ponctué leur conversation, bien vite remplacé par une course poursuite qu'elle avait eu peine à comprendre jusqu'à ce qu'en se retournant elle ne découvre l'animal qui les avait ainsi pris en chasse. La blonde n'émit aucun son de protestation, en dépit de l'étreinte sur son poignet et accéléra même l'allure. Mais si ses jambes interminables lui permirent de suivre sa cadence un temps, il n'en fut pas de même pour ses scandales qui choisirent mal leur moment pour rendre l'âme. Les lanières lâchèrent l'une à la suite de l'autre, l'obligeant à ralentir un peu. Les grognements ne se firent pas plus éloignés pour autant ; du moins pas jusqu'à ce qu'ils finissent tous deux au sol, les sens aux aguets, le cœur battant à tout rompre. Si proches qu'il lui été même impossible de distinguer lesquels des battements lui appartenaient. Pourtant seul un soupir de soulagement franchi la barrière de ses lèvres lorsqu'il leur sembla à tous deux que la source de leurs maux fut dans une autre direction.

Son esprit se vida à cette seule pensée et le souffle court, elle posa sur le visage de Victor un regard différent. Sa tête entra en contact avec le sol, tandis qu'elle remerciait intérieurement une quelconque entité de leur avoir permis de s'en sortir. Enfin la belle se redressa un peu et lâcha pour lui dans un sourire reconnaissant :


- Eh bien, jolis réflexes ! Heureusement qu'on n'est pas resté là-bas. On aurait passé un sale quart d'heure sinon.

La respiration toujours saccadée, elle déclara tout de même :

- Merci Victor.

Elle ne réalisa pleinement qu'ensuite que leurs corps se touchaient tant, lorsqu'il ôta son bras et que son discours repassa au vouvoiement alors que dans la panique il avait été familier. Louve tendit la main, ôtant sans réfléchir une feuille emmêlée entre les mèches du jeune homme puis songea à sa proposition, glissant -en tentant de faire fit de l'envie grandissante de contempler encore son visage rassurant :

- Eh bien... La blonde s'assit en tailleur et croisa les bras sur sa poitrine ...maintenant qu'un sanglier a réussi à mettre une Louve en fuite, je présume que l'un ou l'autre ne fait pas tant de différence. Elle laissa un silence, succinct, planer entre eux, avant de poser ses mains sur ses chevilles. Ceci étant, ça fait une éternité que je ne suis pas montée dans un arbre. La demoiselle afficha un air contrit, haussant un peu les épaules avant de poursuivre : Je crois...que je préfère aussi quand tu me tutoies.

Ses doigts pianotèrent sur sa peau de porcelaine et elle releva vers lui un air interrogateur, comme si elle venait quérir une permission. La demoiselle porta ensuite sa main sur son épaule là où un peu plus tôt se tenait la main chaude de Victor, se surprenant à se demander pourquoi elle n’avait pas hurlé alors même qu’un homme l’avait retenu si près de lui si longtemps ? Etait-ce dû à la peur ? A l’angoisse ? Certes elle avait craint le pire, mais dans l’hypothèse où l’animal les aurait trouvés ; pas une seule seconde pourtant elle n’avait pensé qu’il aurait pu profiter de la situation. Et c'était bien la première fois qu'un homme trouva grâce à ses yeux.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMar 24 Sep - 16:33

« Je crois...que je préfère aussi quand tu me tutoies. »

Il releva la tête vers elle, étonné par sa demande. Cela signifiait-il qu’elle le considèrerait comme… un proche ? Le tutoiement prenait pour Victor, une toute autre dimension. Cela la rendait plus accessible, leurs rapports devenaient plus… intimes. Il ne savait s’il parviendrait à prendre autant d’aisance vis-à-vis d’elle. Évidemment, il le souhaitait. Plus que tout. Mais elle avait cette aura si particulière… En un sens, la considérer comme un être « normal » de par cette familiarité était blasphématoire. Mais elle le lui demandait d’un air si charmant… Et de toute manière, comment pouvait-il lui expliquer les raisons de son hésitation sans qu’elle ne comprenne le fond de sa pensée ?
Victor opina de la tête puis ajouta :

- Oui, bien sûr, si cela vo… te fais plaisir… Pardonne-moi d’avance si par erreur je te vouvoie… J-je, il faut que je m’habitue.


Il esquissa un sourire doux à l’attention de Louve, puis se releva, cherchant alentour l’arbre le plus amène de les supporter. Après un tour des environs, il s’arrêta sur un vieux chêne aux branches hautes et vaillantes. Se tournant vers Louve, il lui demanda :

- Celui-ci te conviendrait ?

Il chercha une prise à sa hauteur, et parvint à se hisser à la première branche. Il redescendit aussitôt, et grimaça, embêté.  

- Je ne sais pas si tu parviendrais à y monter seule… tout du moins au début.

Aussitôt, il s’empressa d’ajouter :

- ...non pas que je ne t’en juge pas capable, je ne remets en rien en cause ta souplesse, mais… tu risques d’abimer tes vêtements et… je me sentirais coupable. On peut en choisir un autre ou bien… J-je peux t’aider à faire la courte échelle si tu le souhaites ?
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyJeu 10 Oct - 11:55

Elle eut un air un peu surprit devant cette expression qu'elle ne lui connaissait pas, devant cet air si proche de celui d'un adulte, se demandant vaguement à quoi pouvait correspondre le reste du panel de ses mimiques. La belle revint sur terre tandis qu'elle se relevait pour suivre Victor dans ses investigations. L'observant monter et redescendre avant d'entamer une explication douteuse. Louve arqua un sourcil en analysant l'arbre et les premières branches. Elle se rapprocha de Victor, se planta face à lui, mit sa main sur sa tête puis alla jusqu'à la sienne.

*Ah tiens, on fait presque la même taille ! Il a quoi ? 5 cm de plus ?*

Ensuite -et sans un mot- elle se rapprocha du chêne et tendit la main pour tenter de saisir une branche, qu'elle frôla du bout des doigts. Un grand sourire s'immisça sur ses lèvres et se mettant sur la pointe des pieds elle s'en saisit.

*Ce n'est pas si compliqué finalement*

La blonde s'apprêtait à monter quand une idée farfelue lui vint. Elle tourna son visage vers le jeune homme et s'enquit malicieuse sans relâcher sa captive :

- Le dernier en haut à un gage ?

Certes, elle tenait à ses habits et y ferait attention mais elle aimait plus encore les défis, et il était devenu rare qu'on accepte de relever les siens d'égal à égal. Car d'ordinaire, elle défiait surtout les plus jeunes, alors elle avait appris à perdre avec panache ; même si dans quelques rares cas, certains préféraient qu'elle se jette corps perdu dans la bataille.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMer 16 Oct - 7:56

Durant les quelques minutes qui s’ensuivirent, Victor découvrit avec étonnement les traits d’une Louve joueuse et pleine de malice. C’était une véritable surprise pour lui qui la voyait comme l’incarnation d’une déesse grecque. Pourquoi pas, mais en un sens, cela s’avérait embêtant, car il ne savait juste pas, comment se comporter face aux jeux. C’est pourquoi lorsqu’elle lui lança un défi, d’abord, il paniqua, puis, il se ressaisit aussitôt avant que sa peur ne transparaisse, ensuite, se chamboula dans sa tête tout un tas de questions: serais-je à la hauteur? Et si elle se blessait? Est-ce bien raisonnable? Qu’attend t-elle de moi ?

Victor n’était pas un sportif. Il était souple et agile, mais n’avait jamais eu l’esprit de compétition et en dehors de ces compétences, il ne possédait aucune force physique « digne de son sexe », était endurant uniquement lorsqu’il s’en donnait la peine, mais le sport étant une pratique qui l’ennuyait sauf lorsqu’elle avait un aspect ludique, il ne valait mieux pas y compter, et sa maladresse naturelle réinitialisait ses capacités d’équilibriste au point mort.

Le jeune homme balbutia une série de syllabes transcrivant sa surprise, puis, après une longue inspiration, déclara :

- D’accord.


Il n’en fallu pas plus à Louve pour signaler là le gong du départ, elle commença à grimper la première branche avec une légèreté et un panache digne d’elle-même, Victor s’enquit de suivre la cadence choisissant un autre point d’accès. Le garçon s’abstint de réfléchir. Dans ce genre de situation, il valait mieux. Se concentrant sur l’objectif à atteindre, soit, le sommet de l’arbre, Victor s’appliquait à grimper avec une dextérité tout à fait nouvelle. Bien qu’il s’agisse là d’un divertissement, il n’était absolument pas question de prendre ce défi à la légère. Il y avait bien plus important en jeu: ne pas décevoir Louve.
Mais, alors que son regard cherchait la prochaine prise à saisir pour gravir la branche suivante, ce dernier croisa sur sa route la silhouette de la jeune femme. Elle était à portée de branches, légèrement plus en retard que lui. Victor la contempla un instant oubliant dans la seconde le défi lancé. Il observa sa grâce, son agilité et la concentration peint sur son visage. Il sourit, un peu naïvement, avant de reprendre son escalade. Elle était à présent à sa hauteur, mais Victor avait décéléré sa cadence, cet instant d’égarement avait suffi à ce qu’il oublie le défi lancé.
Il était rigoureux dans ses gestes, et prenait le temps pour admirer les environs au fur et à mesure de l’escalade. A présent, Louve était devant lui, ou plutôt, au-dessus de lui, ce qui lui assura la victoire: Victor ne put lever les yeux vers la branche suivante sans entrevoir par intermittence les dessous de la demoiselle. Il se figea, comme tétanisé, rouge pivoine, et fit un détour considérable, pour rejoindre le sommet de l’arbre, et de ce fait, éviter ce voyeurisme involontaire.

Essoufflés, ils se postèrent sur une branche et soufflèrent quelques secondes pour se remettre de leur activité. Victor essuya les perles de sueur qui tombèrent dans ses yeux :

- Je ne te savais pas si sportive, tu es… il la regarda un instant, se mit à rougir et posant son regard ailleurs poursuivit: …époustouflante.

Après quelques minutes, le violoniste se mordit la lèvre inférieure et ajouta:

- Je suppose que je mérite un gage… ?
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyJeu 17 Oct - 11:17

Alors là c'est le cas typique du rôliste qui réfléchit après avoir posté : qu'est-ce que je vais bien pouvoir trouver comme gage ? Non je n’avais pas pris la peine d'y réfléchir avant... Ça aurait pas été drôle sinon ! /POUTRE/
_____________________________________________

Elle sourit de toutes ses dents, étouffant un rire devant cette mimique paniquée qu'il afficha d'abord, puis secouant la tête avant de s'élancer sur l'arbre. Depuis combien de temps n'avait-elle pas senti l'écorce sous ses doigts ? Sa rugosité, ses irrégularités, sa sève, ce parfum si singulièrement lié à celui de l'extérieur ? Elle se sentait à présent un peu comme une enfant. Comme lors de ses moments où la raison cède naturellement sa place pour laisser transparaitre l'amusement en dépit de l'âge. Louve échelonna l'arbre, avisant les branches, craignant parfois de s'attarder et que certaines ne lâchent sous son poids. Pourtant il n'en fut rien, et même si Victor semblait bien parti c'est elle qui arriva tout en haut. Elle fut essoufflée comme rarement lorsque ses iris azurés se posèrent sur le ciel pourtant quel sentiment de liberté que d'avoir abouti là. Elle ne pouvait monter plus haut. Les branches n'aurait pas su la maintenir d'avantage, mais elle été heureuse d'avoir réussi.  Elle arqua un sourcil à sa remarque, se demandant vaguement comment il aurait pu le savoir vu qu'il venait de se rencontrer, mais préféra glisser :

- Je te retourne le compliment, s'il n'y avait eu ce détour, sûrement serais-tu arrivé premier, d'ailleurs. Le taquina-t-elle.

Une brise vint s'immiscer entre les feuilles ; lui faisant arborer un regard nouveau sur le peu qu'elle avait pu distinguer d'Espérance derrière Victor jusqu'à ce que la question la tire de cette contemplation. Lentement elle ouvrit grand les yeux, puis la bouche et la referma. En réalité elle n'y avait pas vraiment songé avant de s'élancer dans la bataille.

- Hum... En effet.

Elle le connaissait si peu, comment pouvait-elle lui donner un gage qui ne soit ni trop méchant, ni trop stérile ? Le juste milieu avec un parfait inconnu. Voilà au final un défi qu'elle n'avait pas vu venir.

- Eh bien… La belle réfléchit à toute allure et fini par arborer un sourire entendu. Ce n’était pas bon pour lui. Si tu chantais une chanson, en te pinçant le nez, un couplet sur deux ? Je t'aurais bien fais faire le cochon pendu également mais à cette hauteur, je crains que ça ne soit vraiment dangereux... Elle se pencha un peu en avant, sa main droite serrant plus fort la branche sur laquelle elle était assise avant de grimacer légèrement face à l'altitude. Non, s'il avait un semblant de vertige, c'était un coup à avoir inutilement un accident. Déjà qu'ils avaient réchappés à un sanglier. Mieux valait ne pas trop tirer sur la corde. Donc, disons juste chanter, normalement et comme un canard ensuite. Ça devrait valoir le détour déjà. Elle lui tira la langue, facétieuse et affichant le sourire d'une gamine qui s'apprêtait à faire consciemment une bêtise. Partant ? Sinon j'en choisi un autre. Mais je serais moins clémente. Te voilà prévenu ~

La blonde replaça derrière son oreille une mèche de cheveux rebelle et attendit avec un calme olympien, mais semblant conférant à l'air autour d'eux une certaine joie de vivre, que son vis à vis daigne lui répondre.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyVen 25 Oct - 13:08

- Eh bien… Si tu chantais une chanson, en te pinçant le nez, un couplet sur deux ? Je t'aurais bien fais faire le cochon pendu également mais à cette hauteur, je crains que ça ne soit vraiment dangereux...

Était-elle sérieuse ? Le garçon ne savait pas s’il s’agissait là d’une mauvaise blague ou si elle le songeait vraiment. Il resta silencieux, priant intérieurement pour qu’elle lui propose autre chose. Mais elle n’en fit rien:

« Donc, disons juste chanter, normalement et comme un canard ensuite. Ça devrait valoir le détour déjà. Elle lui tira la langue puis esquissa un sourire débordant de gourmandise. Partant ? Sinon j'en choisi un autre. Mais je serais moins clémente. Te voilà prévenu ~

« Moins clémente ? Parce qu’elle l’était là ? » Se braqua-t-il intérieurement. Victor fronça les sourcils et posa son regard dans le lointain, il poussa un bruyant soupir, et se mit à peser le pour et le contre. D’aussi loin qu’il se souvienne, il n’avait jamais participé à ces jeux d’enfants, il avait toujours envié ses camarades et leur légèreté, mais était mis à l’écart. Mais alors qu’il avait enfin l’occasion de rattraper le temps perdu, il aurait souhaité tout arrêter, se ridiculiser n’avait rien d’amusant, il n’avait pas envie de lui laisser cette image de lui. Et de toute manière, ça ne lui ressemblait pas. La mine boudeuse, le jeune homme réfractaire proposa :

- Je veux bien chanter un peu. M-mais je ne sais pas si tu seras satisfaite du résultat, je n’aime vraiment pas le faire devant les autres. Mais… ne me demande pas de me ridiculiser davantage.


Les bras croisés, les traits de Victor marquaient un mécontentement mal dissimulé. Elle ne semblait pas se rendre compte des efforts qu’il avait fait pour lui convenir jusqu’à présent. Sans doute exagérait-il, chaque entreprise humaine était pour lui une montagne à gravir, et ce phénomène s’amplifiait lorsqu’il s’agissait d’elle.
Le musicien s’assit correctement, et laissa tomber ses bras le long de son corps, il prit une lente et profonde inspiration et bomba son torse. Les paupières closes, il ajouta :

- Ne me regarde pas.

La brise souffla doucement dans les arbres, et le musicien posa son chant après les derniers bruissements des feuillages. Ses cordes vocales vibrèrent en un son cristallin et raisonnèrent dans l’air. La justesse de sa voix frôlait la perfection, mais le plus surprenant restait l’émotion qu’il déposait dans chaque vers. Il avait quelque chose d’un ange.  

"Si tu aimes les soirs de pluie
Mon enfant, mon enfant
Les ruelles de l'Italie
Et les pas des passants
L'éternelle litanie
Des feuilles mortes dans le vent
Qui poussent un dernier cri
Crie, mon enfant

Si tu aimes les éclaircies
Mon enfant, mon enfant
Prendre un bain de minuit
Dans le grand océan
Si tu aimes la mauvaise vie
Ton reflet dans l'étang
Si tu veux tes amis
Près de toi, tout le temps

Si tu pries quand la nuit tombe
Mon enfant, mon enfant
Si tu ne fleuris pas les tombes
Mais chéris les absents
Si tu as peur de la bombe
Et du ciel trop grand
Si tu parles à ton ombre
De temps en temps

Si tu aimes la marée basse
Mon enfant, mon enfant
Le soleil sur la terrasse
Et la lune sous le vent
Si l'on perd souvent ta trace
Dès qu'arrive le printemps
Si la vie te dépasse
Passe, mon enfant

{Refrain:}
Ça n'est pas ta faute
C'est ton héritage
Et ce sera pire encore
Quand tu auras mon âge
Ça n'est pas ta faute
C'est ta chair, ton sang
Il va falloir faire avec
Ou, plutôt sans

Si tu oublies les prénoms
Les adresses et les âges
Mais presque jamais le son
D'une voix, un visage
Si tu aimes ce qui est bon
Si tu vois des mirages
Si tu préfères Paris
Quand vient l'orage

Si tu aimes les goûts amers
Et les hivers tout blancs
Si tu aimes les derniers verres
Et les mystères troublants
Si tu aimes sentir la terre
Et jaillir le volcan
Si tu as peur du vide
Vide, mon enfant

{au Refrain}

Si tu aimes partir avant
Mon enfant, mon enfant
Avant que l'autre s'éveille
Avant qu'il te laisse en plan
Si tu as peur du sommeil
Et que passe le temps
Si tu aimes l'automne vermeil
Merveille, rouge sang

Si tu as peur de la foule
Mais supportes les gens
Si tes idéaux s'écroulent
Le soir de tes vingt ans
Et si tout se déroule
Jamais comme dans tes plans
Si tu n'es qu'une pierre qui roule
Roule, mon enfant

{au Refrain}

Mon enfant"



Puis il se tut. Il ne regardait pas Louve. Il n’osait pas. Il se maudissait d’avoir tressaillit autant lors du second couplet, il aurait voulu paraitre plus sûr de lui, plus juste encore. Mais sa timidité avait teintée sa voix de légers fébrilement, à peine audible, mais qu’il ne pouvait s’empêcher de se réprimander. Il serra les mains autour d’une brindille et en rompit l’extrémité, soupirant à nouveau bruyamment, il rumina :

- Je suis désolé. C’était détestable. Il jeta la brindille, et sans jamais relevé la tête poursuivit à contrecœur: je suppose que je vais écoper d’un autre gage… ?
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyMer 30 Oct - 17:29

Louve leva les yeux au ciel au propos sur le ridicule mais n'ajouta rien, obéissant même sagement en se détournant à peine, fermant les yeux pour ne plus le voir. Juste pour sentir le vent, la nature entre eux deux, pour saisir un peu plus chaque parole de cet air hors du temps. Pour écouter sa voix encore, comme une valse entre les notes, comme le soleil est essentiel à la terre. Un long moment, elle resta silencieuse pourtant lorsqu'il eut fini. Sa voix avait été semblable à la saveur du miel et elle ne comprenait pas que lui-même en doute.

- Oui. Lâcha-t-elle simplement en réponse à sa dernière question, posant sur lui son regard azuré, intense. Cette fois, elle voulait comprendre. Elle voulait savoir ce qui, envers et contre le monde entier faisait qu'un homme autant bourré de talents ne sache pas s'accepter lui-même pour commencer. Puis elle pencha la tête et l'appuya contre l'arbre qui les séparait. Ton nouveau gage sera de ne plus jamais t'excuser de savoir si bien chanter et de prétendre de surcroit que c'était mauvais alors que tu t'es appliqué.

Louve lui tira la langue et ferma à nouveau les yeux, glissant sur le ton d'une confidence faite entre deux vieux amis :

- Tu chantes vraiment très bien Victor, n'en doutes plus. La blonde esquissa un sourire et écouta avec autant de délectation que la chanson le son du vent dans les arbres. C'était très bien choisi. Je ne connaissais pas cet air. C'est entêtant.

Elle fredonna les quelques notes qu'elle avait retenu du refrain puis s'enquit en changeant un peu de position :

- C'est étrange que tu n'aimes pas chanter. Ce n'était pas faux pourtant, loin de là même. Tu es fâché avec la musique ?

La demoiselle s'étira avant de se pencher un peu plus pour mieux l'observer.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyVen 1 Nov - 12:51

- Oui. Lâcha-t-elle simplement en réponse à sa dernière question, posant sur lui son regard azuré, intense. Ton nouveau gage sera de ne plus jamais t'excuser de savoir si bien chanter et de prétendre de surcroit que c'était mauvais alors que tu t'es appliqué.

"L'application, c'est une chose, mais réussir à apporter une émotion en est une autre..." Victor voulu protesté, mais se tut. D'abord parce qu'elle l'impressionnait et ensuite, parce que ce nouveau gage l'y interdisait. Elle se pencha pour se rapprocher de lui, et ajouta:

- Tu chantes vraiment très bien Victor, n'en doutes plus.
Un doux rêve éphémère s'esquissa sur son visage, les paupières closes, le temps prit la pause quelques secondes. C'était très bien choisi. Je ne connaissais pas cet air. C'est entêtant.

- Accompagné d'un piano elle se déguste davantage... Et je me sens moins à nu avec un instrument dans les mains. J'aime cette chanson... Les mots d'un père auprès de son enfant lui expliquant toutes ses propres failles, ses travers, ce qu'il risque de lui transmettre, bon, ou non. Son héritage. La beauté cruelle et puissante d'un texte, mélancolique et vivifiante, une belle leçon d'humanité avec un grand H. Le vœu d'un père d'accompagner son fils sur son chemin de vie en espérant pouvoir l'aider et le réconforter quand cela sera possible... mais tout en sachant qu'il devra souffrir seul pour comprendre et grandir.

Le jeune homme se perdit un moment dans ses pensées, il pensa à son père. Tout du moins au peu qu'il s’en souvenait. La mine du garçon s'assombrit puis il réalisa qu'elle le regardait avec curiosité en l'attente d'une réponse. Elle lui avait posé une question? Oui, il semblerait. Victor se redressa laissa échapper un "Oh!", revisionna la bobine de sa mémoire pour soupeser ses dernières paroles. Ses yeux s'agrandirent évoquant sa surprise, et il s'empressa de répondre:

- Fâché avec la musique? Il eut un petit rire pincé, certainement pas. C'est plutôt tout l'inverse. Entends-tu...?

Il leva un doigt vers le ciel, la brise légère soufflait à rythme irrégulier dans les feuilles des arbres. En tendant l'oreille, on devinait des sons, une harmonie infime difficile à saisir. Et pourtant présente, dans la nature.

- ... La musique est partout, en chaque chose, comment ne pas se laisser seduire? Elle accompagne notre vie, souligne nos souvenirs, s'invite dans notre intimité... C'est une langue universelle plus riche en émotions que les mots eux même...! Elle est communion et partage, et révèle bien des choses... Tout ce que l'on a à faire, c'est écouter...

L'excitation et la ferveur du musicien étaient telles qu'il en perdit toute trace de timidité. L’évocation de ce monde si cher à ses yeux inhibait toutes ses angoisses sans même qu'il ne s'en aperçoive. A cet instant Victor était un jeune homme plein d'assurance.
Il reste un instant silencieux avant de répondre à la question d'origine:

- Je ne suis pas chanteur. D'autres ont bien plus de talent que moi pour cet art. Et au delà du talent, d'émotion pure à dépeindre avec leur voix. Il la regarda et lui sourit. Je suis violoniste, et compositeur. Mais violoniste avant toute chose.

La curiosité piqué au vif, il s'empressa de lui demander: "Et toi? Joues-tu d'un instrument? Aimes-tu la musique?"
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptySam 2 Nov - 17:16

Les propos qu'il tint la laissèrent surprise, surprise de toute l'émotion qui s'en dégageait, de toute cette impulsion qui semblait lui donner un souffle nouveau. Elle lui découvrit une expression passionnée, des mots vibrants, des éclats de rire dans la voix, de l'intensité au fond de ce regard si profond. Louve frissonna intégralement. Lui découvrir ce sourire ravageur, et cette ardeur au sujet de la musique lui conférait un côté particulièrement attachant.
Un instant, elle resserra son étreinte sur la branche, il lui sembla que le monde était plus vaste, que sa vision venait de s'élargir, qu'elle pouvait effleurer du bout des doigts quelque chose qui jusque-là avait toujours été présent mais qui lui avait paru jusqu'alors impossible d'accès. Elle en fut bouleversée. Un peu comme toucher les nuages avec Flocon. Cet état de sérénité intense, proche de la béatitude, qui lui faisait croire que le monde ne pouvait être que meilleur en dépit des malheurs du quotidien. De cette réflexion juste et sensible, humaine et intense, il lui parut que le monde renaissait sous ses mots. Un soupir de bien être franchi sans mal la frontière de ses lèvres cerises. Ses sens aux aguets, elle s'éprit du vent interprète, des arbres instruments colorés dont l'évanescence de la sève n'avait pour patrie que l'intensité du chant qu'ils fredonnaient malgré eux, de la douceur du soleil sur sa peau, de l'air pur chargé en senteur de noisette et d'écorce de pin ; de ce sourire et de ses yeux rieurs qu'il arborait en faisant fi de sa timidité, aussi, un peu. Malgré elle. Mais l'instant fut si délicieux qu'elle n'aurait su s'en passer. De même qu'elle ne sut contenir les rougeurs naissantes à ses joues. Ses derniers mots résonnant comme une vérité immuable à ses oreilles. "D'autres ont bien plus de talent...". Pourtant quelque part, cette constatation la chagrinait.

Elle aurait voulu dire que l'important était de vouloir transmettre, comme ce père dont il lui avait vanté les mérites plus tôt. Que la beauté ne résidait pas que dans l'émotion, ou le message, bien que chacun y contribue fortement. Mais elle en fut incapable. Sans parvenir à savoir pourquoi. Comme si une part d'elle n'avait pas assez de forces pour exprimer ce point de vue. Cela venait-il de son "Avant" ?


- Violoniste...? Répéta t-elle interloquée, l'imaginant pourtant sans grandes difficultés accompagné de l'instrument majestueux. Je serais curieuse de t'entendre jouer. Lâcha t-elle sans que rien dans sa voix ne laisse présumer du le trouble qui l'avait habité auparavant.

A sa question elle lui sourit, planta son regard dans le sien, ouvrit la bouche, mais aucun mot n'en sortit. Elle la referma.

Louve fronça légèrement les sourcils, détourna le regard en fixant l'horizon face à eux, un instant troublée de ne trouver de réponse juste à si simple interrogation. L'une de ses mains passa sur sa gorge, tandis qu'elle réfléchissait à toute à allure. Lorsque ses doigts effleurèrent à nouveau la texture rêche du bois, elle s'entendit déclarer calmement :


- Je ne joue d'aucun instrument. J'aime chanter, un peu comme tout le monde j'imagine. Peut-être légèrement plus. Sa voix semblait timide, puis sans crier gare, s'enflamma progressivement : J'aime les rythmes effrénés, qui appellent à la danse, ceux calmes qui -semblables aux poèmes- dépeignent une atmosphère, une ambiance ; les chansons à textes aussi, particulièrement les comptines farfelues et déroutantes, le chant de l'oiseau qui semble vouloir réveiller le soleil au crépuscule, le bruit des vagues surtout. De ce va et viens immuable qui confère à la mer l'attrait du sublime, pareil au chant des baleines : envoutant et indéchiffrable. Celui des nuages qui se parent de silence pour jalonner les plaines d'ombres chinoises, ou ceux qui enfilent leur manteau d'éclairs, zébrant le ciel avant de faire enfanter la pluie de l'écho du tonnerre, de... Elle s'arrêta, passant une main dans ses cheveux avant d'afficher un sourire contrit. Pardon, je me suis laissé emporter. Ses iris repassèrent sur lui, et elle lui sourit avec reconnaissance.

Tous les "mercis" du monde n'auraient pas suffi à exprimer toute la gratitude qu'elle aurait voulu lui transmettre, de lui avoir, même un instant, permit de repousser les frontières du monde pour y poser un regard nouveau, et par extension de lui avoir parler à cœur ouvert sans cette armure qu'arborait majoritairement les habitants d'Espérance. Se remémorant son attrait pour la musique elle enchaina :


- Tu as déjà des compositions à ton actif au fait ? Tu écris sur quoi ?

Une lueur curieuse passa au fond de ses prunelles, sans qu'elle parvienne à les détacher de la silhouette du musicien.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyJeu 14 Nov - 14:18

Le jeune homme l’écouta, attentif, et se délecta de chacune de ses paroles. Un sentiment de joie explosive bondit hors de sa poitrine rayonnant sur son visage, c’était la première fois depuis bien trop longtemps, qu’il avait la possibilité de parler de son art favori. Jamais encore il n’avait vu les prunelles d’une autre personne que lui-même s’enflammer, en parlant de sensations, d’instants éphémères et sublimes qui vous délectent de sa musique. « C’est vraiment un ange. » se persuada-t-il, alors qu’elle se laissait porter par ses impressions. Les paroles de Louve agirent comme un baume sur les maux du jeune homme, ne lui laissant que le gout suave et sucré de sa passion, et de cet instant de partage. Lorsqu’elle eut terminé, Victor ne put s’empêcher d’échapper un éclat de rire cristallin, il débordait d’une candeur dont il était le premier surpris. Il posa ses doigts longilignes sur son sourire, par pudeur, puis ajouta :

- Excuse-moi, ça n’a rien de moqueur, au contraire même… ! Je suis agréablement surpris de voir que ce genre d’impressions te parlent
, sentant la maladresse de ses paroles, Victor tenta d’expliquer le fond de sa pensée, ses mots se bousculèrent, soulignant la difficulté qu’il avait à exprimer, de manière générale, son avis. Non pas que t-tu, j-j’aurai supposé que t-tu ne prêterai aucune importance aux petits moments de la vie, comme ceux que tu me décris, j-je ne m-me suis même p-pas posé la que-question en f-fait. Il soupira longuement pour reprendre son calme. Après tout, il n’avait pas lieu de s’affoler. Ce que je veux dire c’est que… Généralement quand je parle du ressenti dans la musique, de sa présence partout autour de nous qui nous permet d’en retenir des instants précieux, les gens… me regardent d’un drôle d’air ou me parlent de la musique comme d’une formule mathématique qui ne peut se comprendre qu’après une masturbation intellectuelle.

Le musicien, irrité à l’évocation de ce type de personne qu’il avait trop souvent fréquenté dans une vie antérieure ne réalisa pas aussitôt la familiarité de ses propos. Mais lorsque ce fut le cas, il porta sa main à ses lèvres, se redressa et la regarda, les yeux ronds.

« Je suis désolé !... Ce ne sont pas des mots à employer devant vous… »

Il se gratta la tête comme pour parer à sa gêne mais suite à cela, la réaction de Louve le décontracta un peu, et il n’eut pas longtemps à se maudire avant de reprendre.

- Tout cela pour dire que… Je suis extrêmement ravi d’entendre que tu comprends et partage ce que je ressens…

Il lui offrit une expression sincère témoignant tout le bonheur que ce simple constat lui procurait.
Le musicien la dévisagea un instant, affichant naturellement cet air heureux qui ne le quittait plus. Pensif, il commença à se poser mille questions sur les événements qui avaient conduits cette femme si formidable à devenir la Louve qu’il avait en face de lui. Il voulait apprendre à la connaitre entièrement, cette grande interrogation resta en suspens dans son esprit : qui était-elle ?
Sentant un léger trouble pesant s’installer dans l’air, le garçon finit par détourner son regard et reprit :

- En ce qui concerne mes compositions, j’en ai plusieurs oui, je… Il s’apprêtait à  dire quelque chose, mais les mots lui manquèrent. Il avait le souvenir d’avoir été au conservatoire, d’avoir composé de la musique orchestral, d’avoir composé, pour lui et son instrument… Mais impossible de remettre des mots sur ses œuvres. Aucun nom de partition ne lui revenait en mémoire. Tout avait été effacé, volatilisé, un trou béant dans sa mémoire l’empêchait de poursuivre. Il fronça les sourcils, et posa ses yeux sur ses mains, les paumes ouvertes vers lui:

-  … je ne me souviens plus. Il resta un instant silencieux avant de reprendre, se tournant vers elle: "Mais ces temps-ci je compose sans but précis, j’ai juste besoin de jouer. Hélas, je me souviens de moins en moins des airs d’Avant… La musique aussi se meurt à Esperance on dirait… "

La mine du garçon s’était assombrit, mais il poursuivit:
« … Mais j’espère pouvoir remédier à ça prochainement, si j’arrive à réunir d’autres musiciens du village nous pourrions envisager de monter un groupe, ce serait…, ses yeux pétillèrent, formidable. Vraiment. Après un silence, il ajouta: il est probable que l’on recherche une chanteuse… Je… Tu… serais intéressée ?»

A dire vrai, Victor n’avait pas vraiment réfléchi à cette possibilité avant de le lui suggérer. Il était perfectionniste dans son domaine de création et si Louve ne chantait pas juste, ou que sa performance vocale manquait d’intérêt, il aurait été contraint de revenir sur sa proposition. Mais le garçon, obnubilé par l’idée de pouvoir partager davantage de son temps libre à ses côtés ne réfléchissait pas plus loin que le bout de son nez.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyJeu 13 Fév - 12:50

Lorsqu’il confia qu’il ne souvenait plus, Louve ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sorti. La surprise se peignant sur son visage un bref instant.

*Ainsi, ça lui arrive à lui aussi ?*

Même si elle savait que chacun avait du mal avec une partie de son histoire personnelle, c’était rare que la majorité accepte de dévoiler ce genre de « faiblesses », elle l’a première n’avait su lui dire quelques minutes auparavant qu’elle avait été plongée dans le même embarras.  Pourtant lorsqu’il poursuivit, elle eut envie de le frapper et seule la hauteur à laquelle ils étaient l’empêcha d’agir. A la place, elle fronça les sourcils, et glissa d’un ton un peu plus dur qu’elle n’aurait voulu :

- Ne dis pas ça ! Si tu composes maintenant c’est que ça n’est pas prêt de s’arrêter, non ?  Pour ceux qui t’écoutent jouer, peu importe que tu n’aies pas en mémoire une partie de ton répertoire. Ils partagent juste les sentiments que tu mets dans ta musique !

Se radoucissant un peu, elle confia en regardant le ciel :

- Du moment que tu joues parce que tu en as envie, qu’importe le reste, non ?

Ses iris bleutés cherchèrent un instant les siens, comme pour vérifier que ses convictions n’étaient pas vaines, comme un espoir, pour un ressenti partagé. Alors qu’elle n’ignorait pas que même si ce n’était pas le cas, elle continuerait d’y croire. Sa proposition pourtant la laissa bête, elle n’avait jamais imaginé se produire en tant que chanteuse à Espérance.

- Je…euh…Tu as besoin d’une réponse immédiate ou j’ai le droit à un délai de réflexion ? Et puis, tu devrais peut-être en parler avec les autres d’abord ?

L’idée était certes alléchante mais elle ne le connaissait que depuis quelques heures tout au plus. Alors, elle voulait s’accorder aussi un peu le temps de peser le pour et le contre.

- Il y a déjà du monde dans ce groupe ? D’autres personnes en font partie ? Vous avez déjà un nom ?

Le timbre de sa voix soulignait une pointe de méfiance, ce n’était pas qu’elle craignait qu’il se moque de lui, mais plus de s’engager sans avoir pris la mesure des choses, elle voulait avoir tous les éléments en main. S’il s’avérait qu’elle connaissait d’autres personnes, peut-être serait-elle d’avantage encline à se laisser tenter.

- C’est quel genre de musique au fait ?

Bien sûr, elle chantait de temps à autre, toujours juste. Vraiment juste. Par contre, elle n’avait pas souvent essayé de moduler sa voix pour répondre à des critères plutôt graves.  S’il s’agissait d’hurler dans un micro et d’émettre des sons de tonalité basse dans la gamme. Elle aurait sûrement besoin d’un entrainement intensif.
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MessageSujet: Re: Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] Deux chemins qui se croisent [Victor & Louve] EmptyLun 17 Fév - 13:11

- Je…euh…Tu as besoin d’une réponse immédiate ou j’ai le droit à un délai de réflexion ? Et puis, tu devrais peut-être en parler avec les autres d’abord ?

- Oui, il vaudrait mieux en effet… Et non, bien sûr que non, tu n’es pas obligé d’y répondre maintenant, d’ailleurs il serait plus judicieux que je t’écoute chanter avant de te proposer bêtement ta participation…

Avec un peu de chance Louve ne remarquera pas l’empressement auquel il avait fait preuve, trahissant ses sentiments envers elle. Il fut soulagé de constater qu’elle poursuivait sans y prêter attention. Elle le questionna de nouveau sur le groupe, et après un instant de réflexion, il lui répondit :

- Ce n’est encore qu’à l’état de projet, rien n’est fait. Je dois me renseigner auprès de Bird pour savoir si cela est réalisable. Je ne connais pas beaucoup les habitants d’Esperance… J’ignore qui serait susceptible d’y participer…  Il réfléchit un instant, fixant l’horizon. Un nom de groupe… Évidemment, il fallait y penser. Enfin, peut-être était-il encore un peu tôt pour penser à ces choses-là ? Ces problématiques-là seront à déterminer avec les autres je suppose… Encore faudrait-il trouver « les autres » ! Je ne suis pas compliqué, je pense pouvoir m’adapter à la tendance générale. Je… il réalisait qu’il n’avait aucune réponse à ces questions. Je verrai avec Bird.

Sur ses mots, le musicien lui adressa un sourire convenu. A l’évocation du Directeur, Louve se rétracta légèrement ce qui n’échappa pas à Victor.

De moins en moins à l’aise en haut de sa branche, il suggéra :

- La terre ferme commence à me manquer… Que dirais-tu de descendre ?


Ils entreprirent alors une descente. En bon gentleman, Victor lui céda le passage. Et cela valait mieux, la jeune fille, s’accrochait tel un félin de branche en branche avec une aisance déconcertante. Le musicien peinait à suivre, trop délicat et fragile pour que ce genre d’exercice lui soit inné. Avant qu’il ne perde définitivement son rythme et qu'elle ne s’enfonce plus en avant dans les feuillages, Victor lui demanda :

- Je suppose que tu…
un papillon vint se poser sur son épaule, il sursauta et hoqueta, t-tu as fait la connaissance de Bird ?...

Il laissa sa question en suspens, attendant de voir sa réaction avant de s’aventurer davantage sur le sujet.
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