Voici le conte de...

Il était une fois...

« L’Avant », « Le Passé », « L’Antérieur », autant de mots qui font frissonner Ekaterina, avant qu’elle ne les chasse très vite de son esprit. Elle ne s’en souvient pas, et n’a pas du tout envie de s’en souvenir. La seule chose qui martèle clairement son esprit, c’est son nom complet, anormalement long, «Ekaterina Pavlina Ninel von Leganov », « Ekaterina Pavlina Ninel von Leganov », sans cesse, comme un coup de marteau brûlant, qui laisse derrière son passage un sentiment de culpabilité envers ces simples mots… Mais la culpabilité de quoi ?

Parfois, aussi, quand elle est seule, trop seule, assez seule pour pouvoir penser à elle-même, l’image précise de jolies lèvres maquillées qui remuent, sourient, lui dit des choses qu’elle n’entend pas mais qu’elle suppose être gentilles, lui reviennent. C’est le seul souvenir agréable qu’elle possède.

Ils vécurent heureux et...

Elle ouvre les yeux. Elle découvre. C’est ainsi qu’elle se représente son arrivée à Espérance. Comme si elle était subitement née dans cet endroit, consciente et déjà grande, après un certain temps de vide quelque part, elle ne savait où. Tout n’a été qu’une affaire « d’ouvrir ses yeux. »

Elle ne s’était pas montrée méfiante ni mécontente, et pourtant ses premiers pas dans le territoire furent assez maladroits. Elle avait d’abord atterri près de la fermette, et s’était écorché les genoux en voulant passer par-dessus la clôture. Elle avait pleuré, beaucoup pleuré, elle aurait manqué de devenir folle si Bird ne lui avait pas tendu une main pour l’aider. Elle l’avait prise, sans poser de questions. Elle était bien trop soulagée de constater qu’elle n’était pas seule dans cet endroit inconnu pour oser s’interroger ou contester. Tout ce que ses yeux timides et son sourire craintif disaient, c’était « Protégez-moi ! ».

C’est ainsi qu’elle découvrit peu à peu le territoire d’Espérance, en commençant par le foyer, puis l’Internat, l’école, et la bibliothèque.
L’Internat lui apparut comme un paradis : tous ces enfants si différents, mais pourtant si semblables à elle, paraissaient l’accueillir à bras ouverts. Elle devint alors à la fois poule et poussin : grâce à son caractère bienveillant, elle fut comme la maman des plus jeunes qu’elle, tandis que les plus âgés la surveillaient du coin de l’œil, par peur qu’elle ne se brise, elle qui était si fragile.

Pour Ekaterina, Espérance porte bien son nom. Il lui donne l’espoir de mener ici une vie paisible, lisse, où elle sera toujours entourée et protégée. Espérance ne peut pas lui faire de mal… n’est-ce-pas ? C’est le Reflet qu’il faut craindre, c’est lui le méchant de l’histoire, lui qui la force à plonger dans un monde de violence qu’elle cherche à tout prix à éviter. « Tout ce que je demande, c’est de ne pas avoir mal… » C’est la phrase qu’elle se répète toutes les nuits avant de s’endormir, en priant pour ne pas tomber dans une dimension maléfique du Reflet.

La princesse eût par ce moyen toutes les perfections inimaginables...

Polie, simple, modeste, Ekaterina a toutes les qualités faites pour plaire. Si un enfant d’Espérance a besoin d’une oreille attentive et compréhensive, c’est elle la personne idéale à qui s’adresser. Car Ekaterina ne se permet de juger personne, elle se contente d’écouter, d’encourager, de sourire. On aurait tendance à dire en la voyant qu’il suffit de tendre la main pour l’attraper, tant elle paraît accessible, et pourtant, c’est tout le contraire. Ceux qui se sont confrontés à elle suffisamment longtemps ont déjà connu la sensation étrange de parler à une jeune fille qui s’éloigne de plus en plus, au fil des conversations…
En vérité, Ekaterina a besoin des autres, physiquement, mais leur cœur ne la touche pas. Toutes ses qualités ne sont motivées que par un incroyable égoïsme. Inconsciemment, Ekaterina aimerait que tout ce petit monde soit son bouclier personnel, alors elle les attire à coups de sourires aimables, un par un, autour d’elle, parce que seule, elle est incapable de supporter la vie et ses aléas.

Mais cette partie d'elle-même, elle la cache bien. Seulement quelques rares personnes ont déjà vu cette facette, bien malgré elle, car, quand sa peur la submerge trop violemment, elle devient méconnaissable. Sa douceur laisse place à une agitation sans bornes, et elle se met à s'agripper à tout ce qui lui paraît solide, même si pour cela, elle doit s'accrocher toutes griffes dehors au premier venu.

On ne trouve guère un grand esprit qui n'ait un grain de folie.

Ekaterina a peur de la douleur, aussi bien physique que psychique, c’est pourquoi elle évite de parler d’elle et se concentre autant qu’elle peut sur la vie des autres personnes, qu’elles soient fictives (d’où sa passion pour les livres) ou réelles : elle a en effet la sensation qu’essayer de se comprendre elle-même ou se rappeler son passé ferait remonter d’anciennes douleurs à la surface.
Ainsi, Ekaterina essaye toujours de s’occuper, et elle est également très précautionneuse. Hors de question pour elle de manier un couteau ou une aiguille. Tous les travaux manuels sont exclus, c’est pourquoi elle a vite quitté la fermette de Bird, malgré l’ambiance familiale plaisante qui y régnait.
Dans le Reflet, la beauté d’Ekaterina se brise en mille morceaux. Son visage devient informe et laid dans ses moindres détails, comme si un sadique s’était amusé à la défigurer méticuleusement. Elle est… un monstre. Blessée physiquement, et blessée par le regard des autres.

Miroir, miroir dis-moi qui est la plus belle ?

Un teint de porcelaine, à l’image de sa vulnérabilité. Un regard cerise, sucré, qui se cache derrière de longs cils épais. Une petite bouche au parfum et couleur de rose. Ekaterina a tout bonnement une figure délicieuse.
Pour en rajouter à son aspect enfantin, elle est de petite taille et porte toujours des fleurs sur elle, dans ses courts cheveux châtain ou alors sur ses vêtements. Des vêtements qui sont toujours dans des teintes pastels, assez larges, car Ekaterina les choisit de façon à s’y sentir à l’aise.
Autrefois, elle avait une longue chevelure légèrement ondulée, mais cela fait quelques mois qu’elle les a coupés : une remarque d’un de ses camarades de l’Internat comme quoi elle faisait « trop gamine avec ses cheveux assez longs pour faire des croche-pieds aux profs » l’avait profondément remuée.
Ekaterina a ensuite longuement réfléchi sur ce mot « gamine » avec lequel on l’avait déjà qualifiée. Elle s’était alors longuement regardée dans le miroir, sous toutes les coutures, et en était arrivée à la conclusion suivante : une poitrine un peu moins inexistante ne lui ferait pas de mal… non ?

De l'autre côté du miroir...

» Prénom/Pseudo :Nafissa (tu vois Vishva, je ne sais pas si tu te rappelles de ce prénom, mais Elloy n’était pas schizo xD)
» Âge : 16 ans
» Où as-tu connu Je de l'âme ? Grâce à Elloy (Alexandra), qui l’a elle-même connu grâce Laïka. Elle n’arrêtait pas de me bassiner avec, que voulez-vous, j’ai fini par m’inscrire…
» Comment le trouves-tu ? Wonderful. C’est du boulot d’artiste, vraiment. Je sais ce que c’est que s’occuper d’un forum, donc je pèse mes mots ^^
» Expérience en RP :: Euh… Ca compte deux posts sur un forum RPG pas vraiment actif avec une amie, juste pour le délire ? Non ? Ok, je sors… ->[]
» Présence : C’est un peu compliqué pour moi d’accéder à Internet, mais je viendrais aussi souvent que possible !
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