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[RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter

Bird
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MessageSujet: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptySam 3 Mar - 22:04

    Dehors, en plus d'un temps gris transformant le jour en nui, une fine pluie tombait rendant les terres de ma foret glissantes de leurs boues. Pourtant ce n'était qu'une intempérie passager qui bientôt s'arrêterait permettant au petit groupe de sortir de la cabane de chasseur. En attendant, le directeur faisait quelques dernières recommandations.

    « Comme vous le savez ce fusil est une arme à feu créée pour tuer. Vous devez donc faire particulièrement attention quand vous l'aurez entre les mains. »

    Bird reposa l'arme et observa sa troupe constituée de cinq hommes et d'une unique femme. S'il ne doutait pas des capacités à la chasse de Taima et de Napoléon, il n'en était pas autant des quatre autres. Il ne savait quoi penser de Logan, craignait que Résine soit trop occupée à courir après les lapins pour servir correctement son rôle de rabatteur. Taarooarii semblait ne rien connaître à la chasse et son engouement soudain pour celle-ci devait bien cacher quelque chose. Cependant la personne qui l'inquiétait le plus était bien Frederick. Sa participation lui semblait impossible, la mise à mort ou le bruit des coups de fusils risquant de réveiller en lui des souvenirs qu'il peinait déjà à oublier. L'oiseau, avant de s'ouvrir vers d'autres suppositions qu'il n'avait pas trouvé, avait songé un instant que son ami les avait rejoints sachant qu'il manquait cruellement de monde. Pour une raison inconnue, Frederick était là et cela embêtait le Directeur qui lui lança un regard méfiant, vérifier que son camarade ne risquait pas de vaciller.

    Il continua son discours :

    « Vous avez tout droit sur le lapins ; ils pullulent. Pour les gros gibiers comme le sanglier ou les chevreuils interdiction formelle de tirer sur les femelles ou leurs petits. Pas plus de trois individus tués pour chaque race. Pour plus d'efficacité nous allons former deux groupes :
    Taarooarii, Taima et Napoléon seront ensembles, le reste avec moi »


    Bird n'avait pas choisi les groupes de façon anodine. Depuis l'incident de l'autre jour l'Oiseau préférait tenir le serveur le plus loin possible de lui préférant largement garder un œil sur Frederick, Logan et Résine. De plus Taarooarii ne risquait rien avec Taima et Napoléon qui – s'ils gardaient patience – lui apprendrait tout de l'art de la chasse.

    Il distribua les fusils, les balles, se frotta l'oreille droite bouchée depuis le matin, passa la porte qui tint à son groupe et constata que la pluie, si elle n'avait pas cessée, s'était amoindrie.


    « Le groupe 2, ne vous éloignez pas trop ou vous n'entendrez pas le sifflet de ralliement pour le midi. Rendez-vous à la cabane 5, à l'est. Attention à la terre, elle est glissante et n'oubliez pas de sifflet trois coup secs si vous avez besoin d'aide. Bonne matinée. »


Donc voila un petit début écrit simplement ( ça se voit nan XDD)) vu qu'on est nombreux ne vous prenez pas la tête à faire des pavés, vous pouvez faire court! =)

Résine
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyDim 4 Mar - 14:55

« Ce gai chasseur, armant son fusil ou son piège,
Confine à l'assassin et touche au sacrilège.
»
V. Hugo.
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L'air endormi d'un matin qu'on aurait bien voulu passer sous la couette, à savourer l'idée qu'il nous reste encore une heure à dormir sans être dérangé. Les bâillements caractéristiques de cette défaite du sommeil face à l'appel sauvage de la tourbe et de la poudre. Et dehors, la pluie, légère et silencieuse, qui mouille la poussière des chemins et embaume les bois d'une senteur fraîche.
Résine écoutait d'une oreille distraite les instructions du directeur, un peu trop occupée à soupeser dans sa paume la crécelle qui lui servirait en partie à rabattre les animaux. La seule fille. Le poste faible mais néanmoins important. C'était de la pure logique, et pourtant elle se sentait un soupçon discriminée au milieu de ces garçons et de l'attirail déposé sur la table. Elle n'aurait pas de fusil ; trop lourd, trop encombrant, trop brusque à la détonation. C'était un coup à se déchirer les tympans et à tirer dans les branchages sous l'effet du recul. Un moindre pistolet, à la rigueur, pour épouvanter les lapins. Son rôle de rabatteuse la dispensait ainsi de la maîtrise du tir, au profit de l'acuité visuelle et la capacité à être bruyante. Enfin, cette dernière n'était pas son fort, la gamine étant plutôt du genre à se caler sous un buisson et à imiter le cri de la carotte. Reste que, peureux comme il est d'ordinaire, le gibier ne nécessite qu'un froissement de tissu pour déguerpir dans la direction opposée. Facile, donc, de l'effrayer. En théorie.

« Taarooarii, Taima et Napoléon seront ensemble, le reste avec moi. »

Résine jeta un oeil à son groupe, inconsciemment ou non séparé des autres, comme si la désignation verbale avait donné lieu à un mouvement muet de tous les hommes vers leur place respective. D'un côté, l'incertaine réincarnation d'un empereur en manque d'armée, d'un chef indien loin de sa tribu et d'une grande perche rousse à la peau mate qui, peut-être, serait borgne sous son bandeau noir. De l'autre côté, l'allégorie de la sagesse fatiguée en la présence d'un homme à la chevelure blanchâtre et aux cernes bleutées, un immense brun aux yeux revolver, pâle et maigre. Et puis Bird. Puisqu'il s'occupait du Foyer, elle avait souvent eu l'occasion de le croiser et de l'écouter parler. Taima aussi avait sa place dans une des chambres de cette fermette à la périphérie du village, mais elle ne lui avait jamais adressé la parole. Trop charismatique ou... Peut-être trop exotique aussi. Quant aux Autres, de complets étrangers. Cependant, cet inconnu ne la perturbait pas tant ; rien ne la désignait comme gibier en jupe, donc elle se savait relativement en sécurité. En parlant de jupe, elle avait troqué la sienne contre une sorte de pantalon court, cousu entre les jambes -une vieille robe transformée pour l'occasion- afin qu'elle puisse se déplacer sans trop de problème. Un pull de laine sur les épaules, elle avait osé glisser une barrette dans ses cheveux, là où les mèches étaient susceptibles de lui barrer la vue. À son tour, elle se rapprocha de son groupe tandis que les chasseurs en herbe passaient la porte un par un. Elle étudia les dos qui se présentaient à elle dans l'ordre de passage, et se sentit soudain bien petite et bien inutile. Rabattre. Rabattre son caquet, par la même occasion.

Devant la cabane, les dernières informations furent données. Déjà les uns chargeaient leurs armes, les autres décidaient de la direction à prendre. Les habitants du village étaient-ils au courant de ce qui se tramait dans les bois ? Et les proies, serviraient-elles à nourrir la population, ou seulement à grossir la gloire de quelques vantards ? Le damoiseau à plumes, par exemple, qui est du genre à placarder les têtes de biche au-dessus de sa cheminée ? Sur sa tête, Résine entendait tomber les dernières gouttes de pluie, formant des points plus sombres sur ses cheveux. Elle s'adressa à Bird, par réflexe plus que par nécessité, tout en sachant que ses équipiers l'entendaient aussi.

« Je pars devant, vers l'ouest, et vous attendez de l'autre côté. Quelqu'un m'accompagne ? »

Le strict minimum de mots, sans l'aspect d'un ordre ou de quoi que ce soit d'autoritaire. Avec sa voix, elle ne pouvait d'ailleurs guère faire mieux. S'ils étaient contre, leurs cordes vocales étaient en état de fonctionner. En vérité, dans la demande d'un compagnon hasardeux, Résine préférait voir le volontariat du dénommé Frederick, car elle craignait quelque peu la grandeur ténébreuse d'un Logan ou l'emprise souveraine d'un directeur amateur de chasse. Une personne calme et pas effrayante pour deux sous, en fait. Et puis, s'il n'y avait aucun dévouement, elle irait seule. Elle avait déjà commencé à s'éloigner, pas trop pour pouvoir revenir si on contredisait son choix, mais suffisamment pour sentir ses plantes de pied la démanger à l'approche des hostilités. Une fille, et alors ? Derrière les fourneaux, elles évident bien les poissons et les poulets pour les rôtir. La chasse serait presque une partie de plaisir. Presque.

[Premier post ! Wouah, quelle émotion *-* La suite sera plus courte, j'voulais juste marquer le coup.]
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyDim 11 Mar - 10:54

Il pouvait comprendre sans mal ses réticences, et son regard il le soutenait avec le même calme légendaire, ne flanchant pas une seule seconde : il savait ce qu’il faisait, quand bien même c’était une erreur, il ne reculerait pas.
Il ne pourrait pas dire pourquoi il avait décidé de suivre son ami Bird dans une telle activité, il savait qu’il lui manquait un camarade de chasse et il s’était proposé, se disant qu’au moins il serait une présence rassurante pour la seule fille ici. C’était son côté grand frère un peu étouffant qui revenait, mais il pensait qu’il n’y avait rien de grave à cela. N’était-il pas suffisamment fort d’esprit pour cela ? Il pouvait bien faire abstraction de ses… problèmes, disons, pendant quelques heures pour passer un moment agréable de calme avec d’autres personnes de l’Espérance. Bird pouvait bien s’inquiéter, il prit l’arme, regardant dans le vide, l’armant d’un geste mécanique – parce qu’après tout, il avait fait ce mouvement tant de fois auparavant – et sortit de la cabane, la tête vide, prenant quelques secondes pour faire le vide.
Oublier les canons qui tonnaient à ses oreilles. Il serait assez fort pour y faire abstraction. Mais l’espace d’une réflexion, il se demanda s’il oserait vraiment viser avec son fusil et tirer sur la moindre espace vivante.
Probablement pas.

    « Je pars devant, vers l'ouest, et vous attendez de l'autre côté. Quelqu'un m'accompagne ? »

    « Moi, je t’accompagne. On se retrouve ? »

Dit-il en direction de Bird et Logan, ne pouvant attendre de réponse car il avait déjà du courir quelques pas pour rattraper Résine. Arrivé à son niveau il constata comme elle était frêle et semblait fragile. Il ne savait pas d’où lui venait cette envie de faire une partie de chasse en compagnie de tant d’hommes plus âgés. Lui vint le désir de lui poser la question.

    « Résine ? »

Il était à son niveau ; il avait appris son prénom à peine quelques minutes auparavant, en arrivant dans la cabane. Il se plaça devant elle, son fusil touchant le sol.
Et mine de rien, ça lui faisait bizarre d’en avoir une avec lui : il se sentait comme très mal à l’aise.

    « Pourquoi as-tu eu envie de faire cette partie de chasse ? »

Peut-être que les raisons étaient aussi inappropriées que les siennes. Ils feraient une belle équipe.
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptySam 17 Mar - 23:23



This is my december...



Tu étais venu pour le fun. Il n’y avait pas d’autre explication. Juste pour voir, pour savoir ce que c’était. Pour une fois que tu avais une occasion d’approcher une nouvelle expérience, des rencontres faciles, tu n’allais pas te priver. Tu voulais savoir, un peu comme une obsession latente. Tu voulais comprendre. Ce que désignait le terme « chasser », la signification de « tuer ». Est-ce cela qui comblerait ton vide ?

Tu n’y croyais pas trop. En y réfléchissant ce serait trop facile. Une illusion factice. Non le vide ne se comblera pas par magie. Personne n’en sait rien de ce vide. Personne ne doit savoir. C’est comme une tare un peu honteuse que l’on cache pour éviter d’attirer l’attention. Comme une cicatrice dans le dos.

Alors tu es là. Dans les bois à l’odeur si singulière, si diversifiée. Agréable pourtant, à la fois douce et musquée. Une odeur de vie. Tu ne sais pas d’où cette idée te vient mais elle est là. Elle s’impose. Et la pluie fine bat sur ta peau, mouillant tes cheveux. Curieusement les gouttes qui viennent des arbres sont plus grosses. Tu n’avais jamais fait attention à ce phénomène. Tu te demandes ce qui le provoque ; peut-être que ce sont plusieurs gouttes de pluie réunies ? C’est à vérifier, une énigme à une hypothèse et sans solution flagrante.

Et le directeur est là lui aussi. Les autres tu les a déjà vus, croisés, ou non. Aucun ne t’as réellement marqué. Quoique. Ils sont assez hétéroclites. Rares sont les gens simples qui auraient répondus à un appel aussi farfelu. À un appel au sang. Alors forcément ils n’ont pas l’air très net. Ils sont intéressants à regarder. Tu ne sais rien d’eux, ils ne savent rien de toi. Bird lui doit savoir. Ils vous connait tous. Et personne ne le connait. Il est une énigme absolue à lui tout seul. Le plus fascinant.

Alors en quelque sorte, cela t‘arrange d‘être dans son groupe. C’est un peu malvenue comme réflexion mais cela ne t’importe pas vraiment. D’ailleurs tu as du mal à saisir pourquoi ça l’est, tu sais qu’il ne faut pas avoir de préférence, ne pas dénigrer les autres mais tu ne comprends pourquoi.

Mais là n’est pas la question. Pour le percer à jour, tu dois l’observer, l’écouter. Il donne des consignes de sécurité. Il est responsable. Un peu sec. Il a envie d’y aller mais aussi il y a aussi un peu d’inquiétude dans sa voix. Il ne se trahit pas. Il semble sûr de lui. Il a une autorité indéniable. C’est le directeur, c’est normal. Un homme de pouvoir, il a les réponses aux questions avant qu’elles soient posées. Mais pourquoi l’inquiétude ? Pourquoi ces regards vers Frederick ? Tu n’as pas la science infuse. À toi de la découvrir Logan. Les réponses ne tombent pas du ciel.

Puis la fille, la seule, parle. Elle part devant. Soit. Elle indique une direction. Mais comment sait-elle où est l’ouest, le nord, le sud, l’est ? Le ciel est gris, les nuages empêchent de se repérer avec le soleil. Et pas de boussole en vue. Comment fait-elle ? Les gens sont vraiment des puzzles auxquels ils manquent trop de pièces. Des équations auxquelles ils manquent trop des termes. Ils ne sont pas égaux, ils ne sont pas carrés, logiques. C’est agaçant.

Frederick la suit. Soit. Tu vas être seul avec le directeur. Comment agir ? Il faut se rappeler. Face à un homme de pouvoir, il faut… le laisser prendre les décisions, non ? Puis ses réactions t’en apprendront peut-être sur lui. Tu pourras peut-être comprendre l’Utopie. Où mène et va ce monde là.
Tu te tournes vers Bird, le Grand Chef, celui auquel tu dois te référer. Tu plisse les yeux, te baisses légèrement pour être à sa hauteur, bref, tu essayes d’avoir l’air amical. Autant que puisses l’être en squelette partant à la chasse. Et tu lui demandes. Parce que c’est à lui d’apporter les solutions, non ?

« Que fait-on maintenant ? »

Et tes pieds s’enfoncent un peu dans le sol avec un bruit spongieux. La forêt s’anime petit à petit de ses bruits de forêt. Les sons commencent à résonner. La pluie bat toujours, fait sa musique de pluie d’hiver, son chemin de gouttes d’eau qui s’écrasent à terre. Et toi tu attends. Que l’on te guide un instant. Fusil au poing.



Spoiler:

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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyMar 5 Juin - 9:17

L'affection qu'un homme porte à ses proches est toujours différente d'un individu à un autre. Ceux qui penseraient qu'il n'existe qu'amour et haine se tromperaient de vérité : le monde est nuance.
Il n'y avait, dans l'esprit de l'Oiseau, aucune haine derrière l'indifférence qu'il témoignait au départ de la jeune rousse. Le mécontentement de voir Frederick s’éloigner de lui ne cachait aucune jalousie passionnelle. Bird, à l'instant présent, n'était qu'un amas d'inquiétude sous forme humaine, anxieux que l'équilibre psychologique de son ami ne puisse survivre à cette chasse.
Car, si le blond feignait l'optimisme, tentant de croire en l'abolition de son mal, le directeur ne s'y trompait pas. A ses yeux d'homme trop prudent, mieux fallait se contenter d'un quotidien sur que de courir après un bonheur hypothétique qui risquait à tout moment de le plonger dans les limbes inconnues.
Alors, dès qu'il avait su que Frederick les accompagnait, Bird avait pris une décision : Tant qu'il serait là, personne ne tirerait.

« On fait quoi maintenant ? »

La voix grave de Logan résonna à côté de lui. Si le garçon ne s'était pas manifesté, Bird l'aurait quasiment oublié. Mais le jeune homme lui avait posé une question et après un temps minime de réflexion lui permettant de poser son plan et le rôle d'intermédiaire que jouerait l'islandais dedans, l'Oiseau répondit.

« Maintenant ? Baisse ton arme, va rejoindre Résine et Frederick. Dis à cette première de ne tirer sous aucun prétexte. Fait de même. Je n'ai pas chargé le fusil de Frederick. Tu m'as compris ? Aucune détonation ne doit résonner. »

Un mouvement de tête, une oreille qui se dresse, l'autre qui continue de siffler désagréablement, le ton de la voix qui se baisse.

« Je vais débusquer et dès que j'aurais trouvé je reviendrais silencieusement vers vous. Nous aviserons à ce moment. A tout à l'heure »

Sans attendre un quelconque avis, le Directeur quitta son camarade, et de son pas vif s'éloigna vers l'Est dans une course amortie par le tapis de feuille et de mousse qui recouvrait d'une couleur brune et verte le sol de la foret.
Il fallait faire vite, le mauvais temps ne tarderait pas à éclater, laissant à la pluie un terrain bien trop sombre pour chasser ou même s'orienter.

6 minutes.
900 mètres.
La présence d’autre humain autour de lui avait entièrement disparue. Il jeta son arme à ses côtés dans l'humus, retira ses chaussures trop bruyantes et insensibles, laissant à la plante de ses pieds le privilège d'un contact direct avec la terre. Il regarda un instant si personne ne se présentait, s'accroupit, posant également ses deux mains sur le sol et, aux aguets du moindre bruit ou tremblement, observa la foret.
Un prédateur aguerrit fondait sur sa proie quand celle-ci s'approchait inconsciente de sa présence. Jamais il n'aurait couru tête baissée sans savoir où il allait. Pour survivre, il fallait être patient, économiser ses forces et surtout ruser.

12 minutes.
4 marcassins.
Surprise.

Si on avait dit à l'Oiseau que quatre petits cochons vifs malgré leur naissance récente allaient se montrer devant lui, il n'y aurait pas cru. Pourtant, la chose était à ce moment bien réelle.
Les marcassins passèrent à quelques mètres de ses jambes sans sembler le remarquer, puis disparurent dans un trou sous terre. S'ils étaient là, leur mère ne devait pas être loin, et il fallait donc s'écarter du chemin pour éviter tout problème... Si... ceci n'était qu'une supposition car aucune Madre à groin ne semblait venir. Elle était surement en train de se nourrir pour mieux ensuite allaiter de ses grosses mamelles sa progéniture.
Une idée folle passa alors à l'esprit du jeune homme : Ils manquaient cruellement de cochons à la ferme et la viande manquerait cet hiver... Prendre un de ces petits à la foret, le parquer, l'élever et l'engraisser était-il un lourd péché ?
Non... bien sûr que non...

Le geste mécanique de sa main vers sa poche se fit, preuve de la décision que venait de prendre.
Avec assurance, il attrapa le mouchoir et la petite bouteille de chloroforme et silencieusement en imbiba le tissu. Il se releva, attrapa son arme et se dirigea vers le terrier pour s'accroupir devant.
Sa main recouverte du carré de coton s'engouffra dans le trou noir, cherchant les rondeurs d'un marcassin. Dans l'obscurité il sentit la vie se débattre sous de petits cris puis arrêter toute forme de protestation. Il les avait eus. Il plongea l'autre bras et attrapa un des petits corps endormis. Aujourd’hui était son jour de chance. Aujourd'hui...

Quelque chose percuta son flan. Quelque chose de gros, violent, musculeux. Quelque chose vous coupant le souffle, faisant à la fois, méchamment surprise et terriblement mal.
Un râle de douleur émana de la bouche de l'Oiseau. Il tenta de se relever, l'assaillant ré-attaqua son flan, redonnant un peu d'esprit au garçon sous un nouvel assaut douloureux, un liquide poisseux et chaud venant imprégner ses vêtements. Sale égratignure. Il était temps de se défendre contre cet ennemi l'attaquant dans le dos, de voir qui il était réellement.
Non sans peine, le Directeur se retourna et de ses mains larges attrapa la masse offensive, enfonça ses doigts dans ses poils drus et hirsutes. Pour la première fois, il croisa le regard de la bête. Ce regard furieux d'une mère protectrice qui serait prête à n'importe quels combats pour ses petits, ce même regard qu'il avait quand on approchait de trop prés Alice. Alors à l'instant présent il comprenait la bête, son envie de détruire ce qui mettait en danger son bonheur. Il comprenait, mais par égoïsme ne pouvait pas se laisser tuer.Dans une bataille chacun avait des choses à protéger.
Il saisit la crosse de son fusil et la pointa le canon sur l'animal, le doigt posé sur la détente. Darwin l'avait prouvé, la loi du plus fort était toujours la meilleure.
L'Oiseau hésita. Un « si » décisif et fatal.
La gueule de la laie attaqua le visage de l'homme. Les cisailles d'émail jauni déchiquetèrent ce qui se trouvait sous leur emprise. L'oreille sifflante de l'Oiseau disparut sous un cri retentissant de douleur étouffée à ses tympans par le sang coulant dans ce qui lui restait d'oreille.
Son cœur s'emballa, il avait mal... Ses forces le quittaient, pouvait il gagner contre cette mère de plus de 100 kilos ? La partie, à son désavantage, était jouée. Pourtant il ne voulait pas.
Il serra le mouchoir dans le creux de sa main et s'appliqua sur le groin de la bête. Elle se défendit, le blessa. Le Directeur tint bon jusqu'à la délivrance, jusqu'au moment où la carcasse endormi de l'animal chuta à coté, vaincue.

Bird avait fait son choix : Pour Frederick, à aucun moment il n'avait tiré. Pour Frederick, jamais plus son oreille ne sifflerait.

Résine
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyMer 6 Juin - 20:23

« Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
»
C. Baudelaire.
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« Résine ? »

C'était son nom. Énoncé par Frederick. Le fait qu'on l'appelle de la sorte lui était à moitié inconnu, surtout venant d'un inconnu. D'habitude, seul le directeur prononçait ces syllabes puisqu'il vaquait souvent dans le Foyer et que, à la vérité, il était l'unique personne qu'elle connaissait plus que de visu. Elle eut un écart sans brusquerie, un de ces écarts volontaires devenus réflexe à force de les pratiquer. Ainsi, il s'était porté volontaire pour la suivre. Avait-il senti la préférence muette de la gamine, y pensait-il depuis le début ou s'était-il décidé en voyant le choix qui s'offrait à lui ? Est-ce que ces questions importaient vraiment ?

« Pourquoi as-tu eu envie de faire cette partie de chasse ? »

Résine ne se souvenait pas avoir été forcée. Ni victime d'une manipulation des sentiments. À bien y réfléchir, elle avait dû laisser traîner une oreille ou deux au moment où Bird avait proposé cette activité. Ce n'était pas une quelconque curiosité mais davantage le fait d'être là au mauvais endroit, au mauvais moment. On serait venu l'interpeler pour l'enrôler dans cette partie de chasse qu'elle aurait refusé niet et serait allée voir ailleurs si j'y suis. Néanmoins, comme je n'y étais pas, la jeune fille était restée là, statue faussement transparente, et bien évidemment on l'avait repérée. Peut-être en lui rentrant dedans au détour d'une porte, par mégarde. Et puisqu'elle était là, elle, et qu'il manquait des adolescents pour rendre cette entreprise possible, on lui avait demandé. Elle n'avait pas pu refuser. Comme si elle pensait qu'en s'opposant à cette désignation toute spontanée, elle y passerait malgré tout. Et puis, l'idée de la forêt dans l'aube... Cela lui donnerait l'occasion de s'aventurer dans les bois à une heure où les autres enfants sont censés dormir. Peut-être avait-elle envisagé la possibilité de s'esquiver au hasard de la chasse pour vagabonder dans son coin, pour tracer sa route parmi les arbres et le silence.
La rouquine fixa son acolyte. Peut-être que lui aussi se cherchait une raison à sa participation. On peut refaire tout un monde avec des « peut-être ».

« La forêt est calme au petit matin. Je n'ai pas eu la chance de m'y aventurer auparavant. »

Énigmatique, avez-vous dit ? Cela laissait plutôt présager une éventuelle débandade de la part de l'unique fille du groupe. Mais le dire à ce blond mélancolique ne paraissait pas être une erreur. Il ne pouvait pas y faire grand-chose et, en le regardant un peu mieux, il semblait prompt à se faire oublier lui aussi. Résine ne l'imaginait pas en tireur froid, l'oeil clos et le doigt sur la gâchette. Non, il ressemblait mieux à un de ces rêveurs oubliés dans les bibliothèques, la tasse de thé sur un livre ouvert. La fleur au fusil plutôt que la balle au canon. Elle commençait à l'apprécier pour sa tranquillité apparente, son phrasé sobre et posé. Pourtant, cette légère affection -à toujours garder pour elle- ne lui serait pas cause de remords si elle devait se dérober.
Son esprit était déjà ailleurs. La gamine se voyait feindre l'égarement dans l'inexistante brume matinale, errer par-ci par-là, s'égarer pour de vrai à un moment et puis retrouver son chemin, ensuite retrouver les autres pour leur annoncer qu'elle était bredouille et qu'elle avait froid. Bon plan. Tactique résineuse. Aussi les indications supplémentaires du géant brun envoyé par Bird lui passèrent-elles au-dessus du crâne. Elle ne faisait pas attention. Elle aurait eu peur de cette apparition gigantesque dans son dos et peut-être ses pensées en déroute la sauvèrent d'un sursaut brutal. Quand bien même elle l'aurait écouté, elle n'avait nullement l'intention de tirer. ce n'était pas son rôle. Elle visait très mal, de surcroît.

« Allons-y maintenant. »

Ils avaient suffisamment perdu de temps. Elle, surtout. Ses pieds la démangeaient trop. Étrangement, sa cervelle fulminait avec plus d'excitation encore. Résine se retourna pour s'assurer que le directeur et le second groupe se soit enfoncé dans les bosquets. Ne restait plus que l'obstacle des deux jeunes hommes.
Et vlan !
La voilà partie à toutes jambes au travers des buissons. Prendre les autres par surprise, eux qui sont encombrés par leur arme et leurs lourds habits. C'était comme si son corps n'avait attendu que ça depuis si longtemps, depuis son arrivée à Espérance exactement, et qu'enfin il retrouvait une liberté perdue, une liberté qu'il avait saisi d'innombrables fois dans le passé. Résine ne se sentait pas à Espérance comme elle se serait sentie dans une prison et pourtant, cette vitalité qui la propulsait toujours plus loin lui donnait l'impression qu'elle s'échappait d'un cageot. Qu'elle fuyait une cellule d'emprisonnement. La rousse elle-même ne pouvait donner de véritables mots sur ses sensations. Cette force intérieure, la mémoire de la chair comme on l'appelle parfois ? Ou bien autre chose ? Elle n'était pas sportive, mais cette course ne l'épuisait pas. Elle aurait pu se laisser porter ainsi sur une distance infinie. Si cela lui était arrivé dans l'Avant, l'avait-elle fait pour fuir ou pour rencontrer ? Prenait-elle la clef des champs pour s'éloigner de quelques figures oubliées ou d'un lieu sordide ? S'escampait-elle pour rejoindre quelqu'un, quelque chose ? Rien de ce qu'il y avait pu avoir devant ou derrière elle ne lui revenait en mémoire. Il n'y avait que ses muscles qui réagissaient. Si seulement ils pouvaient parler... Résine aurait bien voulu savoir quelle fièvre les menait. Ne pas pouvoir s'arrêter, ni dans l'écriture ni dans les gestes. Tout filait autour : les troncs, les feuilles, les branches qui lui raclaient la peau des bras et la mousse sous ses pieds. Les fines flaques d'eau qui éclaboussaient ses jambes, les morceaux de laine qui sautaient en se frottant contre une écorce. Ses cheveux qui s'emmêlaient dans l'air humide. Des minutes après des minutes.

Frederick et Logan l'avaient-ils suivie ? La gamine n'osa pas se retourner. Elle se stoppa toutefois d'un coup sec. Un arrêt aussi brutal qu'une détonation. Ce n'était néanmoins pas ce son-là qui brisa net son élan. Ténu, lointain, un déchirement du silence. C'est audible, un silence qui se fend, même si c'est loin. C'est terrifiant lorsque c'est un cri humain qui devient l'assassin du calme. Résine ne comprenait pas. Elle avait cru partir droit devant, vers l'inexploré et la solitude, mais elle avait entendu un hurlement avec clarté. Était-elle revenue sur ses pas sans s'en rendre compte ? C'était la seule explication. Il n'y avait personne dans la forêt à cette heure-ci et tous les potentiels villageois étaient derrière elle. Quelle cruche. Elle s'en voulue d'avoir été si imprudente. Si on la retrouvait à cet endroit, elle allait devoir s'excuser. Ils la regarderaient tous, avec leurs trois têtes de plus, et elle se sentirait odieuse, sale sous leurs regards inquisiteurs. Alors elle devait déguerpir à nouveau, au plus vite. Tant pis pour le coeur qui bat déjà à tout rompre et la respiration affolée.
Mais pourquoi ce cri ? Pourquoi ce sentiment d'horreur enserrant sa gorge à l'écoute de ce bruit, là où elle devait le ressentir à l'idée de sa possible punition ? Il est aisé de distinguer une clameur de joie d'une exclamation de douleur. Sans aucun doute, il s'agissait du second. Un chasseur ? Blessé ? Résine ne reconnaissait pas de timbre connu dans ce gémissement feutré, assourdi par les branchages. Cela ne l'empêcha pas de reprendre sa course en direction de l'émetteur. Tant pis si elle était rabrouée à l'avenir, elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Et les autres convergeraient aussi vers le hurlement s'ils l'avaient entendu comme elle.
Et vlan !
Elle repart. Saute les racines, écarte les taillis dans lesquels elle patauge, ralentie par leur foisonnement. Ses pieds sont marrons de terre rendue spongieuse par la fine pluie, désormais arrêtée. Mais ce répit n'augure qu'un déluge prochain et non une accalmie durable. Les nuages sont toujours présents au-dessus des cimes et Résine court en-dessous. Et soudain, sa cheville défaille sous son corps. Son pied a raté le niveau du sol, s'enfonçant dans un gouffre étroit, lui faisant perdre son précieux équilibre déjà précaire. Elle s'écrase dans la couche de feuilles mortes. Dans ce qu'elle croit, à l'instant de sa chute, être un tapis de feuilles mortes. De toute évidence, ce n'est pas le cas. Du moins pour ce qui soutient sa tête. Le reste de son anatomie, lui, s'est affalé au sol et la rouquine ressent une vive douleur au genou. Un caillou. Bien sûr. Sa rotule entaillée en une plaie qui dessine une bouche rouge à son os. La chair est fendue sur la longueur d'un doigt et laisse dégouliner son suc au goût de cendres. Mais tout cela est accessoire. La face de Résine, elle, a cogné contre un flanc à terre, un flanc humain, un flanc vermeille. Quand elle se redresse, ça lui a fait une tache bizarre sur le nez et la moitié de la joue. Elle n'y prête pas attention. Elle le sent, ça lui suffit. Ça pue le sang. Le corps a eut un soubresaut. Le point qui fait mal, forcément. Elle l'a atteint en plein dans la blessure.

« ... »

Le cri se bloque dans sa gorge. De l'autre côté de l'humain ronfle le sanglier, renversé sur le côté, la gueule poisseuse d'un mélange de bave et d'hémoglobine. Le monstre, à quelques centimètres seulement. Énorme. En tendant le bras, Résine pourrait lui toucher la fourrure. Sauf qu'elle se recule en vitesse, tombant sur les fesses. Bien qu'immobile, l'animal l'effraie autant que s'il avait été conscient. C'est à ce moment que l'adolescente remarque la blessure. Et qu'elle reconnaît l'homme. Elle en devient encore plus muette qu'elle ne l'était déjà. Au milieu des mèches de cheveux crasseuses de sang, à moitié évanoui sous l'effet de la souffrance et d'une anémie qui commence à se faire sentir, Bird respire avec peine. Le côté de son crâne ressemble à un bouillon sanguinolent. Un morceau de chair git à côté. Avec l'odeur qui accompagne cette vision, Résine manque de vomir. Elle se couvre la bouche et déglutit. Pas gerber. Pas encore. Il faut agir. C'est dégueulasse.

Dans un premier temps, s'éloigner de la bête. Si elle se réveille, pour une raison ou pour une autre, les dégâts seront plus sévères. Mais le directeur est lourd et Résine trop faible pour le porter sur son dos. Elle n'a même pas encore repris le souffle que cette découverte a coupé davantage. Alors elle tire. Venant agripper l'homme par les pieds, elle le traîne autant qu'elle peut le plus loin possible. Ce ne sera que quelques mètres, en vérité. Pas assez de forces, et Bird qui gémit de ce déplacement inconfortable qui maltraite ses plaies. Ils s'arrêtent dans un creux entre deux racines. La rousse sent les larmes monter à ses yeux. Il y a du sang partout. Même l'humus est souillé.
Dans un second temps, elle prend son genou entre ses mains dans l'espoir de retenir le flot qui y ruisselle, mais ça lui déborde lentement entre les doigts. Ses paumes en sont vite recouvertes. Les mains sales, n'est-ce pas ? Il lui faut se nettoyer. Elle ne peut toucher quelqu'un ainsi, ce serait encore pire que d'habitude. Sale, voilà ce qu'elle est. Ce n'est plus à l'intérieur, ça vient se déposer sur son épiderme maintenant. C'est tout rouge, hideux. Et quand elle lèche, ça a un goût d'encens. Mais au fur et à mesure qu'elle passe sa langue dessus, tout redevient normal. Il n'y a plus cette teinte aux accents orangés. Bird aussi a du sang sur la peau. Il faut lui enlever, car sinon il sera sale à son tour. Personne ne mérite d'être sale comme elle. L'enfant veut bien accepter d'être la plus répugnante qu'il soit si on préserve le directeur de cette crasse. Tout sauf lui. Il est pur, lui. Lui, on n'y touche pas. Alors Résine lèche les trainées de sang sur l'homme. Celle qui lui a dégouliné le long de la mâchoire. Celle sous son oeil. Celle de ses lèvres. Ah non, c'est leur couleur naturelle. Tant pis.

« Frederick, Taima, Napoléon... Les autres... Revenez... Bird est... »

Elle s'est mise à pleurer. Son genou la lance. Elle a encore des restes de rouge un peu partout. Et il se remet à pleuvoir. Il pleut toujours quand ça va mal.
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyJeu 12 Juil - 14:15

Les deux autres discutent. Tu réfléchis en silence. Leurs bruitages te dérangent et accaparent tes neurones. Chasser avec des fusils et donner en consigne qu’aucun coup de feu ne soit tiré c’est un peu… étrange.

L’autre part comme un lièvre dans les fourrés, sans un regard en arrière. Tu restes stoïque. Qu’est-ce qui lui prend ? Elle vous laisse en plan. Elle pourrait prévenir. Tu n’as pas eu le temps de lui dire de ne pas tirer. Ce devait être important. Il faut que tu lui dises. Donc pas le choix, tu la suis.
Tu lances à Frédérick.

« Suis-moi. »

Elle court vite l’autre. Tu la perds mais reste dans ses traces. Une vraie sportive. Et tout aussi vite elle s’arrête aux aguets, toi derrière, essoufflé. Un cri. Au loin. Qui résonne. D’où vient-il ce cri ? Non ce n’est pas un cri, c’est un hurlement et tu entends aussi des bruits de luttes ça grogne c’est imposant. Dangereux. Tu fais un geste. Pour la prévenir. Ne pas y aller.

Elle est déjà partie. Et c’est reparti pour ta course-poursuite. Tu la perds encore. Elle est vraiment rapide. Et faire deux mètres de haut n’est pas vraiment pratique quand il s’agit de se faufiler entre les branches et les racines. Tu trébuches plusieurs fois, ralentis.

Et tu arrives sur la scène. Grotesque. Un sanglier dort. Une odeur de chloroforme dans l’air. Dans sang sur l’humus. Le Directeur la tête mal en point. Résine, blessée aux genoux. Elle a bougé le corps. Elle a bougé le corps, l’a trainé, on voit les traces. Stupide.

Quelle cruche. Ça t’est venu comme ça. Tu ne comprends pas pourquoi tu penses quelque chose d’aussi déplacé alors que l’heure est grave. Pas grave, tu as l’habitude de ne pas comprendre. Quelle cruche. Il ne fallait pas déplacer le corps. L’heure est grave et ce n’est pas grave. T’as l’impression d’avoir trop bu. Comme si le monde de la réalité n’était plus très réel. Comme si tu plongeais dans une eau suffocante où tu peux respirer. Ce n’est pas logique, rien n’’est logique. Pas de coup de fusils. Il faut tuer la bête car il faut se méfier de l’eau qui dort. L’heure est grave et les aiguilles des montres continuent de tourner sans aucun remords. Qu’est-ce que le remords ? Tu ne sais rien, tu ne sais plus. Mais il ne fallait pas bouger le corps.

Et soudain tu n’es plus dans la forêt.
Tu es sous des néons qui t’aveuglent.
Le plafond est blanc. Ou est-ce la lumière ?
Tout est blanc. Les draps aussi. Il y a quelque chose sous les draps.
Ça ne bouge pas. Non ça ne bouge plus.
Et ça meurt en toi. Tu ne sais pas ce qui meurt mais t’as l’impression que tout se brise, que les murs se repeignent en rouge et que la lumière te mord violemment. L’oreiller est rouge lui. Rouge sans. Et les bips réguliers que tu entendais jusqu’à maintenant se font strident.
Fin. Retour dans la forêt.

Il faut agir. Vite. L’heure est grave.

Tu chuchotes. Ne pas réveiller la bête qui dort.

« Quelqu’un a un couteau ? Tuez-la. Et donnez-moi de l’eau, des mouchoirs, ce que vous avez en tissus. Il faut nettoyer ses plaies. Vite ! »

Tu montres l’exemple, tu déchires la manche de ta chemise.

« Directeur ? Directeur, vous m’entendez ? »

Tu prends ses doigts de ta main libre.

« Si vous m’entendez serrez vos doigts. »

C’est bizarre. Comme si tu avais fait ça toute ta vie. Une glauque sensation de déjà-vu te nargue. Tu repousses la vision blanche qui t’a assaillie il y a à peine un instant. Ce n’est pas le moment.

L’heure est grave. Blessure à la tête. Et multiples contusions et égratignures. Prions pour qu’il n’y ait aucune hémorragie interne et que le cerveau n’ait pas été touché. Trop tard pour l’oreille arrachée, sauver ce qui reste est ce qui importe.

Tu prends ta gourde et mouille la manche. Nettoyer, qu’aucun caillou n‘envahisse son crâne, qu’aucune infection prenne place.

Évaluer l’étendue des dégâts. Nettoyer pour y voir plus clair. Autour de toi les autres s’affairent. Seul ton patient compte. Seule la survie compte.

« Que quelqu’un aille chercher de l’aide ! »

Cette fois-ci tu as crié.
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MessageSujet: Re: [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter [RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter EmptyMar 28 Aoû - 14:06

    Dans son esprit rendu flou par la souffrance, il avait entendu des cris terrifiés.
    Dans son incapacité à pouvoir dire dans quel endroit il se trouvait, il avait assimilé cette détresse à un morceau de passée qui, s'il ne s'était jamais réalisé, l'avait angoissé de longues heures.


    Ses yeux étaient clos, aveugles. La lumière ne semblait pas percée et une odeur familière d'humidité planait dans l'air. Dehors, les bombardiers lâchaient sur leur tête une pluie meurtrière dont chaque sifflement annonçait l'anéantissement de la vie et de la civilisation, chaque «boom» la réunification du ciment et de la chair dans un infâme amalgame.
    Ils le savaient tous : l'ennemie créait la Mort et sa Victoire à partir des décombres de leurs corps, de leurs histoires, et de leurs sentiments. Ils savaient n'être que des enjeux de guerre, les futurs ingrédients de leur immonde recette, et que même cachés dans les tréfonds de la terre, ils n'y échapperaient pas.

    L'Oiseau gémit. La peur le broyait de l'intérieur et le côté gauche de son visage le faisait souffrir comme si cette partie avait été déchiquetée par une balle adverse. En unique soutient, contre lui se tenait une masse chaude aux courbes agréables et au pouls affolé. Un corps qu'il connaissait et aimait, celui de son Adèle. Ce bout de femme qui, si la mort ne les prenait pas, porterait un jour en ses entrailles leur amour et qui, même dans cette maudite cave, embrassait ce qui serait bientôt sa dépouille. Sans qu'il puisse, maladif la voir ou même répliquer, elle l'embrassait de baisers sensuels et mouillés, ces même petits gestes impudiques qu'ils s'échangeaient lors de leur passion.
    Son cœur se serra.Si elle l'embrassait ici, devant tous, n'était-ce pas car elle avait perdu espoir, qu'elle avait peur que ce moment soit le dernier ? Qu'ils n'aient pas de futur ?
    La main d'Adèle saisit la sienne, elle lui parla sans qu'il comprenne ses mots, il répondu en la compressant à son tour, ouvrit la bouche pour parler, souffla ses mots.

    « A...dléle, mon amour, on... mourra ensemble... hein... Personne... n'aband...onnera... pers..onne ».


    La fièvre monta, puis en une seconde volées, le froid remplaça la chaleur sur le côté de sa tête.

    Sans un mot de plus, il s'évanouit.


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[RP: résine, logan, frederick...]The night of the Hunter

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