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.Des paroles et des pommes. [Garm]

Résine
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MessageSujet: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptyJeu 6 Déc - 18:35

« C'est la saison, c'est la saison, adieu vendanges !...
Voici venir les pluies d'une patience d'ange.
»
J. Laforgue
_______________________________________________________________

C'était vrai. Il pleuvait un peu ce jour-là, et cette bruine légère n'en finissait pas de tomber depuis le matin. Les cultures étaient couvertes d'une rosée froide et les feuilles ployaient sous le poids de l'eau qui s'accumulait le long des nervures. Résine s'était levée de bonne heure le matin, s'était glissée en silence dans la salle de bain et avait pris un bain tandis que les jeunes enfants étaient encore tous endormis. Là, de temps en temps, elle pouvait entendre le parquet grincer des remuements de certains dormeurs qui bougeaient dans leurs couvertures en secouant le bois de leur lit. À moins que ce ne soit quelques souris venant se protéger du froid de l'hiver à venir, attirées par les réserves de la cuisine. La rouquine leva ses mains devant son regard. Blanches. Comme à leur habitude, avec ces minuscules stries sur les paumes et les phalanges. Découvrirait-elle un jour le secret de ces blessures dont elle ne se souvenait ni de la douleur ni des circonstances ? Au moins, son épiderme n'était pas noir, maculé jusqu'au coude comme dans le Reflet. C'était presque... rassurant, quand bien même elle n'ignorait pas que la vérité était toujours sous-jacente, invisible, dans l'attente de ressortir lors du prochain sommeil.
La rouquine s'enfonça davantage dans l'eau brûlante. Bientôt, il se mettrait à neiger. Bientôt, Espérance rentrerait dans un hiver étrange, ou peut-être pas tant la temporalité demeurait inquiétante en cet endroit du monde. Probablement que l'hiver était elle-même une notion modifiable et modifiée, même si les températures prouvaient néanmoins que les saisons suivaient un cours relativement correct. L'été semblait si loin. L'été et ses longues journées, ses ciels bleu intense et sa chaleur excessive. L'été et les sorties dans la forêt, dans le village, les rencontres avec les autres adolescents. C'était en ce temps-là que la rousse avait fait la connaissance du Lièvre de Mars. Que devenait-il, ce poète insoupçonné ? Avait-il assisté à l'exécution de Miséricorde ? Retranchée au Foyer avec Frederick, Résine n'avait pas pu se rendre sur les lieux pour constater la situation. Elle avait juste compris, l'après-midi même, que cette matinée de deuil marquerait les esprits pour un long moment. Elle-même s'était demandé comme elle aurait réagi en apprenant la vérité. Condamnation. Le mot était puissant. Y avait-il vraiment eu meurtre ? Bird avait précisé qu'une trappe avait été prévue pour éviter l'exécution pure et simple mais alors ? Il avait voulu la sauver et qu'en était-il ? Avait-il réussi ou non ? Par ailleurs, en comptant les enfants du Foyer le soir, Résine avait constaté l'absence de Sujin, la petite coréenne. Et elle avait tout de suite compris, sans pouvoir dire si elle était soulagée ou anxieuse. Refusant de croire que la gosse avait été sacrifiée, la sorcière s'était abimée dans la réflexion. Bird avait dit vrai, de bout en bout. Il n'aurait jamais condamné une enfant. Mais elle, aurait-elle jeté la pierre, quand bien même elle savait que Miséricorde était un monstre ? Non, certainement pas. Déjà trop de crasse lui recouvrait les bras. Trop de saleté. Toutefois, ne serait-ce que contempler la mise à mort, n'était-ce pas sale en soi ?
Résine ouvrit la bouche ; l'eau s'engouffra à l'intérieur sans être avalée. Les pointes de sa chevelure trempaient en silence. Il était temps de se redresser. De marcher. D'avancer. En dépit des tragédies passées, il fallait rendre le futur meilleur.

Résine sortit du bain avant la bousculade du petit-déjeuner. Assise sur le bord de la baignoire, elle banda ses pieds pour éviter que ses orteils ne gèlent sans chaussures et enfila une robe d'indienne sous un pull de grosse laine à large encolure, qui laissait voir ses épaules. La chaleur de la salle d'eau, emplie de vapeur, formait une bulle agréable au sein de la fermette. Et déjà il fallait s'en échapper, s'en extirper pour se mettre au travail. Flûte. C'était quoi cette légère flemme qui pointait le bout de son nez à ce moment précis ? Pourquoi n'était-elle pas restée au lit, au chaud sous la couette, et faire semblant d'avoir oublié l'heure, cassé son réveil ou mal dormi pour somnoler encore un peu plus longtemps ?
La gamine descendit dans la salle à manger. La plupart des Spéciaux étaient en train de se sustenter, croquant à belles dents dans des tartines de pain ou de brioche. Vrai, la vie continuait, avec son lot de délice et de douleur. Résine s'accola à la fenêtre le temps nécessaire à ce qu'ils quittent tous la pièce, appelés à diverses activités plus ou moins sournoises. Il pleuvait à peine. Pourrait-on voir fleurir les parapluies le long des rues du village ? Verrait-on les mioches sauter dans les flaques, la boue, salir leurs chaussures et leurs bottines ? Un soupçon d'innocence ne ferait pas de mal en ces jours amers.
Résine embrasa la salle à manger du regard. Sur la large table en bois, cerclée de chaises aux allures de tabourets, des pots de confitures et de beurre traînaient au croustillant milieu des miettes. Des gouttes de lait avaient éclaté sur le meuble, lâchées par inadvertance par quelques gosiers distraits. Le pain de campagne, cette grosse miche à la croûte brune, trônait dans un panier d'osier, tranché en sa moitié. Ne manquait plus que... Des pommes. Les fruits embaumaient là, mûrs à point. Rares étaient les sources de fibres à la vieille saison, aussi ces petites pommes à la peau jaune se trouvaient-elles très appréciées. Ce fut comme une révélation. Par enchantement -sinon, quoi d'autre ?- la saveur à peine acidulée de ces fruits se rappela à la langue de Résine. Ses papilles se mirent à chuchoter des souvenirs enfouis de pommes au four, à murmurer des recettes de pâtisseries fourrées à la pulpe sucrée. Douce réminiscence au parfum d'enfance.
Aussitôt, la rousse s'empara d'un pot de beurre qui vagabondait avec innocence parmi les restes du repas. Tendant le bras vers les étagères au-dessus de l'évier, elle en ouvrit ensuite une pour en extirper un gros bocal translucide, étiqueté "farine". Un peu de poussière blanche s'échappa lorsqu'elle posa le récipient sur le plan de travail. Elle se saisit aussi d'un autre pot dont l'inscription mentionnait, cette fois-ci, "sucre roux". De l'auriculaire, elle attrapa un couteau posé par hasard, le fit rouler dans sa main et, avec de petits gestes enthousiastes, découpa la motte de beurre en cubes qu'elle jeta dans un saladier. La farine et le sucre furent renversés à leur tour avec un bruit de sable. Ce n'est qu'à ce moment-ci que, emportée par son élan culinaire, Résine enfouit ses mains dans les ingrédients pour entreprendre de les malaxer. Et ce n'est qu'à ce moment-ci qu'elle eut envie de se cogner le front du plat de la paume. Elle avait oublié de commencer par les pommes. Maintenant que ses phalanges étaient recouvertes d'une pâte informe, grasse et luisante, elle ne pouvait plus les éplucher ou les couper sans devoir se rincer les doigts et ainsi perdre la moitié de la bouillie. Bête bêtise. Pour une fois qu'elle ne réfléchissait pas avant d'agir... Elle retiendrait la leçon. Mais alors qu'elle reprenait presque à contre-coeur son mixage grumeleux, écrasant le beurre, incorporant la farine à la matière grasse, frottant le sucre pour qu'il se confonde avec le reste, le bruit de pas sur le palier du Foyer capta son attention. Sans en prendre vraiment conscience, elle pensa à Lachlan et se retourna brusquement sur l'apparition de l'individu. Crumble ou not crumble ?
Garm
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MessageSujet: Re: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptyLun 17 Déc - 21:39

Journal de Garm
The Mímir's Foutain

« [...] A l'heure où j'écris ses quelques lignes, il me prend l'humeur d'aller explorer d'avantage Espérance. Je connais désormais le bourg, mais, ce qu'il y a par de-là les champs me reste inconnus. Et ma curiosité, la déesse de mon âme, m'attire inexorablement vers ces contrées encore vierge de mes pas. De l'autre côté de ces exploitations agricoles, se trouve, parait-il, une petite fermette où vivent les enfants éprouvant le plus de difficultés à s'intégrer en ce monde. A l'écart de leurs compères citadins, ils évoluent dans le douillet nid du dirigeant, cultivant la campagne, soignant le bétail, sous l'oeil de Bird, directeur d'Espérance. C'est dans ces alentours qu'est produit la plupart des denrées nourrissant la petite société idyllique... C'est là le peu d'information que j'ai pu récolter, auprès de quelques autres habitants du bourg. Jusqu'ici, mon attention était surtout tournée vers ce que l'on pourrait appeler le centre-ville, ces commerces, ces citoyens, ces ruelles... mais il faut croire que l'esprit même du village commence à perdre de l'intérêt à mes yeux, sinon, comment expliquer cet attrait nouveau? Et, comme il est, pour moi, impossible de résister aux désirs de la divinité de mon coeur, qu'il est dans ma nature, de me plier aux quatre volontés de ma propre curiosité, je me dirige de ce pas vers cette fermette, qui, je l'espère, se monteras digne de mon attention.

[…]


Au final, peu de découverte concernant cet endroit reculé d'Espérance. J'ai pus y observer le quotidien de ses enfants, mais ce fut sans véritable intérêt. En revanche, j'y ai fais la rencontre de Résine, une jeune femme aux cheveux d'ambre, agréable et sympathique, dont la maladresse ne la rend que plus adorable. J'ai passé quelques heures à discuter avec elle, bien que je l'ai davantage écouté que je n'ai moi-même parlé. Elle semble bien connaître ce petit village... peut-être pourrait-elle m'aider dans mes recherches, et satisfaire la gloutonnerie de ma curiosité. Peut-être, qu'en échange de quelques services, elle pourrait m'offrir quelques minutes de son temps pour me conter l'histoire de cette société paradisiaque, proche de l'Utopie. Au final, je n'ai peut-être pas perdus mon temps en me rendant du côté de cette ferme. Excuse-moi, Résine, mais, je crois bien que tu vas encore devoir supporter ma soif de savoir... et encore, et encore, et encore... [...] »

~~~


__Ce matin-là, ce ne fut pas Garm qui s'est vu tiré des bras apaisant de Morphée par les lueurs de l'aube, mais bien le jeune journaliste qui avait invité l'aurore à pointer le bout de son nez, et à chasser les ombres de la nuit dans le ciel, ainsi que sur la petite ville. Assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, au premier étage de sa maisonnette, il regardait les étoiles se noyer, engloutis par les flots de la clarté inondant les cieux. Comme pour ne pas finir en pauvre naufragé lui-aussi, il battait des pieds dans le vide, afin de garder la tête hors de l'eau, inspirant la brise fraîche du matin à plein poumon. L'air, rancunier et vengeur, s'infiltrer dans ses narines et semblait vouloir glacer les poumons du jeune homme, à défaut de parvenir à briser la couverture qui recouvrait son épiderme, comme une armure luttant contre les morsures du froid d'un Décembre naissant. Alors, pour ne pas que son sang givre à l'intérieur de son corps, que son système respiratoire ne se recouvre d'un manteau de glace, il portait à ses lèvres une tasse de chocolat chaud, qu'il buvait par petites gorgées. Remède et antidote à la fraîcheur tenace de l'hiver, la boisson fumante venait réchauffer jusqu'à la plus petite parcelle de son être. Ne manquait plus, selon lui, que quelques petits cookies qu'il pourrait tremper dans le cacao... sa gourmandise aurait pus lui donner la force de descendre les escaliers, pour les remonter, en courant, après que les quelques cookies soit devenus légion de gâteau dans ses bras. Seulement, son regard restait éternellement figé dans le ciel, comme enlisé dans les nuages cotonneux, devenus statue de glace. Et ces statues, l'esprit analogique de Garm tentait de comprendre leurs formes, tentait de deviner ce que Ouranos, père de Gaïa avait bien voulus dessiner dans ses minutes où l'ennuie s'était mêlé à la créativité. Tantôt reconnaissant la légèreté d'un papillon en cachemire nacre, tantôt la robuste du bois sacré d'Yggdrasil, l'arbre porteur des mondes. Son coeur, pulsant l'imagination et les rêveries dans ses artères, ne fit qu'un tour, et cessa de battre quelques secondes, comme prit d'un coup de foudre. La reine de ce défilée, animant le boulevard de Tiān, venait de faire son apparition, sur son char de vapeur céleste. Le jeune homme contemplait ses formes sulfureuses, se sentant pris d'une indescriptible envie de se jeter dans le vide pour la rejoindre, et croquer à pleine dent dans sa chair, apprécier la saveur de son jus coulant le long de sa gorge. Une pomme... voilà que les nuages venaient de lui donner envie de pomme... Mais, d'ailleurs, en parlant de pomme?... Ses yeux s'écarquillèrent subitement. Il savait où se rendre pour pouvoir satisfaire sa gourmandise. Il retourna dans la chaleur de son logis, et fermas la fenêtre. Portant une dernière fois sa tasse de chocolat chaud à la bouche, il la fini d'une traite, avant de la déposer sur sa table de chevet, négligemment, et de se tourner vers son armoire. Qu'est-ce qu'il pourrait bien mettre qui pourrait le protéger du froid?..

__Quelques minutes avaient fini par s'écouler... et ses minutes se regroupant, finissait par devenir dizaine, puis heure. Une petite heure que le jeune observateur du ciel et des hommes avait mis à profit pour se préparer à affronter le froid. Il se couvrit d'une veste épaisse et chaude, dans laquelle il avait l'impression de retrouver la douceur des couvertures de son lit. Une envie d'y retourner s'y blottir? Non, aucune. Plutôt l'envie de rendre visite à une vieille amie, une envie de parole et de pomme. Une envie de surprendre sa petite conteuse personnelle, une conteuse aux cheveux flamboyant. Il serait cependant inconvenant de débarquer à l'improviste sans un petit présent. Garm était alors face à un dilemme... amener à Résine des petits gâteaux aux chocolats, ou une poche de sucrerie à la fraise? De l'autre côté du mur, séparant son salon du chaos de sa caverne Belzébuthiène, osciller le corps dorée de sa pendule, à l'instar d'une balançoire. Le « clac-clac » qu'il engendrait se répercuté dans les oreilles de Garm, et semblait entrainer ses yeux dans sa danse, se tournant une seconde sur les bonbons, celle d'après sur les gâteaux. Un silence, en proie à une profonde réflexion, il commençait à tendre la main vers la boîte contenant ses derniers, avant de l'attraper entre ses doigts. Il la tira légèrement vers lui, toujours hésitant... Puis, précipitamment, comme-ci il craignait que le sachet de sucrerie rouge disparaissent alors que sa main saisissait son rival, il attira à la fois les gâteaux et les bonbons contre son torse, sortant presque en courant de sa réserve... Un soupire franchis ses lèvres, baissant la tête, les paupières recouvrant ses yeux. Il venait d'être confronté à un dilemme plus effroyable encore que ne pouvait les faire Corneille.

__En un chant métallique et strident, proche du grincement, la porte de sa maisonnette, en faisant vibrer de la sorte ses tympans sans la moindre trace de compassion, lui hurlais à l'oreille qu'elle venait de se refermer, et qu'elle veillerais à ce que personne ne pénètre dans sa demeure sans le consentement du jeune homme. Une douce rafale de vent, une brise tout de même moins fraîches qu'il avait affronté du haut de sa fenêtre, vint caresser son visage. Il réajusta tout de même le col de sa veste, afin de préserver tout de même son cou des virus que pouvait véhiculer les vents de l'hiver. Il entreprit alors sa marche sous le ciel qui s'était, entre temps, voilé d'une soie grisâtre et triste, de laquelle, Garm en était certain, ne tarderais pas à couler de ses yeux des pluies chagrines. Il devait alors presser le pas, si il ne voulait pas arriver chez son amie trempé jusqu'aux os, abattus par les larmes abondantes du ciel. Il serra alors son paquet de gâteau et la poche de bonbon contre son torse, et s'élança, adoptant une allure proche de la course. Une course qui pompait les énergies qu'il avait emmagasinées dans son corps... ainsi, n'est ce pas logique qu'il se mit en quête d'énergies nouvelles en piochant parmi les sucreries à la fraise? Une quête qui portait tellement bien ses fruits, que, en arrivant devant l'entrée de la petite fermette où résidait Résine, la source de force était devenu désert. Il cacha alors le pochon de friandise dans une des poches de sa veste, avant de pousser délicatement la porte d'entrée de la demeure, en silence, sans un bruit... malicieux. Une malice qui finis par se lire sur son visage ressemblant davantage à celui d'un jeune enfant. S'imprégnant de la discrétion des espions de l'Orient, ceux-là même dont il avait pus lire certains aventure dans des livres de la bibliothèque ou de sa réserve personnelle, il se faufilais dans les couloirs de la bâtisse. Il pénétrait dans certaines pièces, les balayant du regard, à la recherche de la chevelure de feux de sa conteuse... mais rien. Son regard ne captait rien, mais ses oreilles, elles, entendirent un bruit... un bruit provenant de la cuisine. Résine?

__Il se fit alors plus silencieux qu'un félin approchant de sa proie, préparant son assaut, contractant ses muscles afin de lui sauter dessus, de la prendre par surprise, et de dévorer du regard la réaction et les émotions qui pourront se lire sur le visage de la jeune femme. Mais le parquet grinças, alertant sa proie, qui ne manqua pas de surveiller ses arrières. Personne. Garm venait de pivoter sur lui-même, quittant le seuil de la porte pour se cacher derrière le mur. Il s'en fallut de peu pour que sa surprise tombe à l'eau... Il attendit alors quelques secondes, et mis à nouveau un pied dans la pièce où se dégageait de doux arômes. Il évitas avec précaution la latte grinçante, et déposa sans un bruit, la boite de gâteau sur le comptoir d'un meuble. Un pas, et un nouveau. Un second signe trahis sa présence : Son souffle tiède qui vint rouler sur les épaules de la demoiselle, et faire danser ses cheveux. Il était désormais assez proche de sa cible... ses mains vinrent alors se poser sur les yeux de Résine, l'attirant légèrement contre lui. Et une voix douce, un murmure taquin, aux nuances espiègles. Un « Bonjour Résine » qui sonnait davantage comme un : « Devine qui c'est! »
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Résine
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MessageSujet: Re: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptySam 22 Déc - 15:58

« Alors comme un oiseau qui voit la cage ouverte
Palès se tourne et mord dans une pomme verte.
»
A. Samain
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Aurait-elle rêvé ? Aucune silhouette ne lui fait face dans l'embrasure de la porte. Aucune forme humaine, ne serait-ce qu'animale, ne correspond à ces bruits de pas sur le vieux parquet du Foyer, à ces craquements sourds. Et pourtant, il y a bien une présence dans cette bâtisse désertée par ses occupants ; la rouquine se tient aux abois à cette pensée qui l'inquiète un soupçon. Une seconde passe, puis une autre, et encore une autre. Rien ne bouge. Bien. Si ce n'est pas le fruit de son imagination -sinon ceux sur la table, elle en est convaincue- il s'agit là d'une fée, de celles qui hantent les fermes et dont les pieds graciles se posent parfois, rarement, sur les lattes de bois pour les faire pleurer. Ce n'est rien. Alors Résine s'en retourne à sa mixture et, très vite, s'abime dans son ouvrage culinaire au point d'en oublier que la fée n'en est pas une et qu'elle s'est approchée dans un silence d'ogre. C'est qu'il faut écraser suffisamment ces morceaux de motte de beurre afin qu'il ne reste plus une seule pépite de gras, au risque qu'elle ne fonde dans le four sans cuire, sans donner un grumeau doré à la surface des pommes. Si les crumbles sont aisés à préparer, ils requièrent un certain coup de main. Et beaucoup d'amour. Elle ne souhaite pas le rater. En cette saison froide et endeuillée, le moindre réconfort est bon à prendre ; le moindre gâteau est bon à prendre. Bird aime les pommes, elle le sait ; pour cela elle s'applique, elle qui n'a jamais été un cordon bleu. Il apprécia peut-être l'effort, l'attention, et peut-être cela le réchauffera-t-il un peu, seul qu'il est dans son bureau.
Ainsi plongée dans ses réflexions, le Petit Chaperon Rouge ne vit pas le Loup venir la saisir entre ses pattes de velours.
Dans un sursaut, l'enfant ouvre la bouche de surprise et ses mains se lèvent en suspend, retenues dans leur élan par la bouillie qui les recouvre. Il y avait bien eu quelqu'un, dix secondes auparavant. Pas de fée, non, car cela ressemble davantage à l'un des frères du Petit Poucet ou, encore mieux, à Hansel. Résine n'eut pas à réfléchir bien longtemps sur l'identité du propriétaire de cette voix maligne, de ce « Bonjour Résine » accompagné d'un geste gentiment enfantin. Arrivé il y a un petit moment déjà, cet Hansel qui n'a rien d'un personnage de contes se prénomme en vérité Garm. De là à ce que cela soit son véritable nom, la rouquine l'ignore. Probablement ne s'en souvient-il pas, à l'instar de beaucoup d'autres enfants. Elle ne lui en voudra pas pour cette possible méconnaissance, elle qui a découvert le sien il y a encore peu.
Ses épaules effleurent du tissu que la bruine a légèrement humidifié, son épiderme frémit d'une respiration tiède qui le heurte. En douceur, la rousse s'extirpe de ce contact sur ses paupières, de cette large présence dans son dos. Ce n'est pas qu'elle n'aime pas ce genre d'approches mais... Si. Trop physique. Trop dangereux. Et puis il y a son Entrave. Garm n'est qu'un gosse, il ne pense pas à mal en agissant ainsi ; elle ne peut toutefois faire une exception sous ce simple prétexte. C'est un peu injuste, pense-t-elle, alors qu'elle a accepté -que dis-je, elle a osé- étreindre Lachlan et même l'embrasser. Mais c'est différent, dira-t-elle pour se justifier. C'est Lachlan, et il y a quelque chose chez le blond qu'il n'y a pas chez le brun. Ce sont pourtant tous deux des Australiens ; la coïncidence est amusante.

« Bonjour Garm... » répond Résine avec un sourire désolé, en exhibant ses doigts comme pour s'excuser de ne pouvoir le saluer correctement. « Mets-toi à l'aise. »

Il y a chez lui des traits de Taima que la rouquine reconnaît sans peine. S'ils se distinguent par la carrure et la stature, leur crinière d'ébène, les pierreries de leurs iris et la pigmentation de leur peau les rapprochent. C'est d'ailleurs les seules choses qu'ils peuvent avoir en commun, leur caractère ne se rejoignant en aucune intersection. De ce fait, c'est une meilleure chose d'avoir Garm en face, en tant qu'interlocuteur, que l'orgueilleux Nahash. Ils ne se sont jamais trop parlés, avec Résine, mais il est inutile de disserter trois heures sur la nature de leur relation : l'inimité. Par conséquent, le Hansel des temps modernes sera toujours préférable à la compagnie de l'hostile cocotte.
La jeune fille penche la tête sur le côté. Elle aimerait bien farfouiller dans ses cheveux du bout des ongles, pour chasser les relents de souffle que Garm y a déposé ; s'abstient toutefois. À la place, s'interroge sur les motivations de celui-ci. Non pas qu'elle considère l'invité comme un squatteur, loin d'elle cette idée. Elle lui reconnaît néanmoins un intérêt certain pour le savoir et parierait à qui le voudrait qu'il y a quelques questions qui végètent derrière ses prunelles opaques. Ce n'est pas un journaliste -ou ce qui s'apparente plus ou moins à ce métier-là, ici à Espérance- pour rien. Bien qu'elle diffère ostensiblement de sujet, cette quête de connaissance les rapproche quelque peu. Sûr, la rouquine préfèrerait qu'il s'intéresse à des thèmes moins délicats que les tours d'écrou du village et de ses habitants, mais elle a l'habitude de ne jamais chercher à changer les caractères. Garm sans sa curiosité ne serait plus Garm. C'est souvent le cas, ici. Le Lièvre sans son masque n'est plus le Lièvre, Lachlan sans son embarras n'est pas Lachlan. Elle-même, sans sa discrétion maladroite, ne serait plus elle-même. Quoique, lentement mais perceptiblement, elle reconnaît changer au fil du temps.

« Je voulais faire un crumble mais j'ai oublié de découper les pommes en premier. Est-ce que tu peux m'aider ? Elles sont sur la table, là. »

Une désignation avec la tête accompagne ses paroles. La gosse ne songe pas une seconde que le grand brun puisse refuser cette offre ; lorsqu'elle l'avait rencontré la première fois, elle avait été étonnée de lui deviner des qualités aussi différentes de celles qu'aurait pu laisser présager son physique. L'immaturité que l'on pourrait lui attribuer, elle la remplace par une spontanéité primesautière, un naturel enfantin forgé par l'émerveillement et le carpe diem. Ou carpe crustulas, pour être plus juste. Parce que les gâteaux et Garm, c'est sans aucun doute la plus belle histoire d'amour qu'on ait jamais entendue. Mince, ce garçon paraît ne se nourrir que de ça, ne vivre que pour ça -et plusieurs menues autres choses, certes. Drogué aux sucreries, son addiction s'apparente à celle d'Arthur, la dangerosité en moins. Les pâtisseries passent en effet souvent mieux que le feu dans l'imaginaire collectif. Surtout après l'événement de Miséricorde. Aimons-nous les uns les autres et mangeons des cookies. Résine ignorait qu'Arthur avait pris part au crime des Nahash ; elle lui pardonnerait pourtant si elle venait à l'apprendre, tant elle sait que les entraves peuvent se révéler être des chaînes auxquelles l'on obéit parfois sans réfléchir. Vu comment cet enfant aime les flammes, il est normal qu'il ne voit dans un bûcher qu'une consécration et non un mal. Mais revenons-en aux gâteaux.
Sans attendre la réponse, Résine se retourne sur son récipient où le mélange prend forme. Elle n'a pas vu que Garm avait apporté une boîte croustillante et c'est peut-être tant mieux, car elle est de ceux qui rougissent terriblement au moindre présent matériel, ne sachant comment réagir, comment doser leur remerciement pour ne pas décevoir l'expéditeur. Déjà qu'elle possède quelques difficultés à regarder le garçon dans les yeux ; ils sont si sombres que c'en est déstabilisant. Mieux vaut qu'elle concentre son attention sur ce qu'elle est en train de faire, sur ses mouvements d'écrasement, puis d'émiettement.
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MessageSujet: Re: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptyMar 8 Jan - 18:55

__L'espiègle mélodie de ce chant enfantin, cette salutation malicieuse et innocente, doucement chanté par les lèvres de Garm à l'oreille de Résine, fit cesser le rude et fracassant concerto des ustensiles de cuisine que maniait la demoiselle aux cheveux de feu. l'agressivité des tambours fut, pour quelques secondes, réduit au silence par la sonorité des violons. Et, cette berceuse d'archet caressant les cordes, se mêlant aux voiles d'ombres et de ténèbres que venait de jeter les mains de l'australien en recouvrant les yeux de la cuisinière, vint offrir quelques minutes de répit à la motte de beurre, dont la forme trahissait l'horreur de la torture qu'il était en train de subir. Alors que Garm venait tout juste de souffler ces mots qui surprirent son amie, et qui lui donnait un indice sur son identité par la même occasion, ses yeux s'étaient posé sur le plat où il pouvait voir le corps de ce beurre, rendus difforme... Son esprit d'enfant ne parvenant pas à s'empêcher de lui donner une âme, de le personnifier, il finit par le prendre en pitié. Silencieusement, il le rassurait. Mentalement, il lui chuchotait que ce n'était qu'une mauvaise tempête à traverser avant de débarquer sur des flots plus calme, qui le mèneront à l'île aux trésors que tous convoitent au fond de leurs coeurs. Une mauvaise étape de la vie à subir afin de grandir, pour devenir quelque chose de beaucoup plus doux, de beaucoup plus bon. Il lui fit, ainsi, également prendre connaissance de la tâche qui lui était assigné. Il lui expliqua que, en ce monde, chaque chose, aussi petit soit-elle, avait une tâche à accomplir. Que Gaïa avait confier, à chaque être qu'elle avait crée, une mission. Une tâche à effectuer au cours de sa vie. Une tâche bien réel bien que l'on ne la connaissait pas. Et sa tâche, c'était sans doute de s'unir à d'autre ingrédient, pour ensuite, une fois rassembler en un seul et même être, ravir les papilles et la gourmandise d'enfants. Des enfants qui méritait bien un peu de réconfort au vus des récents événements. C'était pour cela qu'il avait été conçus par la Déesse, et déposé sur Terre. Afin d'apporter du réconfort à des enfants, de recouvrir leurs coeurs d'un baume chaud et apaisant, de les aider à oublier leurs craintes... Une bien noble cause.

__Résine se défaisait lentement de l'étreinte amicale du garçon, s'effaçant aussi délicatement qu'un prisonnier fuyant les barreaux de sa geôle. Le petit rêveur le remarquait à peine tant elle était douce, et qu'elle glissait avec douceur. Elle se tournait vers lui, le saluant en le gratifiant d'un sourire remplis d'excuse, alors qu'elle lui montrait ses doigts rendus sale par la besogne qu'elle avait entreprise. A l'image de ce sourire agréable, Garm lui en offrit un, doux et chargé de pardon, l'un de ses sourires qui murmurent mieux que les lèvres : "Ce n'est rien, ne t'en fais pas". Il se recula, d'un pas, puis de deux, jusqu'à se cogner contre un meuble lui arrivant à mi-hauteur. Suivant l'invitation de Résine, il posa ses deux mains sur le rebord, et se hissa sur le mobilier, s'essayant dessus. Il respectait scrupuleusement les paroles de son amie... il se mettait à l'aise, penchant la tête afin de pouvoir regarder ses jambes se balancer lentement, comme elle pouvait le faire lorsque, aux aurores, il regardait la lune disparaître, et entrainer avec elle son char d'ombre et d'étoile. Il releva la tête alors, en entendant un bruit suspect... Et ses yeux d'ébène et de ténèbres furent témoin des prémisses du meurtre, discernant avec exactitude la jeune femme reprendre l'arme du crime entre ses doigts. Les sourcils de Garm vacillèrent, tandis qu'il fermait fortement les poings. Il regardait silencieusement la jeune femme armer son bras, et faire tomber la guillotine, plus large que tranche, et qui vint s'écraser contre la surface jaunâtre de la motte de beurre. Les paupières recouvrirent les pierreries de jais du regard du journaliste, qui, sans un mot, accompagnait celui qu'il avait rassuré dans la mort, le berçant à l'aide d'une prière respectueuse et apaisante, qui n'avait, pour seul but, que de soulager sa douleur. Résine reprit son ouvrage, et, alors que Garm tournait la tête, afin d'être certains de ne pas prendre le risque de voir le massacre, la tuerie, le beurre, quant à lui, trépassait, s'écrasait, un léger sourire aux lèvres, acceptant son destin... Un petit sacrifice nécessaire pour accomplir de grande chose...

__Durant quelques secondes, il observait sa tendre amie en train de s'affairer à la cuisine. Ses prunelles ne la quittait pas du regard, ne perdait pas une miette de ses gestes. Au fil des grains de sables tombant de l'autre côté du sablier, l'impression que cette demoiselle aux cheveux roux torturait la motte de beurre s'effacer. Perdant leurs aspects tortionnaires, les ustensiles de cuisines devenait moins effrayant, moins impitoyables, reprenant leurs formes originelles, non déformé par l'âme rêveuse et imaginative de Garm. En la scrutant de la sorte, l'australien laissait ses tympans voguer sur les eaux du labeur, rendus tumultueuse par le fracas des tambours culinaires. Il tentait de deviner ce que la jeune femme pouvait bien préparer, analysant ses moindres mouvements, mettant en oeuvre ses quelques connaissances dans le domaine de la pâtisserie. Mais surtout, il se demandait si Résine accepterait sa présence lorsque son ouvrage serait dévoré... si il pourrait, lui aussi, déguster cette cuisine qu'elle avait entreprise... Il en était impatient. La voir ainsi mélanger savamment les ingrédients lui donnaient presque faim, à lui, qui venait tout juste de dévorer une poche entière de sucrerie... Son regard tombas sur la boite de gâteaux qu'il avait apporter en offrande... Non, il ne pouvait tout de même pas se permettre de piocher dedans. Ces gâteaux étaient des cadeaux! Il détourna alors la tête, apercevant les courbes délicates et tentatrice du fruit défendus. En revanche, rien ne l'empêcher de croquer dans une pomme, si? C'était peut-être des ingrédients utiles à la préparation de Résine... et donc, un indice. Une tarte aux pommes? Il se pencha alors doucement, ses doigts caressant doucement la peau rouge, reflétant à merveille son désir. Délicatement, il rapprochait le fruit de lui, jusqu'à pouvoir le saisir pleinement dans ses mains... Un large sourire éclairas son visage. Enfin, il obtenait ce qu'il voulait! Une pomme aussi rouge que la pomme de la Discorde, celle-là même qui représente le conflit entre Héra, Aphrodite et Athéna. Celle-la même qui est à l'origine de l'amour entre Parìs et Hélène. Et, par conséquent, à la guerre de Troie... A moins qu'elle soit soeur avec celle du Jardin d'Eden, celle que cueillis Eve, succombant à la tentation malicieuse du serpent... Nahash...

« Résine... Réfléchis bien, petit homme. Peut-être qu'elle pourrait t'en apprendre d'avantage sur Blanche et ses acolytes. Peut-être qu'elle pourrait te toucher deux mots sur les Nahash... Elle en connais un rayon sur le coin. Profites-en petit homme... »

__Mystérieuse voix de la Curiosité, qui vint murmurer suavement au creux de son oreille enfantine, une oreille habituée à la mélodie de ce chuchotement intime et complice. Il hocha la tête, et croquas dans la pomme, un large sourire étirant à nouveau ses lèvres. Il commençait à mâcher doucement cette chair, se délectant du jus coulant le long de son coup. Les râles d'agonies de la pomme se fondait dans les tambours de Résine, dont la voix vint surplomber, d'un coup et sans la moindre difficultés, l'ensemble de cette cacophonie. Découper les pommes?! Il se dressa subitement, l'ensemble de ses muscles se contractant comme sous l'effet d'un choc électrique, se tétanisant... Il avait la désagréable impression d'avoir fait une bêtise... Mais ce n'était pas cela qui l'effrayait... Serait-il punis? Et si Résine se mettait à lui crier dessus? A ne pas être contente?... Il baissa alors la tête, les yeux agrandis par la surprise et la peur. Allait-elle le punir?... La gourmandise de l'enfance venait de lui faire faire un pas vers les frayeurs infantiles. Il avala alors tout gros le reste de chair qui restait dans sa bouche, avant de murmurer d'une voix, trahissant son angoisse : « Oui... ». Il descendit alors de son perchoir, attrapant un couteau et s'approchant des pommes... Son regard les parcourut dans son ensemble, les comptant... Les deux jeunes gens se tournaient le dos, et peut-être est-ce cela qui lui donna le courage suffisant pour demander :

« Tu penses que je peux en manger une Résine?... Elles sont si rouge.. plus irrésistibles encore que les délices de la maison de pain d'épice... »

__Il en attrapas une de celle qui avaient échappé à ses crocs. L'une de celle qui étaient encore toutes rondes, et glissa vers Résine. Son esprit de gosse venait de mettre au point un stratagème qui lui permettrait d'échapper aux réprimandes. Il vint à côté d'elle, épaule contre épaule, et plantas le fruit sur le regard de la rousse...

« Regarde... Elle ne demande qu'à être mangé... Tu penses que je peux, dit? S'il te plais... »

__Et à ce plat de paroles presque implorantes, il ajouta une sauce aux yeux doux... mettant tout en oeuvre pour que sa cuisine fasse fondre la réticence de Résine, pour obtenir son accord.

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[hrp : Désolé pour ce retard Résine... promis, je trouverais un moyen de me faire pardonner!]
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MessageSujet: Re: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptyJeu 17 Jan - 22:34

« Il en cherra des fruits de mort,
De désespoir et de désordre!
»
P. Valéry
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Résine était aux aguets. Elle ne pouvait s'en empêcher, s'interdire d'être aussi craintive, méfiante. Bien qu'elle n'ignorait pas que Garm s'était toujours montré inoffensif et que, d'après les rumeurs que l'on pouvait entendre de la part d'autres enfants qui l'avaient côtoyé, il n'avait jamais fait preuve d'une quelconque dangerosité, la rouquine conservait cette pincée d'inquiétude. Peut-être était-ce dû à sa haute stature, à cette légère ressemblance avec un trappeur sorti de sa tente sibérienne. Ou bien étaient-ce les circonstances, cette angoisse qui lui plombait les poumons qu'elle transvasait sur la présence du garçon ? C'était injuste de raisonner ainsi. Il n'avait rien fait de mal, de déplacé, et elle se permettait de lui tourner le dos, de prendre une distance qui n'avait pas sa place au sein du Foyer, lieu où les êtres étaient censés pouvoir vivre en parfaite sécurité les uns avec les autres. Cependant, même en réfléchissant de la sorte, les mains toujours écrasant la pâte, la rousse ne parvient pas à se défaire de cette appréhension qui lui gèle le cou.
Si elle possédait des oreilles amovibles, semblables à celles d'un lapin, celles-ci se seraient tournées à l'écoute d'un léger bruissement dans son dos. Un froissement de tissu l'interpela. Et comme cela ne provenait ni de sa robe ni d'un quelconque passage de gosse dans le couloir, elle en déduisit que sa question avait perturbé Garm. Néanmoins elle ne fit pas volte-face pour constater la véritable réaction de son invité, puisqu'en lui répondant par la positive, cela supposait qu'il n'avait pas d'explication désagréable. Néanmoins, alors qu'elle pensait qu'il se mettrait à l'ouvrage aussitôt, après avoir saisi un couteau près du plan de travail, elle fut surprise de l'entendre lui demander une faveur. Sa paume ripa sur le morceau de beurre, à l'intérieur du plat, et elle perdit une seconde l'équilibre que formaient ses deux bras tendus au-dessus de la mixture. Elle se rattrapa comme elle put ; un peu de sucre tomba sur le bois. Cela aurait pu passer pour de la maladresse -que celui qui n'en a jamais mis partout en faisant un gâteau lui jette la première pierre- mais ce fut son ridicule qui fit soupirer la jeune sorcière. À quoi avait-elle donc pu penser ? Ce n'est pas comme s'il allait la poignarder entre les omoplates, lui demander la lune ou d'égorger quelqu'un. Non, vraiment, il n'y avait pas de raison valable à son malaise.

Au travers de ses paroles, il ressemblait encore plus à cet enfant perdu dans les bois avec sa soeur. Mais dans cette histoire, la vilaine sorcière cherche à l'engraisser pour ensuite le faire rôtir et le dévorer, usant pour ce sombre festin de mets à faire se pâmer une princesse aux petits pois. Or, si les gamins ne résistent pas à des sucreries, ce sont bel et bien les pommes qui sont les fruits les plus tentateurs qu'il soit. La belle-mère de Blanche-Neige l'avait compris. Adam et Eve s'y sont déjà laissés prendre par le passé, même si ce fruit défendu aurait pu tout aussi être une poire, une orange ou une grenade. La pomme a vraiment mauvaise réputation. Résine s'apprêtait à répondre favorablement à l'interrogation de Garm, un petit sourire s'étirant depuis un coin de sa bouche, lorsque le brun vint se coller contre son épaule. Ce soudain rapprochement eut le même effet que précédemment ; un fin sursaut puis un maigre recul. C'était plus instinctif que volontaire. D'autant plus qu'avec cette pomme juste sous son nez et le regard de chien battu que lui offrait le jeune homme, la rouquine eut l'impression qu'il voulait lui faire passer un message. Vous savez, comme lorsque la marâtre tend le fruit sous les yeux de sa belle-fille tout en sachant pertinemment que si elle croque dedans, elle ne s'en relèvera pas. Sauf que cette fois-ci, c'est la magicienne qui souhaite manger la pomme.
La rousse cacha sa surprise derrière un bref rire qu'elle ravala le plus vite possible. C'était nerveux, voilà tout. La supplique de Garm était si trognonne, innocente, qu'il ne lui était pas venu une seconde à l'esprit qu'elle puisse refuser. Il semblait pourtant gêné de lui demander une telle chose, comme si manger une pomme s'apparentait à quelque péché originel sanctionné de tous temps.

« Bien sûr que tu peux, Garm, elles sont là pour cela. Ce n'est pas parce que tu ne vis pas au Foyer que tu es défendu de toucher à tout ce qui se trouve ici. Et elle ajouta avec un nouveau sourire : Ne les mange pas toutes en revanche, je vais en avoir besoin. »

En parlant de Foyer et de non-Foyer, quelques questions lui venaient à l'esprit à son tour. La gamine aurait aimé demander à son invité surprise si sa demeure lui convenait, s'il ne manquait de rien, auquel cas elle se serait arrangé pour le lui apporter. Même si elle ne méconnaissait pas les conditions de vie des enfants à l'internat ou au bourg, elle conservait en permanence une mince préoccupation à leur sujet. Parce qu'eux étaient davantage livrés à eux-mêmes que les Spéciaux, il pouvait dans certains cas en découler un certain trouble auquel elle n'aurait pu trouver de nom. Et puis finalement, pour pallier ces interrogations, Résine se retourna pour jeter un coup d'oeil au panier de pommes qui traînait sur la table. C'est là qu'elle découvrit que l'une d'entre elles avait déjà passé l'arme à gauche, mordue sans scrupule par une large paire de mâchoires et deux rangées de dents gourmandes. La scène du crime. Et en deux en trois mouvements, le mystère était élucidé ; il n'avait pas besoin de réfléchir plus de trois secondes sur le responsable. Coupable qu'elle dévisagea aussitôt après. Cependant, son regard n'exprimait ni une once de courroux, ni une pincée de colère, pas même une lampée d'irritation. Juste un peu d'anxiété. Ses sourcils se froncèrent à peine vers le haut.

« Manges-tu à ta faim ? Tu parais affamé... » Elle jeta un coup d'oeil autour d'elle, dans l'espoir d'y trouver quelque chose qui puisse contenter l'estomac du garçon sans vider le panier de fruits. Sans quoi un crumble aux pommes sans pommes risquait de ressembler davantage à un biscuit sec et fadasse. Son regard se posa alors sur un sachet inconnu au bataillon, laissé à l'abandon peut-être, par quelque enfant insouciant. D'un geste du menton, à cause de ses mains toujours sales, elle désigna le paquet à Garm. « Pioche là-dedans, je ne sais pas à qui il est... Mais tu y trouveras peut-être un gâteau à grignoter. » Pour l'instant, la rouquine ne se doutait pas qu'elle avait visé juste pour les gâteaux, mais elle ne s'imaginait pas que ce sac lui était adressé avant tout. Et elle s'en fichait bien, tant que son compagnon pouvait se rassasier.


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MessageSujet: Re: .Des paroles et des pommes. [Garm] .Des paroles et des pommes. [Garm] EmptyJeu 24 Jan - 20:29

__Laissant de fines ondulations à la surface de l'eau claire et limpide, comme les derniers battements des queues des sirènes enchanteresses, les paroles de Garm cessaient tout juste d'onduler dans les airs, se perdant dans les méandres du silence, lorsque apparurent, entre les nuages cotonneux d'un ciel de saphir et de diamant, le bourdonnement mélodieux des battements d'ailes de quelques fées. Des fées dont l'arrivée brutale, mais loin d'être déplaisante, ne manquèrent pas de frapper l'attention du jeune homme, d'attirer la légendaire curiosité du jounaliste-gourmand, dont le regard se dirigea d'avantage vers sa ravissante amie à la chevelure flamboyante. Il observait, de ses prunelles dans lesquelles scintillait la lueur de l'intérêt, les lèvres étirées de Résine. C'était donc de ces deux douces lames rouges qu'émanait ce rire, qui venait de lui faire rêver une multitude de fées ? Un sourire s'esquissa également sur son propre visage, heureux d'avoir pus apporter, en ces jours froids et sombres, un peu de bonheur dans le coeur de son amie. Ce rire, bien qu'il volatile et rapidement étouffé par la jeune femme, était la preuve d'une vérité universelle : Qu'importe les événements bouleversant notre vie, qu'importe les troubles du monde et de la société, qu'importe les ombres et les ténèbres, la Terre n'aura de cesse de tourner, la vie de continuer à vivre, et rien n'empêcheras le soleil de se lever. Garm la voyait encore, cette lumière étincelante et porteuse d'espoir, alors que les fées venaient tout juste de s'envoler vers un autre monde, partant bercer les oreilles de quelques autres créatures par le battement de leurs ailes transparentes. Alors que le sourire de Résine disparaissait, son visage reprenant son sérieux et une once de concentration, Garm priait, en silence, que le passage de ces petits êtres, tout droit sortis des contes, avait laissé quelques poussières de fée dans les airs, ensorcelant l'atmosphère par une agréable bénédiction. Les yeux perdus dans le vague, à la recherche, peut-être vaine, de cette poussière dont il espérait tant la présence, il entendit tout d'abord la réponse de Résine d'une oreille sourde, jusqu'à ce que celle-ci daignent bien s'ouvrir à autre chose que cette berceuse mélodieuse... C'était un chant nouveau, mais qui n'avait rien de désagréable. Il se tourna alors vers la jeune femme, lui adressant un franc sourire de remerciement, avant de hocher la tête en signe d'accord. Ne pas manger toutes les pommes ! Sinon, pas de crumble. Enfin, si, mais un crumble sans pomme. Et, avec des pommes, c'est meilleur, donc, ne pas manger toutes les pommes. De toute manière, il doutait de sa capacité à toutes les manger à la suite. En revanche, sa gourmandise en aurait été parfaitement capable, elle...

__Non sans une pincée de maladresse enfantine, Garm fit un demi-tour rapide sur lui-même, désireux de retourner, d'une célérité rivalisant avec la vitesse mythique de la biche au pied d'airain, prêt des pommes qui, dans un temps prochain, serait mise à nues par l'impitoyable lame d'acier d'un couteau aiguisé. Cependant, parmi elle, il y en avait une qui portait une marque, comme un tatoue profondément gravé dans sa chair juteuse, une marque la destinant à un tout autre avenir... Le passage tortionnaire entre les crocs d'un jeune australien avare et cupide d'information et d'histoire. Entre les mains de ce jeune rêveur, justement, il y en avait une, dont la rougeur n'avait d'égal que la parfaite rondeur. Bien que l'hésitation fut grande, il finit par prendre une décision quant à son destin. Elle, bien qu'elle avait failli échapper à l'épluchage, elle finirait par sentir la caresse du couteau sur sa peau. Garm la fit alors rouler vers ces semblables, perpétuant sa course jusqu'à rencontrer une autre pomme, qui l'attendait à bras ouvert. Le jeune homme, quant à lui, repris place sur son perchoir, sur lequel il n'avait, malheureusement, pas une vue plus étendue. Il aimait la hauteur, parce qu'il pouvait observer tout ce qui l'entourait... un peu comme les chats. C'était peut-être là, un trait félin de son caractère, de son âme. Un félin ? Rien n'échappe au regard du lynx, alors, si le jeune Garm devait appartenir à cette caste féline, il n'y aurait aucun doute concernant son espèce... il serait de ceux dont la clairvoyance n'a d'égal que celle du faucon planant au-dessus de sa tête. Un faucon terrestre qui fondit sur sa proie, agrippant de ces serres la pomme dans laquelle il avait déjà mordus. Ne pas toutes les manger... Il ne mangerait que celle-ci, dans laquelle il vint à nouveau croquer sans la moindre trace de pitié. Ou plutôt, sans la moindre trace d'hésitation, puisqu'il savait pertinemment qu'il ne risquait rien en goûtant à ce fruit, qui, bien qu'il avait la forme et la couleur de celui qui était interdit, n'avais en rien son essence. Alors, il savourait pleinement le goût de cette chair tant convoité, ce goût qui faisait vibrer ces papilles, ce jus qui l'inondait d'un divin plaisir gustatif. Insatiable, il n'avait de cesse de croquer dans ce fruit délicieux, comme un Gavroche torturé par la faim, la disette, et la pauvreté. Mais ce n'était là qu'apparence, car, ce qui revêtait le manteau du manque, n'était qu'une gourmandise, si bien travestit, qu'elle trompa Résine. Si il mangeait convenablement? Oh, bien sûr que oui, mais cela ne l'empêchait pas d'apprécier les bonnes choses. Comme cette pomme. Ou les bonbons qu'il avait dévorés sur le chemin, bien qu'étant cessé les offrir à la jeune femme. L'australien hochas vivement la tête, un signe que ne parvint à voir son amie, dont le regard balayé la cuisine, jusqu'à se poser sur le paquet de gâteau, le cadeau de Garm. Elle l'invitait à piocher dans le sachet si jamais il voulait manger... Il reconnaissait là la bienveillance de son amie, mais il sentit naître, en lui, une pointe de désaccord qui le fit avaler tout rond. Réaction qui lui fit manquer de peu de s'étouffer. Ne restant déjà plus qu'un trognon du fruit désiré à peine quelques minutes auparavant, il le laissa vers la poubelle ouverte, priant pour qu'il ne loupe pas son lancé-franc. Et, lorsque le déchet tombas dans le fond de la poubelle, il ne put retenir un « Oui! », traduisant sa joie et sa fierté. Il finit par se concentrer à nouveau sur la jeune rouquine, répondant enfin à sa question précédente :

« Ne t'en fais pas Résine, je mange très bien tu sais. C'est simplement que cette pomme me faisait vraiment envie... A vrai dire, j'en avais déjà envie ce matin, lorsque je regardais les nuages, assis sur le rebord de ma fenêtre. Mais, j'en avais pas chez moi. Alors, là, j'ai craqué, tout simplement. Je résiste à tout, sauf à la tentation... »


__Maladroite citation de Wilde, qui était presque surprenante dans la voix de Garm. Lui, que l'on connaissait sous un visage d'enfant, aurait-il, au final, une culture plus développé que l'on pouvait le penser? Ou avait-il tout simplement entendus cette phrase au détour d'une rue, et l'avait mémorisé, sans en connaître la provenance. La deuxième hypothèse était sans aucun doute la plus probable, collant d'avantage au gamin qu'il était. Quoiqu'il en soit, il finit par sauter du meuble sur lequel il était assis, comme-ci il ne pouvait tenir plus de cinq minutes en place. Ses pas prirent la direction de la table où il avait déposé son présent pour son amie, tandis que sa voix empêchait le silence de s'installer dans cette pièce de la fermette.

« Parfois, j'invente même mes propres recettes. Tiens, par exemple, hier soir, je me suis fait une "Farandole de Cookies". En fait, tu fais trois sorte de cookie différents. Ceux que tu veux. Moi, j'en ai fait au chocolats, au caramels et au noisettes. Tu en prends deux de chaque sorte. Donc, en tout, tu as six cookies, et avec, tu te sert un petit verre de crème anglaise. L'autre fois, j'ai essayé de déposé les cookies sur un lit de crème, mais, après, ils sont pas aussi croustillant. Donc, c'est mieux de manger le cookie, et, à côté, de boire la crème anglaise. Tu comprends? »


__Il saisis alors le pochons dans lequel était enfermé les gâteaux qu'il voulait offrir à son amie, et l'ouvrit. Il prit alors le premier des biscuits qu'il pouvait trouver, et, tout en s'avançant à nouveau vers la jeune femme, occupée à faire la pâte de son crumble, il poursuivit sa tirade :

« Du coup, comme on en prends que deux dans les trois sortes de cookie pour la farandole, il m'en restait. Je les ai mis dans un pochon, et, ce matin, avant de venir te rendre visite, je me suis dit que je pourrais te les offrir, et te les faire goûter. Et, avant de te surprendre, je les ai posé sur la petite table là-bas. Donc, non, je ne mangerais pas les gâteaux, parce qu'ils sont que pour toi. Par contre, en revanche, toi, tu vas goûter ça... »

__Un nouveau franc sourire aux lèvres, toujours cette air enfantin peints sur son visage, il avait rejoins Résine, se tenant à nouveau à côté d'elle, leurs corps se frôlant tandis qu'il se penchait, approchant tendrement le biscuit des lèvres de la jeune femme. Et, d'une voix se haussa du ton de l'amusement et de la camaraderie, il murmura à son oreille, son souffle se perdant dans les cheveux de feu de la demoiselle, caressant, au passage, sa joue d'une légère brise :

« Fais "Ah". » 


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