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[SPOILER] La vérité sur Espérance.

Bird
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MessageSujet: [SPOILER] La vérité sur Espérance. [SPOILER] La vérité sur Espérance.  EmptyJeu 21 Aoû - 14:15




Infos supplémentaires :
*Les enfants d'Espérance peuvent donc être nés entre 1950 et 2008 et être tombés dans le coma entre 1956 et 2014.
*Les enfants arrivés tôt dans Espérance sont ceux qui sont tombés tôt (d'un point de vue chronologique) dans le coma.
*Si vous ne vieillissez pas dans Espérance, votre corps dans le réel vieillit et vous pouvez donc être atteins de certaines maladies. Celles-ci peuvent prendre « forme » dans Espérance. Par exemple Bird, souffrant de surdité lié à l'âge avait perdu une oreille lors d'un accident dans Espérance.
*Votre personnage a le droit donc de traverser le Mur après la mort de Bird, et  tomberont dans le Reflet (et ouais, Espérance, le rêve dans le Rêve 8'D). Ils émergent donc soit :
-dans un Rêve lambda (ils peuvent arriver comme cela pouf, dans le rêve d'un Rêveur)
-dans un fragment de leurs souvenirs où ils seront soit invisibles et simples spectateurs, soit acteurs de leur rôle et baladé par les personnages du souvenirs.
la petite synagogue où se trouvent les bobines des souvenirs de chaque personne avec un rétroprojecteur.
*Si vous avez des questions, envoyez-les moi par MP, j'y répondrais et je posterais une FAQ si dessous. =)
Aaron
Aaron
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MessageSujet: Re: [SPOILER] La vérité sur Espérance. [SPOILER] La vérité sur Espérance.  EmptyJeu 21 Aoû - 14:27

Vous qui avez lu les dernières pages du journal de Bird, qui connaissez à présent les vérités du passé pour pouvoir affronter le futur, c'est à vous d'écrire la fin  (heureuse ou non) de votre histoire. Faites nous partager les impressions de votre personnage, ses doutes, ses souhaits pour l'avenir ou ce qui se passera pour lui. Vous pouvez aussi nous faire part de vos impressions sur la vérité en tant que joueur, ce que vous supposiez.
Il n'y a pas de forme ni de contenu obligé donc faites vous plaisir.  

En exemple, voici un petit bout du journal d'Aaron, mon petit aventurier.




1er jour du journal,
c'est une nouvelle temporalité, celle précédent mon départ.

« Cher journal , »
Je crois que c'est ainsi que l'on te commence....
A vrai dire, c'est la premiére fois que j'écris en tes lignes, car j'ai longtemps cru que tenir un journal intime était propre aux faibles, sur que mes souvenirs resteront à jamais dans ma tête.
Néanmoins, depuis que j'ai appris la vérité, mes certitudes se sont effondrées. Aujourd'hui j'ai  donc décidé de consigner dans tes pages mes angoisses et mes rêves pour ne jamais oublier.

A l'opposé de beaucoup d'enfants d'Espérance, j'ai eu la chance de me souvenir d'un élément capital de mon passé en arrivant à Espérance. Cette image de l'Avant qui avait échappé à l'oublie était celle de mon corps grimé en oiseau, de mon esprit envahi par le sentiment d'ivresse du à l'envol puis de ma chair criblée par la douleur.
Je sus plus tard que cet événement c'était produit en juillet 2009. J'avais profité de l’absence de mes parents pour emprunter une wingsuif à mon père et  pour m'envoler du haut d'une falaise.
Je m'étais écrasé mille mètres plus bas et avais été transféré à l’hôpital. Là bas, mes jambes depuis toujours inertes et à présent broyées par la chute disparurent sous les coups d'une scie. Je fus amputé. C'était ma réalité, celle que je m'étais caché.

Contrairement à ce que j'avais toujours instinctivement cru, je n'étais pas né sans jambes.  Jusqu'à mes treize ans, elles étaient juste là, inutiles et immobiles. J'étais né handicapé, seul dans son fauteuil pendant que les autres jouaient. Peut-être est-ce la jalousie ou la haine qui m'a donné cette envie de m'envoler, de me battre contre ma condition et de me lever.
Peut-être est-ce mon caractère ou ma jeunesse qui fait que j'ai réagi si vivement et sans dosage au point de me mettre en danger. Peut-être que je  voulais Vivre, tout simplement. Je voulais vivre et cette envie m'a entraîné dans le coma. C'était un accident, un concours de circonstances, une opération qui tourne mal. J'avais été sauvé, mais en contre partie, le Seigneur m'avais ordonné de dormir.
Je le sais à présent, et si je ne peux pas me réveiller encore, je ne cesse pas d'espérer que cela arrivera.
Jours après jours, je me prépare au départ, impatient de trouver ces nouvelles jambes en métal qui me permettront de bouger sans fauteuil. J'ai conscience que je vais souffrir, que les heures paraîtront longues, mais tout ceci est l'opportunité de s'accomplir.  
J'aimerais remercier Bird d'avoir créer Espérance et ne pouvant le dire de vive voix ( et mon honneur ne me le permettant pas de toutes façons), j'aide comme je le peux à sa reconstruction.

J'ai du mal à le croire aujourd'hui mais pour me libérer de mon entrave, j'aurais sacrifié plus de quatre ans de ma vie à m'assagir et à accepter celui que je suis. J'ai compris à présent que je n'ai pas besoin de frasques pour prouver au monde et que je suis aussi fort qu'un homme avec deux vraies jambes.


23 jours du journal

Dans le lointain, comme un écho du vent, j'entends la voix de mes parents. Je sais que mon départ est pour bientôt, que je pourrais  sous peu les serrer dans mes bras.
Aujourd'hui je ne peux que formuler un dernière volonté : Une fois hors d'Espérance, si j'arrive à me souvenir de ce lieu,  j'irais retrouver Taima.  Je fouillerais tous les hôpitaux et les réserves pour retrouver sa trace car cet indien un peu idiot mais courageux comme pas deux est mon ami, que je lui dois plus qu'il ne le pense.
J'aimerais voir l'homme qu'il est devenu et enfin prendre la revanche qu'il me devait. Néanmoins il ne faut pas lui dire, il sera bien trop orgueilleux de savoir que je l'ai cherché.
Si je n'arrive ni à me souvenir de lui, ni à le retrouver, j'espère qu'il vivra une vie heureuse avec sa petite soeur, qu'il  arrivera à montrer à tous les blancs que les indiens sont victorieux. C'était son rêve ; un parmi tous ceux des enfants ici présents. Je prie le Seigneur tout la haut pour que chacun se réveille un jour et ait la force d'avancer. Car s'est pour cela qu'Espérance a si longtemps existée, que dieu nous a donné ce lieu.  
Julien
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MessageSujet: Re: [SPOILER] La vérité sur Espérance. [SPOILER] La vérité sur Espérance.  EmptyDim 24 Aoû - 22:30

- Oh, tiens, je ne savais pas que tu jouais de l'accordéon, Julien ! Faudra que tu me fasses écouter !

Je pense que c'est cette phrase là qui m'a fait réaliser qu'il se passait quelque chose.
C'était un début de journée comme les autres, monotone et interminable. J'avais terminé mon travail à la ferme, et je traînais comme d'habitude dans les environs, à la recherche d'un élément qui serait resté dans ma mémoire. Je cherchais toujours deux choses : Une pointe et une personne. Aujourd'hui, je suis tellement frustré d'avoir cherché pendant si longtemps une réponse aussi simple que je m'en mord les doigts.
Je disais donc.
Je me baladais dans l'école, un bâtiment qui, je le pensais en tout cas, n'était pas du tout fait pour moi. Je ne passais pas souvent dans ce coin, je n'avais pas envie de répondre aux questions des dizaines d'élèves qui me demandaient si je venais tout juste de débarquer dans une classe. A croire que tous les fermiers étaient invisibles. Mais j'avais bien choisi mon moment, les couloirs étaient entièrement vides, ça devait être un jour de repos. J'avais franchi la porte de la salle de musique sans vraiment y penser, mais j'avais bien fait, parce que c'est là que m'attendait le premier morceau de mon passé.
Il était poussiéreux, et sa couleur terne lui donnait un air abîmé. Ce n'était vraiment pas le plus beau des accordéons, mais ce n'est pas le plus important. Pour moi, cet instrument était une illumination. Sans réfléchir, j'ai foncé sur lui, et frotté mes mains dessus pour retirer les saletés. Je n'ai même pas songé au possible propriétaire, j'ai instinctivement pensé qu'il m'appartenait, qu'il était là pour moi et moi seul. Je savais que ce n'était pas ce que cherchais, mais je m'en foutais, l'instrument me faisait autant de bien qu'un verre d'eau après une traversée du désert. Sur l'instant, je n'ai pas tout de suite réalisé que j'avais porté de l'intérêt pour quelque chose, et ce n'est qu'en croisant Noah dans la rue que je me suis pris la vérité en pleine face.

- Oh, tiens, je ne savais pas que tu jouais de l'accordéon, Julien ! Faudra que tu me fasses écouter, un jour !

Tu l'as compris, je n'aimais pas trop Noah. C'était parfaitement le genre de connaissance un peu lourde, qui faisait tout pour être ton ami et qui revenait même si tu le refoulais. Et pourtant, je dois avouer que sur le coup, il m'a fait réfléchir. Je ne faisais que le porter dans mes bras, et il m'a tout de suite pris pour un musicien suffisamment expérimenté pour faire écouter ses morceaux à ses proches.

- Peut-être un jour !

L'accordéon m'avait transformé à tel point que je ne m'étais même pas rendu compte que j'avais pris un ton enjoué.
A partir de là, tout s'est accéléré. J'ai apporté l'instrument dans ma chambre et j'en ai joué tout le reste de la journée, ignorant les grognements de Percelot qui tentait de faire une sieste. J'ai récupéré mes anciens réflexes comme un enfant qui monterait sur un vélo après une pause de 3 ans : Lentement, mais sûrement. J'étais heureux, j'avais enfin un souvenir auquel me raccrocher, et même si il ne faisait pas partie de ceux que je cherchais, c'était déjà une avancée prodigieuse comparée au reste.
Puis, je crois que j'ai continué à jouer. Chaque jour, je faisais mes obligations de petit fermier et je retournais à la musique, même si je réveillais mes compagnons de chambre. Au début, ils râlaient, bien sûr, mais au fur et à mesure de mes progrès, ils se levaient presque avec le sourire aux lèvres, doucement tirés du lit par des petites mélodies douces que j'inventais moi-même.
Curieux de cette facette de ma personnalité qu'ils ne connaissaient pas, ils me posaient des questions diverses, comme le nombre d'années de pratique ou le nombre de morceaux que je connaissais. Je ne savais que très rarement leur répondre, mais...
Au moins, je faisais l'effort de vouloir leur répondre.

Je ne me rendais même pas compte des progrès que je faisais, à l'instrument comme au caractère. Un jour, en ayant marre d'avoir le mur de ma chambre en face des yeux, je suis sorti pour prendre un grand bol d'air frais et voir des gens.
Moi, Julien, je suis sorti pour voir des gens.
Ça me semblait tellement naturel que rien ne me choquait, je parcourais les campagnes avec un grand sac, et dès qu'un endroit me plaisait, je m'arrêtais, je m'asseyais et je regardais le monde défiler.
Inconsciemment, je cherchais toujours ma pointe, mais cette obsession avait pris une place moins importante, et l'envie de regarder au loin pour apercevoir un élément familier a progressivement été remplacé par la vision de mes spectateurs. Ils venaient spontanément, je ne faisais même pas assez de bruit pour être entendu depuis les habitations. Ils étaient de tous âges, les plus petits s'asseyaient en face de moi, et les plus âgés restaient derrière, regardant successivement les collines ou la mer, puis mes doigts pianotant sur les touches. Le bouche-à-oreille s'était fait très rapidement, et ils étaient toujours une vingtaine à venir quotidiennement. Ils s'intéressaient de plus en plus à moi, et moi, je m'intéressais de plus en plus à eux.
Victor avec son regard critique m'intimidait, mais au fond, je savais qu'en tant que musicien, il comprenait très bien que je n'étais qu'un débutant. L'épave agressive et effrayante que j'avais rencontrée au bar était oubliée.
Magena dévoilait pratiquement toujours un grand sourire quand elle venait, et passait son temps à regarder le paysage en se laissant bercer par la musique. Toujours perdue dans ses pensées, tu te serais très bien entendue avec elle, j'en suis sûr.
Résine, même si elle n'aimait pas rester dans la foule et qu'elle ne faisait que passer, restait toujours quelques secondes, pour entendre quelques notes avant de repartir. Je ne voulais pas croire qu'elle n'aimait pas ma musique, alors je faisais toujours quelques efforts supplémentaires quand je la voyais arriver.
Vaelph semblait toujours hésiter entre rester et partir, ralentissant la marche quelques instants avant de finalement se décider. Je me rappelle d'une fois où il était resté plus de 5 minutes, mais il ne semblait pas concentré sur ce qui se passait, et a fini par s'en aller. A croire qu'il ne savait s'amuser que dans le rêve...
Rei n'est passé qu'une fois, et ne s'est arrêté que quand il s'est rendu compte que c'était moi qui jouait. C'est dommage qu'il ne se soit pas arrêté grâce à la bonne ambiance, mais comme il est resté plutôt longtemps, je ne lui en veux pas. J'espère qu'il réussira à prononcer un mot un jour.
Fioccolino, c'était le petit qui me faisait toujours sourire, surtout quand je parvenais à l'apercevoir dans sa cachette, loin des autres mais suffisamment proche pour entendre. A chaque fois que je remarquais sa présence, j'improvisais quelques partitions plus douces, comme si j'étais face à un animal craintif et qu'il ne fallait pas faire trop de bruit.
Nonna aussi était plutôt distante, et elle avait un visage neutre que je n'ai jamais retrouvé chez les autres petites filles. Elle était moins prudente que Fioccolino, mais n'était jamais dans la foule pour autant. J'espère qu'elle me pardonnera un jour d'avoir été le pire père qu'il soit.
Alexandre restait toujours à l'écart de quelques pas, et il ne passait pas très souvent, mais quand il venait, j'avais toujours l'impression de voir un vieil ami, même si je ne l'avais connu avant. Il était très expressif, et le voir se dandiner quand j'entamais une partie plus rapide m'arrachait toujours un petit rire.
Louve s'asseyait toujours parmi les enfants, et c'était la première à demander le silence dès que l'un d'eux chuchotait trop fort. On aurait dit une mère qui emmenait une classe à un spectacle, et je me demandait parfois si elle n'avait pas réellement un lien de parenté avec un bambin.
Elmeraud, c'était la statue du groupe. Il était là, et il ne bougeait pas, avec une expression qui ressemblait furieusement à la mienne dans mes mauvais jours. J'ai bien peur qu'il n'ait jamais répondu à mes sourires, mais je suppose qu'il était comme moi, et qu'il avait juste besoin de retrouver son accordéon à lui.
Noah, mon premier fan, était très souvent présent. Si on lui avait donné des banderoles, des écharpes à mon nom et un chant de supporter, il serait devenu complètement dingue... Finalement, je me demande si ce n'est pas lui qui me manquera le plus, ses petites danses improvisées resteront longtemps dans ma mémoire.
Napoléon, lui, donnait une impression de fierté, comme s'il était celui qui m'avait tout appris et qu'il reconnaissait ses leçons dans mes mouvements. Malgré sa folie, il ne me faisait pas vraiment peur. En réalité, c'était plutôt valorisant de voir un empereur assister à mes performances, héhé.
Et enfin, Bird.
Le directeur, le chef, le dictateur et le tuteur de toutes les personnes que je t'ai cité.
Il passait de temps en temps, mais il avait l'air de désapprouver ce que je faisais. Il semblait aimer la musique, mais il voyait bien que je n'étais plus le gamin boudeur et désagréable que les rumeurs colportaient. Quand je lisais dans son regard, j'avais l'impression qu'il avait peur de me perdre, que j'allais mourir demain et qu'il ne me reverrai jamais. Je ne comprenais pas ce regard, je ne lui ai jamais parlé, et on a jamais été proche. Malgré tout, il essayait de me sourire, mais je ne suis pas dupe. Aujourd'hui, je suppose qu'il avait peur que je regagne mes souvenirs.

Et puis, un jour, tout ça s'est arrêté.
J'avais passé la soirée à une petite fête improvisée par Noah et quelques autres personnes à chanter, danser, manger et boire. Il y avait pratiquement tout le monde, et on s'était bien amusés. Je parlais aux gens, je rigolais avec les gens...
J'appréciais les gens.
J'aimais quand ils me racontaient leurs histoires et leurs vies, leurs anecdotes au marché et leurs cauchemars dans le rêve. Que le sujet soit drôle ou sérieux, j'écoutais, parfois avec une seule oreille, mais c'était devenu rare. J'avais changé. Je pense que c'est au beau milieu d'une danse avec une fille de mon âge que je m'en suis rendu compte. Je n'y ai pas prêté beaucoup d'attention, j'ai eu le regard vague quelques secondes mais une blague de Noah m'a tout de suite réveillé.
A ce moment là, j'ai décidé de faire comme si de rien n'était, et j'ai profité au maximum de ma dernière journée à Espérance.
Le lendemain, je me suis réveillé tôt. J'avais un peu mal au crâne, mais j'ai serré les dents, et j'ai quitté ma chambre à tâtons, mon accordéon sur le dos. Par précaution, quelques provisions ont terminé dans ma poche, car je ne savais pas à quoi m'attendre, et j'avais un peu  peur, mine de rien. Quand j'ai quitté le village, le soleil venait à peine de se lever. J'avais les larmes aux yeux, mais je ne me suis pas retourné. C'était vraiment injuste, et je m'en mordais la langue.
Pourquoi est-ce que c'est quand tout s'arrange qu'il faut partir ?
Je me pose toujours la question, et pourtant, dieu sait que je préfère être dans ce lit d'hôpital que d'être dans un bourg inconnu complètement amnésique.
Parmi tous ces amis, je n'en reverrais probablement aucun, peut-être même que certains ne sortiront jamais de leur coma. Noah, Fiocco, Nonna, Percelot, Giac... Le simple fait de dire qu'ils me manqueront ne suffit pas.
C'est une deuxième vie que je viens de quitter.
L'atmosphère des rues qui s'éveillent est magnifique, et les visages souriants auxquels je n'ai répondu qu'à la toute fin me poursuivront pendant tout le reste de mon existence. J'ai l'impression de me souvenir de chaque passante et de chaque enfant qui jouait sur les pavés.
Je regrette de ne pas avoir tous les noms, je regrette de ne pas pouvoir dire un mot sur chaque personne, car j'aurais aimé le faire, je n'ai juste pas eu suffisamment de temps.
Après, je crois me souvenir que j'ai franchi le mur, mais je n'ai rien de plus précis en tête. Mais ce n'est pas important, je suis de retour, et c'est tout ce qui compte.
Voilà, j'ai terminé mon histoire. Un peu longue et farfelue, mais c'est sympa de l'avoir écoutée jusqu'au bout, vieux frère.

- C'est normal, Ju', c'était une très belle histoire.

Merci, Nicolas, tu es et tu resteras sans doute le seul à avoir entendu tout mon rêve, t'es le seul en qui j'ai suffisamment de confiance pour raconter tout ça sans passer pour un fou.

- Il y a trop de détails pour que ce soit juste un rêve, et tu es resté parfaitement conscient pendant tout le long. Je suis content d'être celui que tu cherchais, en tout cas.

Oh, tu n'étais pas le seul, il y avait aussi cette bonne vieille Tour Eiffel.

- Si ça ce n'est pas être patriote !

Ça n'a aucun rapport avec le fait d'être patriote, nigaud, c'est juste le dernier endroit où on était sensé faire notre spectacle.

- Sèche tes larmes, t'es vivant, maintenant, et moi aussi.

Ton opération s'est bien passée ?

- Parfaitement bien. Sèche tes larmes, je t'ai dit !

Je n'ai pas envie de sécher mes larmes. Bird et les autres vont laisser une sacrée marque dans ma mémoire, alors qu'elle soit à l'intérieur ou à l'extérieur...
Au fait, la chanson que tu chantais à mon réveil, c'est une nouvelle ? Comment tu l'as appelée ?

- Je n'y ai pas encore pensé, mais pourquoi ne pas l'appeler...


« Espérance » ?
Nonna
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MessageSujet: Re: [SPOILER] La vérité sur Espérance. [SPOILER] La vérité sur Espérance.  EmptyLun 25 Aoû - 16:13

Ô Espérance,
Espérance, pourquoi es-tu donc Espérance ?


Un lieu hors du temps et de l'espace, comme un rêve dont je n'ai point vécu le début mais dont je me souviens de la fin. J'y ai fait des rencontres, ni bonnes ni mauvaises ; enrichissantes. Moi qui ne cherchais qu'à rester seule en évitant tout contact, j'appris à appréhender les autres, à prendre sur moi et sur ma phobie. J'ai appris à pleurer, à rire, et à toucher.
Mes souvenirs que je craignais tant sont restés flous, mais terrifiants. Ils apparaissaient tels des fantômes pour me surprendre dès que je faisais un pas en avant, comme pour me rappeler que mes antécédents m'empêcheraient à jamais de vivre telle une adolescente normale. Je voulais passer au travers de cela, et marcher tout droit vers la guérison, sans prendre peur et fuir pour me terrer dans un trou. Je n'ai pas vu où menait la route que j'avais entreprise, mais je suis allée assez loin pour ne plus pouvoir reculer.

Je suis sauvée, en quelque sorte. De ma chambre du foyer, je ressentais une sérénité que je savais nouvelle, et en même temps, nostalgique. Plus ressentie depuis des lustres. La petite fille blessée et arrachée à sa famille n'existait plus, elle ne voulait plus exister. Il en était fini de ses voyages à l'arrière de camions, de ses rencontres avec ces hommes qui pensaient qu'elle n'était qu'un jouet. Cette petite fille-là portait un fardeau qu'elle ne supportait plus. Celui d'un corps qui ne lui appartenait pas. Ses mains, son dos, ses jambes, ses cheveux, elle n'avait aucun droit sur tout ceci. Mais il lui restait sa tête, pleine d'images de théâtre, de souvenirs de son père et de son frère, de tristesse et de douleur. Cette enfant s'était enfuie, et dans sa course démente, elle fut percutée par une voiture. C'est à ce moment que la petite Nonna cessa d'exister. Moi, je devenais une habitante d'Espérance, et m'apprêtais à vivre une expérience hors du commun, qui ferait de moi celle que je suis à présent.

Maintenant, si elle doit se terminer, cette aventure restera à jamais gravée en moi. Un simple rêve de comateuse ? Un Espoir fébrile au milieu de la folie qui règne autour de moi ? Une hallucination sordide ? Je ne pense pas. J'ai tant appris et tant changé en vivant à Espérance, que je peux affirmer ne plus être la même au réveil. Et je ne veux plus penser à ce que j'ai été avant.
- Mademoiselle, désolé de vous importuner à peine réveillée, mais nous allons devoir remplir votre dossier médical. Lorsque vous avez été hospitalisée ici, vous étiez couverte de blessures. Votre corps a subi de lourds dommages. Après plusieurs analyses nous pouvons affirmer que toutes n'étaient pas dues à l'accident. Pensez-vous pouvoir nous en dire plus sur ces séquelles ?

Vous, médecins, vous parlez beaucoup, mais sans véritable bonne intention. Chaque patient est le même. Un corps que vous analysez pour découvrir l'origine du mal et le soigner, puis le renvoyer chez lui. J'ai « connu » un médecin nettement plus sympathique. Je n'ai pas envie de vous écouter parler de mon cas, je n'en ai rien à faire. Ces marques appartiennent à une autre Nonna, cela n'a plus rien à voir avec moi.
- … vont venir vous voir, nous les avons prévenus de votre réveil.
- Comment ?
- Je disais que votre père et votre frère vont venir vous voir.
- C'est impossible. Ils ne savent même pas ce que je suis devenue.
- Mmh... Vous n'êtes pas la fille de Fédor Golikova ?
- Si... Ce... C'est bien le nom de mon père mais... Excusez-moi, o-où suis-je ?
- Eh bien, à Moscou.
- Mais je n'y ai jamais mis les pieds !
- Vous avez été transférée ici un an auparavant à la demande de votre mère, je ne connais pas les détails, mais cela n'avait pas été chose aisée, étant donné...

Un jour je me fait renverser par une voiture et m'endors pour deux ans, l'autre je me réveille dans la capitale, vais retrouver mon père et mon frère, et découvre l'existence d'une mère ? Quelque chose ne va pas, je suis encore en train de rêver, tout ceci n'est qu'une mascarade, c'est ça ?

- Mademoiselle, vous avez mal quelque part ? Pourquoi pleurez-vous ?

Il ne sert à rien de vous expliquer, vous qui ne savez rien, vous n'y comprendriez mot. À cet instant, je ne désire plus que me ré-endormir pour retrouver Espérance. Juste un instant, revoir ces gens qui m'ont tant appris et qui m'ont tant donné. Chaque visage, chaque sourire, je voudrais dire « merci » à chacun d'eux pour avoir fait partie de ma vie ne serait-ce qu'un instant. Et tandis que la pensée de ne plus jamais les revoir inonde mon oreiller et inquiète mon médecin de plus belle, je m'imagine sur scène : ma voix est puissante, mon corps est léger, mon jeu est parfait. Et dans la salle, chacun de ces visages est présent.

Un jour, je jouerai sur cette scène, devant vous, ou du moins, je le souhaite de tout mon coeur.
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[SPOILER] La vérité sur Espérance.

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