Quand suis-je arrivée à Espérance, cet endroit étrange dont il émane une aura si particulière ? Quelques semaines, un mois, deux mois peut-être ? Je ne saurais dire si je me sens en confiance au sein de la communauté. Je suis assez perdue, et je ne fais que regarder les gens de loin depuis mon arrivée. J'évite la foule, je me méfie de ceux qui m'adressent la parole, je ne m'attache à personne. Les gens vivent autour de moi, je vis parmi eux, ils ne savent pas qui je suis et je ne sais pas qui ils sont. Je mise encore et toujours sur ma discrétion, même s'il arrive qu'elle ait des failles. À mon arrivée, alors que je m'installai au fond de la classe, trois filles sont venues à ma rencontre. Elles cherchaient à s'attirer ma sympathie... Elles me complimentaient, souhaitaient me faire visiter l'école et me faire rencontrer d'autres personnes. Je pris peur et m'enfuis de la classe, sans regarder où j'allai... Le lendemain elles avaient cessé de me côtoyer et cela me soulageait. La classe dans son ensemble ne prêta plus attention à moi.
Je passe mon temps à éviter les autres, le matin je pars tôt pour ne rencontrer personne sur la route, le soir je pars la dernière pour la même raison. Mon pupitre se trouve au fond de la classe et prends mes repas seule le midi.
J'habite au foyer néanmoins, car bien que la présence des autres m'intimident, j'ai besoin de savoir qu'ils sont là, de me sentir appartenant à un tout. Je pensais d'ailleurs être à l'abri de l'affection des gens. Pourtant il m'a semblé être devenue l'objet de celle du jeune Arthur... Peu de temps après mon arrivée, il n'a eu de cesse de tenter de m'approcher, et de peur j'ai fait en sorte de l'éviter. Il est plus jeune que moi et ne semble pas méchant, je ne cherche pas à le blesser mais je me méfie de sa compagnie, encore et toujours.

J'aime le théâtre. J'aime cette présence des acteurs et de leurs gestes, j'aime les textes et les mots qu'ils prononcent. Je vais voir des représentations dès qu'il y en a, restant debout, au fond de la salle, sans en perdre une miette. Moi aussi je joue, seule, le soir dans ma chambre... C'est les seules fois où j'entends ma voix résonner pleinement, je parle fort, parce qu'au théâtre, on se doit de parler fort pour qu'on nous entende jusqu'au fond de la salle. Pourtant, quand je joue, ce n'est plus ma voix, c'est celle de Roméo, celle de Juliette, celle de Cyrano... La mienne ne porte pas autant. Un soir que la voix de Dom Juan résonnait dans ma chambre lors de sa tirade magnifique, je me pris tant au jeu que j'en oubliai mon entourage, mon lit était devenu ma scène, et la vie du personnage. Ce soir-là, je fus interrompue pour la première fois, lorsque Résine, l'une des habitantes du foyer, pénétra dans mon théâtre, faisant taire la voix d'homme. Suite à cet incident, la rousse vint souvent voir mes représentations, elle s'asseyait au milieu de mes poupées et applaudissait à la fin, donnant un peu de vie à ce spectacle secret.
Il y a des choses en Espérance qui restent un mystère pour moi. Je connais le directeur Bird, auquel je n'ose pas trop parler bien qu'il gère le foyer. Et il y a cette histoire de reflet également. Dès lors qu'on m'en a parlé, j'ai fui ce reflet qui me semblait si effrayant, si spectaculairement angoissant, si étrangement terrifiant.

Nonna est une jeune fille névrosée. Elle est à la recherche de présences pour se sentir en sécurité mais ne veut pas de relation trop concrète. Elle n'a pas sa maison car se retrouver seule sans entendre les bruits de vie d'autrui lui fait peur. Elle ne peut pas non plus être en internat car être trop près des gens la terrifie. Au foyer, elle a sa chambre mais sait qu'elle n'est pas seule. Secrètement, elle rêve de faire du théâtre, de monter sur une scène devant une salle de spectateurs plongée dans l'obscurité et de réciter un texte. Molière, Shakespeare, Corneille... Tant de pièces qui peuplent son étagère qu'elle a apprises par coeur et qu'elle récite le soir, jouant tous les personnages à la fois devant son assemblée de poupées qui l'applaudissent imaginairement. C'est une manière de compenser. Elle aimerait pouvoir jouer ainsi : seule, tous les personnages à la fois, pour se passer des autres acteurs. Dans sa tête, Nonna ne semble pas très mature, étant rarement au contact des autres, elle n'est pas intégrée à la communauté et est laissée de côté la plupart du temps. Pourtant elle observe d'autres rirent ensemble et les envie, mais quand bien même elle voudrait aller vers eux que ses pieds ne bougeraient pas d'un pouce...

Nonna est tétanisée à l'idée d'être au contact des gens. Elle ne sait pas d'où ça vient et en est pleinement consciente. Elle s'isole à cause de cela, mais est pourtant irrémédiablement attirée par les autres. Elle est très seule mais ne le ressent pas vraiment car elle ne sait pas ce que c'est d'être entourée.
Dans le reflet, c'est une poupée sous une armure épaisse, trop grande pour elle sans doute. Elle y voit le monde sous une carapace indestructible, sans avoir à être en contact avec ce qui l'entoure.

Nonna est une jeune fille presque petite, sa taille environne les 1,60m. Son teint légèrement terne peut donner l'impression qu'elle est malade mais il n'en est rien. Sa carrure est mince : de longues jambes fines, des hanches rondes mais étroites et des petits seins rebondis. Ses longs cheveux sont noués en deux nattes la plupart du temps, en temps normal ils ondulent à leur extrémité et tombent sur ses reins, teintés d'un blond platine éclatant. Elle a un regard d'un bleu intense et ravissant, happant. Elle a honte de son corps pourvu de dizaines de marques, cicatrices minuscules dont elle ignore l'origine. Son visage arrondi lui donne un air enfantin et ses expressions sont celles d'un animal sans défense. Nonna marche toujours la tête basse, les mains jointes sur sa poitrine, avançant avec hésitation, essayant d'être naturelle. Lorsqu'elle angoisse, elle se mord la lèvre inférieure nerveusement, gerçant ses lèvres.
Nonna s'habille d'obscurité, se couvre presque entièrement, sans qu'elle ne paraisse étrange. Un sous-pull noir sous une robe terne tombant à ses genoux, ses jambes recouvertes de chaussettes épaisses, chaussées dans des chaussures vernies. Si ses manches tombent sur ses mains, laissant dépasser timidement le bout de ses doigts, c'est pour mieux les dissimuler.

PRÉNOM/PSEUDO : NoiV
ÂGE : 18 ans
OÙ AS-TU CONNU JE DE L'ÂME ? Par une amie ~
COMMENT LE TROUVES-TU ? Superbement magnifique, mais ne l'avais-je point déjà dit ?
EXPÉRIENCE EN RP : Suffisante, hak hak hak !
PRÉSENCE : H24.