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[Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure

Anonymous
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MessageSujet: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyJeu 15 Déc - 21:32

Dans le lointain, huit coups résonnèrent. Ces résonnances graves venaient de Marie-Belle, la cloche de l'établissement religieux. Chaque jour la grosse dame de fer chantait les heures, en accord avec ce qu'affichait le cadran solaire, manipulé par le sonneur qui n'était jamais bien loin.

Marie-Belle, c'était le nom que lui avait donné une fillette encore empreint d'un esprit étrangement enfantin et rêveur. Une de ces gamines du nord qui semble avoir grandi avec l'aventure des grands espaces et qui se trouve dépaysé par la ville, trop grande pour elle.

Ce bourgeon de femme avait un nom : Lili. Et Lili, devant les huit coups de la grande dame était plus pressée que jamais. Enfante trop bien éduquée à toutes les valeurs justes et surtout à la ponctualité n'attendait qu'une chose, que son amie indienne sorte des toilettes pour la replacer, et ensuite filer à la laverie avant que les cours commencent. Ce qui au total lui laissait 30 minutes, soit bien trop peu de temps.

La fillette trépignait sur ses petites jambes, puis capitula devant l'attente interminable. Elle saisit son sac remplis de cahiers divers et d'un travail de couture que lui avait donné son idole Anneke, le balança dans la bannette de linge à moitié pleine et sortit sans prendre la peine de refermer la porte. « Trop pressé.» aurait elle prétexté si on lui demandait la raison de cet oubli. Un regard un arrière le temps de se rendre compte qu'elle avait oublié sa mallette fétiche et un « tant pis pour cette fois » et Lili était partie.

4 par 4. Voilà comment la Nordique descendit les marches pour arriver à la laverie au rez de chaussé de l'internat. A cette heure-ci il n'y d'ordinaire avait personne, les enfants se dirigeant tous vers l'école.
Elle se stoppa derrière la porte transparente de la laverie, ne sachant, à l'instant présent que faire, revenant sur son « d'ordinaire » qu'elle avait pensé la seconde d'avant.
D'ordinaire. Aujourd'hui il y avait du monde, une personne pour être plus précis : un humain de sexe masculin, d'origine surement indienne ( si l'on comparait ses caractéristiques physique avec celle de Latika) avec un air absent et un nom tellement évident : Vishva .
Lili ne le connaissait pas mais en avait entendu parler... comme tout le monde. Le garçon était trop voyant. Trop différent, trop...
La fillette réfléchit au terme exacte, celui qu'elle lui trottait sur le bout de la langue...

Trop... Gourou.
C'était exactement ainsi qu'elle l'avait considéré quand sa camarade de chambre lui avait raconté (avec grand engouement) sa rencontre. Elle l'avait alors imaginé gentil et totalement stone et d'après ce qu'elle voyait, son imagination ne l'avait pas trompé.

Le jeune homme, surement son ainé de quatre/cinq ans, semblait méditer sur une machine, berçait par le vrombissement et la vibration de celle-ci. Immobile, il tenait dans ses mains un livre assez épais, dont le titre (dans une écriture inconnue, surement de l'indien) ne lui disait rien. Ses yeux carmins mi-clos, la gamine doutait que celui puisse réellement lire.
L'ensemble était incongrue, original.
Néanmoins ce n'est pas cette attitude marginale (car ceci est presque ainsi) qui l'interpella le plus, mais sa présence tout simplement : Les cours allaient commencer dans une dizaine de minute et l'indien paraissait bien trop absorber par sa lecture pour en décrocher.
A cause de ses principes de gosses toujours trop bien éduqués, l'idée qu'un individu puisse faire l'école buissonnière la révoltait. Et une Lili révoltée n'est jamais une bonne chose.
De ses doigts fins mais pourtant si courts, elle ouvrit la porte, se préparant psychologiquement (car timide de nature, chaque prise de parole impliquée le stress d'un grand discourt) à réprimander verbalement son ainée.
Courage, Lili, vains ton mal !
Trois pas, puis le rouge aux joues et une perte de confiance. Défis de courte durée, défis raté, échoué. 0-1.
Elle posa sa bannette, remplit une machine du linge dans un silence mortuaire, le gourou ne semblant pas faire attention à se présence. L'ignorance dans un certain sens est... humiliante. Surtout pour un timide, ça le rabaisse à sa condition de coincé.
Lili se figea une seconde fois mais devant l’indien, plongeant son regard déterminé dans le sien toujours dans le livre. Elle ne baissa son regard que quand ceci de « l’homme sur la machine à lavé » se releva vers elle. Alors, comme un fonctionnement automatique, la honte empourpra son visage, encore et encore et une question qu’elle préférait garder sur elle vint naitre dans son esprit.
D’ordinaire elle n’était jamais en retard pour les cours, mais aujourd’hui n’était pas un banale journée.
Anonymous
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyVen 16 Déc - 1:39

[Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure G_bmp10 [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure H_bmp10
Laver, essorer, mais surtout tout oublier.
Ces derniers temps, tout allait mal... Trop mal. Atrocement mal. C'était à cause du Lièvre... Ce stupide animal sorti de nul part. Dire qu'il partageait la même chambre dans les dortoirs avec lui. Vishva grondait intérieurement en se rappelant que le garçon l'avait poignardé. Certes, c'était quelque chose fait dans le Reflet et qui n'avait aucun impact sur la réalité - encore heureux d'ailleurs - mais quand même !

Durant un laps de temps assez long, Vishva n'avait cessé de tourner et retourner dans son esprit, la teneur de ce qui lui était arrivé. Et une seule conclusion lui était venue à l'esprit : la vengeance. Le Divin n'avait pas semblé contre ceci... De manière plus générale, son Divin n'avait pas fais acte de présence depuis un moment. Mais il ne s'en inquiétait pas outre mesure. Cela l'arrangeait même. Ainsi il pouvait plus facilement ruminer ses mauvaises pensées. Et croyez le, il en avait des tas... Assez en tout cas pour qu'elles brisent la patience qui lui était due.

Il fallait sérieusement qu'il calme ses hardeurs. Cela devenait grave. C'était ce qu'il avait pensé en regardant le stylet de bois qui lui servait à rectifier certains de ses tatouages à l'henné. Sa main semblait trembler sous ses gestes, perdant l'assurance qu'il se connaissait. Prenant dès lors une grande inspiration, Vishva se mit à ranger méthodiquement son attirail dans la boite faite pour et se leva de sa chaise, lançant un mince regard à la fenêtre de sa chambre. Il était tôt... Assez tôt pour que le brouillard hivernal persiste, mais pas assez pour que les couloirs de l'internat soient vides. après tout, il y avait école et les petites têtes d'Espérance se préparaient à y aller.

... Enfin pas tous...
Pas lui en tout cas.

Vishva n'était pas plus rebelle qu'un autre pourtant. Il aurait même conseillé aux petites têtes d'aller étudier plutôt que de l'imiter. Son cas à lui était personnel. C'était le fait d'une religion poussée à son extrême et d'une réflexion nommée entêtement. Ne pas vouloir se rappeller des faits d'un Avant et se concentrer sur l'histoire d'un maintenant. Cette maxime était vraiment celle qui le représentait le mieux tient.

Tout de même, l'Indien avait beau vouloir sécher, il ne comptait pas rester dans la chambre. Il avait remarqué que le sac de cour du Lièvre était toujours là et il n'avait certainement pas envie de le croiser de si bon matin.
Se saisissant du livre de contes des mille et une nuit dans sa version originale, c'est-à-dire en Arabe, langue qu'il connaissait parfaitement, Vishva sorti de la chambre, s’avançant aussitôt dans les couloirs.

Il ne savait pas trop où il irait faire sa lecture. La seule chose de sûre, c'est qu'il éviterait pour un temps la bibliothèque, lieu même où il était mort dans le Reflet.
Une étonnante idée lui vint alors, en voyant se dessiner l'escalier menant à la laverie. Cet endroit était connu pour son calme, aussi y descendit-il.
L'odeur de lessive avait quelque chose d'apaisant au même titre que le ronronnement des machines à laver. S'installant sur l'une d'elle, il ouvrit son livre volumineux, sur une page au hasard.

Toutes les histoires que le livre présentait, Vishva les connaissait. Il les avait lues et relues, ne se lassant pas de ces contes perses aussi bien qu'indiens. L'une des histoires entre autre, eut à ce jour la tendance de le conforter dans son idée de vengeance :
l’Épopée de Umar an-Nu'mân. Il venait d'ailleurs d'ouvrir le livre sur la dernière page du conte... La page décrivant la mort des quatre mauvais personnages, ayant portés d'importants préjudices à des rois et leurs fils. Si l'histoire était longue et fastidieuse à celui qui n'en avait pas le goût, elle avait au moins l'honneur de s'achever sur l'accomplissement d'une vengeance.
Elle faisait miroiter dans les yeux de Vishva des lueurs dangereuses, pourtant encore incertaines. Celui qui se disait pacifique prenait son temps pour virer de bord. Le saut promettait de faire des ravages à long terme.

Tandis qu'il se préoccupait de sa chasse au Lièvre, le regard perdu sur la typographie arrondie d'un mot arabe, la porte s'ouvrit sur une demoiselle de l'internat.
Dans un premier temps il ne la remarqua pas. Dans un second temps non plus...

Puis oh ! Ah... Un regard pesant sur lui. Il leva lentement les yeux et haussa un sourcil, intrigué, en voyant qu'une petite demoiselle le fixait avec un air presque boudeur lui sembla-t-il. Eh bien quoi ? Avait-il envie de dire. Pourquoi à chaque fois qu'un de ses cadets le voyait, il était obligé de tirer une tête pareille ? Surtout si c'était pour baisser les yeux juste après, rouge pivoine.

Le livre posé sur ses genoux, il soupira doucement, en la jaugeant. Elle lui rappelait légèrement Latika. Ça n'avait pas été une mince affaire de tenir une conversation avec elle. Elle était mignonne, mais tellement timide... Et jeune aussi. Allez donc tenir un discours devant une gamine. Qu'importe, il ne lui en avait pas demandé tant.
Et elle ? Cette petite blonde ne devait pas être plus âgée que l'Indienne... A force de ne croiser que les plus jeunes, comme elle, Latika, Lucy ou encore Ekaterina, Vishva allait prendre un énorme coup de vieux... Si ça continuait, il allait devoir prendre le thé avec Bird pour tenir une conversation digne de deux "vieillards" nostalgiques... ah, ah, ah. Jamais.

Du haut de son trône nommé Machine à laver, l'Indien se pencha en avant, posant une main plaquée de dessins à l'hennés sur la tête de la pivoine. Il lui fit un sourire gentillet, le confortant dans son coup de vieux.
- Eh bien petite... Tu en fais une tête... commenta-t-il lentement. "Si tu as un soucis avec les machines à laver... Sache que je ne peux pas t'aider, je ne m'y connais pas dans ce domaine"
Ah, petite précision, Vishva laissait le soin à d'autres de laver le linge. Toucher un de ces engins l'horrifiait aussi sûrement qu'il avait déjà faillit provoquer un massacre avec de la lessive...

Il retira ensuite sa main de la tête de la blonde, non sans lui avoir légèrement ébouriffé les cheveux et se recula sur sa machine à laver, avant de saisir son livre, le fermant, puis l'ouvrant au hasard, avant de se mettre à le feuilleter silencieusement, s'attardant entre autre sur le conte de la vieille aux cheveux blancs - couleur qui lui rappelait celle de la mademoiselle au linge, pour ne pas dire qu'il ne connaissait pas son nom.
- Au fait, tu ne devrais pas être en cour petite ? demanda-t-il soudainement, sans décrocher son regard de son livre.
A bah oui, ce n'est pas parce que lui n'allait pas en cour, que les autres devaient l'imiter hein ! Surtout une toute petite fille de son genre... Dieu qu'elle faisait petite à ses yeux d'ailleurs...
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyMer 21 Déc - 14:53

Quelqu'un ne connaissant rien à l'horrible contrainte de la timidité prendrait l'affirmation suivante pour un cliché sans saveur ; Néanmoins, sachez que pour ce groupe d’individu à l’ éternel rouge aux joues, la vision du monde est différente et personne ne s'amuse à la contester.
Lili faisait partie de ce groupe. Comme nombre de ces pauvres gens elle avait de la volonté, mais celle-ci n'était rien par rapport à sa timidité. Elle écrasait tout, lui rappelant constamment la politesse, la hiérarchie et la différente d'âge. Cet ensemble pesant la rendait docile, presque soumise à autrui.

La fillette n'aimait pas qu'on lui ébouriffe les cheveux ne se considérant pas comme un « mignon petit animal », mais pourtant se laissait faire, osant à peine lever un œil furtif vers son aîné.
Mais n'allait pas croire que ce petit geste « affectif » était la chose qui s’insupportait le plus, ce n'était pas ça. Ce qui blessait son orgueil était les réactions du gourou en général; elle les avait bien vu, et avait bien compris : elle n'était pour lui qu'une « créature sans grande considération » légèrement dérangeante dans sa réflexion.

Sans vraiment savoir pourquoi (son innocence n'étant pas habituée aux mauvais sentiments) elle avait envie de crier qu'elle n'était pas petite, qu'il n'avait rien à faire ici à cette heure alors que son tour matinal à la laverie était son seul moment où elle pouvait être seule.
En sachant parfaitement pourquoi elle n'avait rien dit, contenant tout cela dans son être.
Le vase ne déborderait pas.
Puis la goutte d'eau, celle qui fait tout foiré. Une goutte sous forme de mots ; une phrase ni trop longue, ni trop courte, parlant d'elle et de cours.
Ce garçon se permettait de la sermonner alors qu'il faisait l'école buissonnière ? Une vague aux eaux noirâtres l'envahit, la tempête intérieure de la petite fille trop bien éduquée explosa. Beaucoup de colère mais pas de cris, pas de coups, juste des larmes, la matérialisation de tout sentiments négatifs chez les grands timides.
Plic Ploc Plic Ploc.
Machinalement, elle essuya les larmes d'un revers de main. Il fallait cacher les preuves de sa faiblesse même si elles étaient bien visibles.
Méchant gourou. Son amie s'était trompée sur le compte de leur aîné.
Plic Ploc Plic Ploc
Méchant fou ! Comment pouvait-elle être vexée à cause d’un homme qui disait entendre la voix du divin ?! Ne savait-il pas qu'il était malade ?
La gamine chercha dans sa mémoire le nom du mal. Elle le connaissait, l'avait sur le bout de la langue. Une femme avait donné le nom au syndrome. Napoléon lui en avait souvent parlé. C'était une guerrière qu'il admirait, une meneuse d'homme, une fierté féminine qui avait finie sur un bûcher...Quelle guerre avait elle fait déjà ? Guerre de 100 ans en France...
Et son nom ? J... Ja...Jan... Jeanne...

« Jeanne d'Arc !!!!!»

Le nom était sorti spontanément, fort et assuré...
Surprise elle-même de sa réaction, ses larmes se tarirent.

« Euh...Peux-tu entendre la voix de Jeanne d'Arc ?! Napoléon adorerait lui parler !!! »

La fillette se maudit. Pourquoi n'avait-elle rien trouvé de mieux pour se rattraper ? Honteuse, elle rougit une énième fois. L’écarlate aurait au moins le mérite d'appuyer cette réaction exagérée. Après des timides , le gourou n’y devait rien connaître.
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyMer 21 Déc - 23:59

Les passions tranquilles de Vishva le rendaient foncièrement nonchalant. Au point qu'il soit capable de lire un bouquin tout en vous parlant. Ça donnait une vague impression de condescendance, qu'il ne cherchait même plus à contredire. Après tout, comme le disait le dicton, chassez le naturel, il revient au galop. Et même si son naturel était loin d'être à base d'arrogance, l'impression n'en restait pas moins la même.

Peut-être était-ce pour ça qu'il remarqua entre deux pages, que sa petite ménagère aux cheveux pâles, pleurait. Qu'avait-il donc fait ? Était-ce seulement de sa faute ? Il n'était pas dans sa tête, pourtant à voir ses larmes et ses rougeurs, il sentait que tout ça... C'était pour sa pomme. Pourtant n'était-il pas quelqu'un apprécié par les plus jeunes ? Ses airs orientaux, sa voix lente, son aspect de confiance étaient tant de chose que les gosses adoraient. Alors peut-être qu'il avait dis quelque chose de mal ? Mais quoi ?

Les enfants étaient bien trop compliqués enfaîte. Lui-même avait-il du être un de ces gamins capricieux et embêtant demandant ci ou ça, sans raisons valables. Et là, quelle était donc LA raison de ces pleures ? Dans un pur soucis d'interrogation, il referma son livre une énième fois, prenant son temps, avant de le poser à ses côtés, sur la machine à laver. Il regarda bien droit cette petite trouble fait et appuya ses mains derrières lui.
- Alors... commença-t-il, avant de se taire, devancé par un... Jeanne d'arc ?

La tristement célèbre Jeanne d'Arc. Cette femme dont il avait lu les louanges. Cette dame morte sur le bûcher... Son ancêtre prophétique. Il respectait cette femme pour ce qu'elle avait accomplis. Il se promettait également de tout faire pour ne jamais finir sur un bûcher comme elle. La mort sur le feu était très, mais alors très loin de lui sied.

Mais que venait faire Jeanny (pour les intimes) dans la conversation, si on pouvait l’appeler comme telle. Il eut très vite sa réponse, dans un autre nom très connu : Napoléon. Il se douta très vite qu'elle voulait plutôt parler de l'élève que du grand Homme.
Napoléon... Un étrange type se revendiquant maître de guerre. Un fin stratège. Un beau parleur... Intéressante figure pour sa religion. Mais diablement enfoncé dans son christianisme.

Idiot, lui souffla le Divin. Le gourou appuya mentalement ses dires, s'abandonnant pensivement à la contemplation des grands yeux humides de sa cadette.
Il n'y a rien de plus navrant de ce monde qu'un impie, continua le Divin. Il faut que tu les ramènes dans le droit chemin... Il le faut

Gentil Divin loquace en ce jour ! Cela le réjouit. Vishva se mit à sourire, bien qu'en l’occurrence, face à cette demoiselle, il devait avoir l'air de littéralement se foutre de sa gueule. Tant pis.
- Pourquoi est-ce que j'entendrai la voix de Jeanne ? demanda-t-il en la regardant de haut - du haut de la machine à laver surtout. "Le Divin m'accapare bien assez comme ça... Et Jeanne mérite bien son repos, tu ne crois pas ?"
Notez l'intimité qu'il se créait avec la dite Jeanne, en l'appelant juste par son prénom. Bien sûr, lui Moïse et tous les autres, tentaient d'accéder à la vérité.
"... Mais pourquoi est-ce que tu pleures ?"

Ah... Voila on entrait dans les sphères perturbées. Il descendit de son assise, la faisant reculer d'un même temps et se pencha sur elle, pour mieux observer son visage.
"Je ne pense pas avoir dis quelque chose... de mal." Il toucha son menton du bout des doigts et se redressa. "Mais même si c'était le cas, tu ne devrais pas pleurer... Les enfants qui pleurent, dans les contes... Finissent mal"
S'appuyant contre la machine à laver, il lui fournit un sourire tranquille, inconscient du quelconque trouble qu'il avait pu causer en elle.
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyJeu 22 Déc - 16:23

Pourquoi ? Une personne « adulte » ne devrait pas poser de questions à une enfant. Les gosses savent moins de choses que leur ainée ; tout le monde sait cela !
Devait elle lui répondre, lui dire que comme Jeanne d'arc, cette voix qu'il entendait n'était qu'un déréglage de son esprit. Si elle faisait cela ne serait pas « méchante » ? Quelles séquelles ressortiraient de cette révélation. La fillette analysait les effets, surement par habitude passés. Récemment elle s'était souvenu d'une partie de son conte et, héritage précieux, l'avait assimilé, s'intéressant à ceux que ses parents semblaient étudier.

Le gourou la fixa, roi absurde sur son trône de ménagère, lui sourit de sa fine bouche hypocrite. Il se prenait pour un prophète ? Il n'était que le chef d'une secte qui ne ferait jamais le jour. Lili devait déjà en avoir vu des comme lui dans sa vie intérieur, cette impression qu'elle avait en le voyant agir ne lui étant pas étrangère.


Pourquoi ? Encore un pourquoi. Pourquoi était-ce lui qui posait les questions ? Elle n'était pas un objet, ni un esclave non ?
Ses dents se serrèrent une énième fois. Pitié, elle ne voulait pas pleurer.
Prenant enfin peut-être conscience qu'il fallait mieux être sur un pied d'égalité (nous parlons bien entendu ici de hauteur et de rien d'autre, lili savait qu'il ne fallait pas trop en demander à M. Secte)
son ainée descendit de la machine.
La fou noir avance, le simple pion blanc recule, question de ne pas se faire bouffer ou juste bousculer.
La main de la gamine trembla de colère. Ses yeux s'embuèrent. Trop de pourquoi, elle mettrait les choses au clair :
De sa petite main elle pointa le gourou.

« Les.. Les lar...larmes sont.. une.. une …ré..réaction ..hor..mo…monale aux émotions fortes… par… ti… cu..culiérement chez les… les… gens timides…
Ne… ne me… prend… prend… pas pour une.. i.. idiote. Les.. con…contes sont… des.. ré-ré-récits fictifs ! Je ne crois… qu’au… pr-pr-preuves sc…scien…tifiques ! Comme …comme … le.. le fait… que toi et Je-jeanne d’a-arc soyez atteint d’une forme déviée de Schizophrénie !!!!!"


La fin de la phrase avait explosée. Lili avait explosée en sanglot.

Lili, pleurnicheuse, timide et surtout susceptible.
Anonymous
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyMar 3 Jan - 1:06

Il y a des rencontres comme ça, qu'on préférerait éviter. Celle avec Lili en faisait partie. Vishva se serait décidément bien passé de voir cette petite fille aux larmes faciles. Lui qui parlait calmement, doucement, avec une langueur digne d'une chaude journée orientale, faisait face au caractère trop pressé et agacé d'une gamine balbutiante. Si ce n'était que ça... Mais non ! Elle était impudente la gosse. C'était quoi ça ! Avait-elle perdu la notion du respect envers les aînés ? Ne savait-elle pas qu'on jouait avec plus subtilité dans les mots ? Qu'on se taisait simplement ? Il lui aurait très facilement passé ce défaut. Sauf qu'elle venait de toucher au point le plus sensible chez Vishva : sa pseudo-schizophrénie. Bien sûr, il n'était pas fou. Il refusait de croire un tel diagnostique. C'était là juste la jalousie d'un "sous-peuple" incapable de se fier aux voix que percevaient un prophète parmi tant d'autres. Il y en avait plusieurs ! A ça oui. Il avait des alliés partout, qui n'attendait que de se rencontrer pour partager la joie d'entendre le Divin. La petite elle, n'en faisait pas partie.

Tout à contredire. Tout à démentir, de sa voix bégayante. Se reprendre au moins trois fois pour dire un mot en entier. Elle qui souffrait d'une timidité presque maladive comme elle semblait le pleurnicher, osait lui reprocher quoi que ce soit ? Inconcevable. Mais quoiqu'il en pense, Vishva était incapable de le lui dire tout haut. Il était un garçon à l'écoute, par un garçon à la reproche facile. Il aidait, plus qu'il n’enfonçait. Cette fille avait de la chance qu'il soit du genre patient... Sinon, elle se serait rapidement prise une trempe.

Aussi, pour mieux se reprendre et pour casser le début d'une colère qui semblait aussi bien germer chez lui que chez elle, il inspira profondément, la regardant simplement.
Elle était trop petite pour ses propres mots... Les preuves scientifiques, vraiment, c'était la première fois qu'il entendait ça. Les gamins n'étaient pas sensés avoir l'esprit cartésiens. C'était un privilèges des vieux et blasés. Cependant, il voulait bien lui laisser ne plus croire aux contes, même si lui, en était frayant. Dans ces lignes enfantines, il savait ou tout du moins pensait, que beaucoup de vérités se peignaient. Il y en avait même tirés d'histoires vraies. Mais il garda sa réflexion pour lui-même. Le 'gourou' ne la voyait pas en âge d'entendre de tels mots.

Alors il fallait choisir les siens. Ne pas lui balancer quelques méchancetés. Garder sa dite gentillesse, sa patience dans son ton. Il ne serait décidément pas bon pour lui, qu'on le prenne pour un de ces emportés criant sur les tout jeunes.
Mais tout de même... Se faire traiter de schizophrène... C'était une première. Les gens d'habitudes, même s'ils le pensaient, garder pour eux ce genres de remarques. Les gosses ont la langue vraiment trop pendue.

- Alors comme ça... Selon toi, je suis atteins d'une forme de schizophrénie ? reprit-il tout haut, sans animosité, juste une constatation. "Tu ne trouves pas ton jugement précipité, alors que tu viens seulement de me rencontrer ?"
Tient, c'est vrai ça d'ailleurs. Il ne lui avait jamais causé à cette petite ! D'où donc tirait-elle tout ce blabla sur Jeanne d'Arc et lui ?
"Et puis, je n'ai jamais dis que tu étais idiote... J'ai simplement fais une allusion aux contes."
A ces mots, il se tourna légèrement pour récupérer son volume des contes des milles et une nuit. Il en caressa un instant la couverture, avant reprendre :
"D'ailleurs, ils sont connus pour enseigner certaines valeurs... Tu devrais vraiment en lire, pour comprendre que certaines paroles doivent être gardées pour soi-même"
Il avait glissé ça comme une prévention. Un panneau "attention" à son adresse. Pour lui faire comprendre qu'il ne fallait même pas essayer de remettre en question son entente de la voix Divine. Oui. Il y a des sujets épineux... Celui-là en faisait parti.

Retente ta chance ailleurs Lili.

[Fuh~ voila posté ! Tu m'as donné du fil à retordre, c'était la première fois que je faisais face à quelqu'un me balançant l'entrave de Vish' en pleine face xD. Enfin bref, j'espère que ce post te convient, au pire tu me MP]
Anonymous
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MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyLun 9 Jan - 20:29

Lili n'était pas idiote. Elle se le répétait, encore et encore, espérant que sa pensée s'infiltre jusqu'au gourou. Lui, il le pensait surement. Sinon il n'aurait pas pris la peine de lui expliquer le coté moralisateur d'un conte.
Elle n'était pas idiote ; Juste droite, franche.


«[...]Comprendre que certaines paroles doivent être gardées pour soi-même. »

Celle ci faisait partie de cette ensemble.
Il n'y avait derrière ses mots aucune retenue, pas le moindre sous entendu. Parlait il de son honnété ? C'était une évidence.

Les larmes ne cessaient pas, et la gamine ne répondit rien, les mots ne venant plus, coupés par cette dernière phrase.
De ses petites mains blanches Lili essuya machinalement ses yeux humides, ses joues trempées et son nez rougi. Elle ne pouvait pas répliquer, répondre à ces questions. Pourtant elle savait, elle aurait pu tout expliquer si, ne supportant plus la situation, elle n'avait pas capitulé.

Sans un mot, elle fit demi tour, ouvrit la porte de la laverie et, animal en fuite, détalla. Elle courut sur quelques mêtres puis s'arréta à bout de souffle, son petit corps rompu non habitué à tant de sport et d'émotion.
Pause physique ; réflexion intérieur :
A présent que faire... Elle devait aller en cours, son retard étant facilement rattrapable, mais elle n'en avait pas envie son égo scientifique encore meurtri. Elle voulait montrer à l'indien qu'elle avait raison, appuyer ses propos infondés sur un texte de gens lettrès et savants.
Son regard passa de l'école à l'internat.
Aujourd'hui était un jour spécial non ? Elle pouvait désobéir au moins une fois. Ce petit méfait serait récompensé par la chance d'une possible analyse.
Elle se détourna du batiment scolaire et sans attendre s'engouffra dans l'internat.
Trois minutes plus tard, elle refranchissait la porte de la laverie, un ouvrage «  encyclopédique » à la main.
Les larmes séchées mais toujours prête à se manifester, elle posa le vieux livre de cuir sur le coté de la machine, prenant soin d'éviter le regard du gourou, source lacrimale certaine.
Son doigt glissa sur le sommaire, s'ardarta sur un chapitre : elle releva ses pages .
Les feuilles jaunies tournèrent, donnant à peine le temps au regard de capter un nom savant et compliqué ou quelques notes écrites manuellement.
Cette danse de papier s'acheva sur: « Dislocations de la personnalité », titre plus ou moins explicite du chapitre. En sous titre,s'imposait « skyzophrénie » puis plus timide, cousine proche mais pourtant mal connue venait le « syndrome de Jeanne d'Arc ». Ce dernier mal tira un petit sourire à la gamine.
Par habitude, elle avait déjà souligné différents mots-clés comme les « symptomes » ou le portrait psychologique du malade. Une petite écriture en belle lettres attachés avait été griffonée dans la marge n'oubliant pas le nom du gourou juste en face du syndrome.

Avec de tel preuves le gourou ne pouvait qu'admettre son mal ; il serait alors sur la voie de la guérison.

Cependant dans son fort interieur, Lili aurait aimé voir le gourou réfuter cette vérité, confirmation ultime de sa maladie.

«  Le patient atteint de dislocation de la personnalité refutera l'existence même de sa maladie. »

La gamine caressa d'un sourire les longues lignes de psychologie.
Quel joie de renouer avec ses racines !


[ Lili fait un sourire d'ange: Désolé d'avoir été longue à répondre à répondre, ça fait bien longtemps que j'ai l'idée -en fait depuis que j'ai lu la réponse- mais je n'ai pas eu le temps de répondre. J’espère que cela est à ta hauteur =) J'y suis peut être allé un peu fort tout de même ^^']
Anonymous
InvitéInvité
MessageSujet: Re: [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure [Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure EmptyDim 12 Fév - 18:26

Les gamins. Les gamins sont ennuyant. Ils ont l'esprit cartésien. Trop cartésien. Ça déplaît à Vishva. Lui a l'esprit des grands rêveurs, de ces utopistes sans limites, ces hommes au coeur aventurier à la science inexistence. Le 1+1 vaut davantage un 11 qu'un 2. Et c'est très bien comme ça.

Vishva, aime bien les jeunes d'habitude... Certains, comme Latika, ont une certaine douceur et leur naïveté rehausse ce grain de folie, plus que le grain terre à terre.
Il préfère les gosses "aérien" et a en horreur les... les petits comme Lili. Elle et lui ne s'entendront pas. Lui et elle ne partagerons rien. "On est pas fait pour s'entendre, au revoir", finira par traverser leurs esprits, au détour d'un regard échangé. Cela va de leurs yeux contrastés, entre un bleu et un brun savamment étudié, à la démarche même. Nervosité de Lili et nonchalance de Vishva.

Mais si certain oseront dire que les contraires s'attirent, le Gourou contrera en disant que les pôles opposés se repoussent... A croire qu'il est paradoxal à jouer de science, lui, le rêveur. Enfin... Les arabes n'ont-ils pas la gloire des chiffres ? Si !

Notre Gourou à la patience infinie, n'avait bougé de son assise, malgré la fuite incertaine de sa petite interlocutrice à la langue bien trop pendue. Il n'avait pas non plus bouger quand la porte avait claqué et qu'il s'était retrouvé seul entre silence et bruit de machines à laver. Plutôt que de se poser de nombreuses questions, il avait ré-ouvert son livre, laissant son esprit courir dans des plaines sablonneuses.

... Paix de courte durée.

Aussi bruyamment qu'elle était partie, Lili lui revint. Sorte de boomerang de mauvaise augure. Et pour cause, en voyant le trop gros livre qu'elle tenait dans ses bras fluets, Vish' haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'elle allait inventé celle-là, se demanda-t-il en suivant ses gestes, d'un regard à la fois curieux et méfiant.

Et là, en apercevant le mot "encyclopédie", Vishva se dit qu'il valait mieux fuir cette petite "folle". Olala, déjà qu'elle l'avait ennuyé avec son syndrome de Jeanne d'Arc, elle revenait à présent à la charge avec ses longues phrases gorgées d'ignorance. Il soupira longuement.
- Tu ne sembles pas comprendre... Etre têtue n'est pas une qualité, prévint-il.
Il reprit son livre et fit son chemin vers la porte de la laverie.
"Tu peux t'amuser à prouver de toutes les manières possibles que tu as raison. Néanmoins... Cherches plutôt tes propres défauts, que ceux des autres"
Il lui fit un sourire tout à fait délicat et sorti.

La porte mit un temps à se stabiliser. Seul le bruit des machines à laver régnaient encore. Et Vishva se disait, que finalement... Il avait merdé en tant que Gourou, tout en réussissant à garder une certaine estime de lui-même... What else ?

[J'ai missss beaucoup de temps. Mais c'est expliqué pourquoi dans le recensement. J'abandonne le personnage de Vishva. J'achève là le RP avec toi, j'en suis désolée...]
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[Terminé]Quand Marie-Belle chanta huit heure

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