Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez

Même le maïs éclatant dans un vulgaire micro onde de qualité médiocre était plus mélodieux. (pv Orphée)

Onyme
Onyme
Messages : 20
Date d'inscription : 13/02/2014
Localisation : Je ne suis pas sdf, je vis sous ta chaise.

Feuille de personnage
Âge: 1+7-2+10
Entrave: L'indécision
Métier: Cordonnier conteur
http://www.senscritique.com/Abecedarian
MessageSujet: Même le maïs éclatant dans un vulgaire micro onde de qualité médiocre était plus mélodieux. (pv Orphée) Même le maïs éclatant dans un vulgaire micro onde de qualité médiocre était plus mélodieux. (pv Orphée) EmptyJeu 26 Juin - 18:37

Aucun talent. Pas la moindre once. Incapable de jouer plus de deux notes justes d'affilé. C'est aberrant. Ce doit être lié aux trous de mémoire, pas possible que c'en soit autrement ! Je ne peux pas ne pas être doué dans ce domaine. Il y a forcément une explication. En plus, mon nom.

Onyme se gratta le crâne compulsivement, ramenant sa crinière au devant de ses yeux, pour les protéger des touches blanches et noires, soigneusement alignées. Froides, lourdes, et récalcitrantes en plus.. Il lui avait bien fallu dix minutes, la première fois, pour parvenir à un son acceptable. Il soupira, changer de plan empêcherait peut-être sa boîte crânienne d'imploser. Les yeux brillants se reportèrent donc vers une fenêtre, il aurait sans doute mieux fait de contempler le paysage extérieur par le biais de celle-ci, mais il avisa l'encadrement, les joints, c'était probablement du double-vitrage. Il opina du chef, puis grimaça en levant les yeux au ciel avant de s'interroger sur l'épaisseur du carreau. Cette fois-ci, impossible de froncer davantage les sourcils. Ça devenait absurde, ridicule -Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule !-, il se massa les tempes, ennuyé. Incapable de se remettre au piano, mais harassé par des répliques, références plus ou moins appropriées à ce qu'il faisait. S'il avait l'impression que là-haut c'était vide, les données pourtant s'accumulaient, là haut, là haut. Au lieu d'un cerveau se transformant en le labo de ses idées, la cuisine de ses sentiments et pensées, il se retrouvait avec une espèce de grenier, avec des débris de passé.

Ça craint.

Précisément, et c'est ce pourquoi, par dépit, il sortit de sa housse poussiéreuse cette guitare avec laquelle il était arrivé ici. Même pas un réel talent avec cette instrument, juste une connaissance superficielle, permettant de jouer les accords et de les enchaîner sans trop de mal, à condition d'y aller lentement, et de ne pas avoir à suivre une rythmique complexe, surtout s'il fallait faire autre chose, du style chanter, regarder le plafond, ou tourner les pages d'un livre de partitions (qui gagneraient parfois à s'étaler comme des cartes routières). Enfin, il retroussa sa manche droite, passa l'index gauche sous chacun des ongles de l'autre main, plus par tic qu'autre chose, puis soupira, encore. Le visage étiré par l'ennui, il partit sur quelques accords simples, élus par le hasard. La ride du lion s'effaça progressivement alors qu'une idée émergea. Les accords furent joués de plus en plus vite jusqu'à atteindre la cadence nécessaire. Au moins subsistait le métronome interne, il était simple de percevoir blanches, noires, notes pointées, croches aspirées dans ce qu'il jouait, et les silences, ils étaient primordiaux, les silences. Après avoir inspiré conséquemment -éxagérément- il décida de pousser ses cordes vocales à émettre quelques chose d'audible.

- He turned his back and walked away sayin', « Little miss you rue the day. you'll rue the day that you were born, for givin' me the devil cause I wouldn't hoe corn. »

La voix était assez éraillée, n'ayant pas servie durant deux jours, ceux passés à essayer de comprendre pourquoi il ne pouvait pas jouer de piano, ne lançant aucun juron dans l'espace clos, redoublant de patience malgré le constat toujours plus évident, oppressant, une présence presque palpable, tant l'attente est grande. C'est à se demander si le fonctionnement des esprits n'est pas semblable, enfin, il y reviendra un autre jour. Là, il essayait de chercher un autre couplet, en espérant que la suite de la chanson serait plus encourageante, la simple phrase ne suffisait pas, beaucoup trop courte. Il était cependant parti pour la reprendre, et même en boucle si c'était ce qu'il fallait, pour débloquer la suite. Les notes étaient ceci dit un peu fluettes, comparés à la tonalité espérée, de l'auriculaire il crocha la quatrième corde, et longea le nylon de l'ongle, dans un bruit des plus déplaisants. Highway to the saddle. Il s'arrêta tout de même avant, là, le son avec une couleur un peu différente, plus brute avec un peu plus de caractère. Et ce serait plus facile d'étouffer les accords, s'il avait fallu le faire, là ça n'avait aucun intérêt. Mais il s'en rappelait, de ce truc. Les doigts s'agitèrent, sans repères tangibles, s’affairèrent en arpèges hésitants, avant de privilégier l'accompagnement facile, et ne favoriser aucune corde plus qu'une autre. L'accompagnement lui même accompagné par les cordes vocales ensommeillées. Ça avait quelque chose de sur. Ou peut-être n'était-ce que la déception. Encore un vide au niveau des sens.

Et il se stoppa net. Un son. Peut-être des pas. Il posa la guitare à plat au sol et la poussa à glisser jusqu'à un mur. Replacer la manche, se lever. Forcer les coins des lèvres à s'élever dans un sourire poli mais agacé, et poser son regard sur l'encadrement de la porte. Il avait imaginé que ce serait une pensionnaire de l'internet, oui, une plus qu'un, question d'imagination. En revanche il y avait ce gosse, qu'il connaissait vaguement. Il haussa les épaules et le sourire s'effaça de lui-même, un timbre arrogant permettrait de faire diversion. Mais à la place d'un geste inquisiteur il l'invita à le rejoindre. Après tout, il n'arrivait à rien, pourquoi se priver de la compagnie d'un possible amateur de féculents ?




nda: Passablement foireux.

Même le maïs éclatant dans un vulgaire micro onde de qualité médiocre était plus mélodieux. (pv Orphée)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut
Page 1 sur 1

Sujets similaires

-
» On s'était donné rendez vous dans 10 ans
» Rencontre invisible [Orphée]
» Vie dans Espérance et évolution dans le Reflet
» Il était une fois...
» Il était une fois...

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Je de l'âme :: Salle de Musique-